Catharsis
Titre : Catharsis
Scénariste et Dessinateur : Luz
Éditeur : Futuropolis
Date de publication : 2015 (mai)
Synopsis : Le 7 janvier 2015, le dessinateur Luz a perdu dans l’attentat commis à Charlie Hebdo, des amis, mais aussi l’envie de dessiner. Alors que la France s’est révélée « Charlie », Luz redevient auteur. Au début, il y a le drame, la douleur, la rage, la perte. Et puis, petit à petit, il y a le besoin de dessiner qui revient, l’envie non pas de témoigner, mais de se mettre à nu, de se libérer. Alors naît Catharsis. Un livre thérapeutique où Luz nous livre par petites nouvelles ses pensées, son quotidien depuis ce jour qui a bouleversé sa vie, et à une autre échelle, celle de millions d’êtres humains.
Puisque je suis toujours censé être Charb, je vais te lire l’éloge funèbre qu’il aurait fait à ta place… « Luz, toi qui préférais la musique à Delerm, je t’offre malgré tout ce poème : et je peux dire qu’en 25 ans tu n’as appris le respect ni du public ni des puissants mais celui dû aux canidés, ces petits êtres gambadant la queue en l’air et la rondelle au vent qui se reniflent le derrière et s’enfilent tendrement, jamais en reste pour soulager un chihuahua, un fox-terrier, quand bien même un berger allemand, tu resteras au firmament des zoophiles les plus marrants, Luz, mon wouah-wouah, mon amant. »
Publié dans les mois qui ont suivi les terribles événements terroristes de janvier 2015 au siège du journal satyrique Charlie Hebdo, Catharsis est l’œuvre de Luz, l’un des auteurs-stars de ce dernier qui a, par pur hasard, survécu au drame.
Catharsis rend à la fois compte d’un auteur triste, mélancolique, en colère, révolté et apeuré. Tout à la fois. Nous y suivons son désir tantôt hagard, tantôt complètement à côté de la plaque, de poursuivre le dessin malgré les circonstances dramatiques. Mais voilà, tout le confronte à sa survie due au hasard : la moindre tâche de rouge, le moindre espoir ou la moindre pluie, et c’est la tristesse qui reprend le dessus ; Luz a vraiment bien trouvé son titre, puisque sa catharsis est en marche, et nous, pauvres lecteurs, sûrement touchés aussi même différemment, ne pouvons que nous demander de temps en temps si nous méritons de mettre notre nez dans la catharsis d’un autre.
Autres critiques : Mokamilla (Au milieu des livres) ; Yvan Tilleul (Sin City)


Aucun commentaire
belette2911
Ça nous traumatise toujours de survivre à un drame…
Ping :
Ping :
Mokamilla
Un témoignage qui marque. Une reconstruction nécessaire au fil des pages pour ce très bel album.