L’Or, tome 2 : Michel ou le tamanoir
Titre : Michel ou le tamanoir
Série : L’Or, tome 2
Scénariste : Stéphane Piatzszek
Dessinateur : Frédéric Bihel
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : 18 juin 2015
Synopsis : Michel est un orpailleur à son compte. Ce jour-là, il découvre beaucoup d’or. Lucy, la fille de Maréchal, propose de l’aider à accomplir ses rêves de grandeur. Il refuse et éconduit la jeune femme. Il n’aurait pas dû. À Maripasoula, village au bord du fleuve Maroni, conflits humains, économiques et environnementaux secouent cette microsociété violente, mais foisonnante de vie ! Michel est orpailleur. Un jour, ses yeux se mettent à briller : de l’or, beaucoup d’or. Suffisamment pour envisager une exploitation à plus grande échelle. Lucy, la fille de Maréchal, propose à Michel de l’aider à accomplir ses rêves de grandeur. Michel refuse et éconduit la jeune femme. Il n’aurait pas dû… Six tomes, six personnages, six aventuriers, six destins…
Ici, le seul patron, c’est la forêt. Vous n’avez pas encore pigé ?
Toujours chez Futuropolis (merci à eux et à l’opération Masse Critique de Babelio), Frédéric Bihel et Stéphane Piatzszek poursuivent leur hexalogie programmée de L’Or, sur les destins façonnés sur l’orpaillage en Guyane française. Ce deuxième tome met en lumière Michel, associé au « totem-animal » tamanoir, à la fois adaptatif, solitaire et agressif.
Ainsi, une fois de plus, et en suivant le principe lancé sur ces six tomes prévus, nous suivons un acteur particulier du système d’orpaillage en Guyane française actuelle. Michel exploite une nouvelle concession et tombe sur un filon d’envergure ; à force de trop s’en vanter et de vouloir s’imposer face à ses concurrents locaux, il cherche volontairement le rapport de force avec le magnat du coin.
Moins orienté vers un éclairage social de la situation guyanaise et de la fièvre de l’or qui y est associée que le premier tome sur Issaïas (qui fait d’ailleurs un caméo), ce deuxième opus, toujours scénarisé par Stépahne Piatzszek, fait davantage office de focus sur un destin personnel, encore plus particulier que le précédent, qu’une suite feuilletonnante comme à l’accoutumée ; de ce point de vue-là, le contrat fondé sur « six tomes, six personnages » roule sur de bons rails. Le cliffhanger de fin, s’il annonce bien une continuation de l’intrigue dans un autre tome à venir, renforce cette impression. En revanche, l’utilisation des grands ingrédients classiques de ce type d’intrigues tropicales (sûrement sans le vouloir mais en tout cas ça me parle) rappelle des sagas comme Terre Indigo en son temps avec un peu d’amour, un peu de malheur et un peu de souvenirs douloureux, notamment lié à des liens antérieurs de domination sociale entre les personnages.
Dans cette optique, le dessin de Frédéric Bihel se fait peut-être un peu moins coloré, mais il organise aussi légèrement différemment ses planches. En effet, des moments forts de l’intrigue sont mis en exergue dans de plus grandes cases ; le procédé est simple, mais magnifié par le décor qui entoure ces points de tension. De fait, l’accroche se fait donc plus souvent visuelle que scénaristique dans ce récit.
Un deuxième tome enthousiasmant donc, un peu léger sur l’intrigue et sur l’imagination que le lecteur peut se faire de la construction sur six numéros, mais tout à fait frais et intéressant.
Voir aussi : Tome 1
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