Le Tour en caravane : Première étape
Titre : Première étape
Série : La Tour en caravane
Scénariste et Dessinateur : Germain Boudier
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : 19 juin 2008
Synopsis : Pour son premier album aux éditions Futuropolis, Germain Boudier s’inscrit dans la lignée des œuvres de Pascal Rabaté (Les petits ruisseaux…), du cinéma français des années 70 et de René Fallet (Les vieux de la vieille, La soupe au chou…). France profonde et dernier petit verre pour la route sont au rendez-vous de ce sympathique premier tome d’Un tour en caravane.
Vous êtes le Père Noël en juillet.
Pour les 15 millions de spectateurs qui vont s’entasser sur le bord des routes, vous êtes les Père Noël en juillet.
Ils viennent autant pour vous, que pour les coureurs. Ils attendent des heures le peloton qui passe en quelques secondes. Alors que la caravane, avec ses 250 véhicules, s’étire parfois sur 20 km. Ils ont le temps de vous voir passer.
Soyez à la hauteur de leurs attentes. Sourires et vigilance obligatoires… Cette année encore, faites très attention aux enfants qui traversent la route pour ramasser des cadeaux.
Avec Futuropolis, c’est toujours la promesse d’un voyage atypique. Venez donc faire le « Tour en caravane » grâce au premier album de Germain Boudier publié chez cette maison d’édition !
La petite Reine qui fait la Grande Boucle, c’est toujours un sujet qui passionne les habitués du rendez-vous de juillet, les fans de sport cycliste ainsi que les cyclo’ du dimanche. Or, cette bande dessinée zappe complètement, ou presque, l’aspect sportif, cycliste pour l’immersion dans le monde de la caravane publicitaire, si bien que tout le monde est cordialement invité à suivre les aventures de trois compères chargés de constituer le char de la petite commune de Surseines (proche homonyme de quantité de villes le long de la Seine). L’aspect « couleurs locales » et l’attrait pour le pinard franchouillard amènera forcément de quoi s’amuser sur le bord du chemin.
Dès le départ, nous en sommes au même point que Jean, Pierre et Henri qui découvre l’envers du décor de la plus grande course cycliste du monde. Les premiers dialogues donnent le ton : les responsabilités sont grandes entre la sécurité à assurer et un commerce à faire fructifier, mais les participants ne sont que de pauvres humains bien communs, amateurs de bonne bouffe, de vin en tout genre et de plaisante compagnie (personnellement, en tout cas, ça me parle !). Il faut donc pouvoir s’attacher à ces trois ratés dont la spécialité est, nous le découvrons au fil des pages, d’être lents, peu réactifs et encore moins attachés à la bonne organisation de leur vie. Pour autant, ils découvrent avec nous un monde à part, en marge de la grande déferlante cycliste du Tour de France : la caravane publicitaire, cette ville qui fonctionne en cercle quasi fermé et dans une ambiance mi-familiale mi-compétitive. Au milieu des autres marques connues et reconnues notamment par leur participation à cette grande manifestation estivale et commerciale, le char de Surseines mise sur son vin local. Mais c’est aussi l’occasion pour nous de s’attarder sur le vaste char PMU, qui domine une partie des responsables publicitaires, ainsi que quelques autres marques gentiment détournées comme Cochonmou ou Arnakgaz.
Toutefois, Le Tour en caravane nous narre avant tout une épopée à l’ancienne. Jean, Pierre et Henri expérimentent de belles rencontres et de bonnes grosses gaffes, en se pausant comme novies en tout dans un monde qu’ils ne connaissent pas, et ce n’est pas leur inconscience professionnelle du moment qui va leur enseigner illico la gestion des responsabilités. Dans leur présentation, les éditions Futuropolis insistent sur le fait de s’inscrire dans la ligne des œuvres de Pascal Rabaté, de René Fallet et, de manière plus générale, du cinéma des années 1970 ; sans être spécialiste en la matière, il faut reconnaître à Germain Boudier le souci de la France rurale et peu mise en valeur, celle bien loin du paraître et des paillettes, celle qui vient en complément des monuments et des paysages visibles à la télévision par hélicoptère interposé. C’est cette culture populaire sur des éléments tout à fait populaires qui rend ce road-movie attachant.
La première étape du Tour en caravane n’est donc peut-être pas un tome d’introduction des plus passionnants, mais il se trouve être à la fois simple à appréhender, sympathique à suivre et surtout en accord avec ce que devrait être normalement le sport : proche de son public et de son environnement, sans se fonder sur un mercantilisme à outrance ; heureusement, le cyclisme en est assurément un des moins éloignés en-dehors de la caravane publicitaire, porte-étendard de l’événement du Tour de France.
Voir aussi : Seconde étape