Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation
Titre : Arctic-Nation
Série : Blacksad, tome 2
Scénariste : Juan Diaz Canales
Dessinateur : Juanjo Guarnido
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2003
Synopsis : Après sa première enquête de laquelle il ne sort pas totalement indemne, Blacksad ne croyait pas rempiler aussi rapidement. Cette fois tout débute par la découverte d’un homme trouvé pendu en pleine ville, devant une foule sous le choc. Pour quelle raison ? Rapidement les soupçons se portent sur une organisation extrémiste – Arctic-Nation – constituée de fanatiques avec, à sa tête, un ours blanc nommé Karup. Celui-ci – entouré d’animaux blancs comme des hermines, renards polaires et autres hiboux blancs ! – prône un ordre nouveau et fustige les hommes – pardon, les animaux ! – de couleur. Et Blacksad n’est-il justement pas un chat noir ? Celui-ci mène son enquête et découvre, en compagnie d’un journaliste facétieux (une fouine, bien entendu) une sombre histoire familiale. Persuadé que l’enlèvement d’une petite fille a un lien avec cette histoire de meurtre, Blacksad va aller de surprises en surprises.
Un jour, j’écrirai mes mémoires. J’ai vu et vécu tant de situations incroyables, que tout le monde pensera en les lisant que c’est un ramassis de mensonges, que tant de méchanceté ne tient pas dans ce monde. Je ne serais pas surpris qu’on finisse par les publier, comme si c’était un roman policier…
Après un premier tome bluffant dans lequel le lecteur faisait la connaissance de ce superbe chat noir enquêteur appelé « Blacksad », Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido remettent le couvert avec « Arctic-Nation », et le résultat frôle encore une fois la perfection. Rendez-vous cette fois dans un quartier chaud de la Nouvelle Orléans baptisé « The Line » dans lequel se trame des choses très louches impliquant la disparition d’une petite fille. On retrouve ici toutes les qualités du volume précédent : des personnages hauts en couleur, une intrigue bien ficelée et surtout des graphismes magnifiques. Sous le coup de crayon de Juanjo Guarnido apparaissent quantité de nouveaux animaux anthropomorphes (ours polaire, renard, oiseau…), tous aussi convaincants que ceux que l’illustrateur nous avait déjà donné à voir, à tel point que l’on se prend à trouver parfaitement normal de voir un ours imposant parader en uniforme ou bien une gazelle tenir une école. Il faut dire que le dessinateur est particulièrement doué pour retranscrire les émotions des personnages (la colère, notamment) ce qui aboutit à des planches sublimes et poignantes.
Juan Diaz Canales est lui aussi au meilleur de sa forme et nous propose une intrigue assez dense sur fond de crimes racistes opposant les partisans d’une race blanche pure (très fortement inspirés des membres et pratiques du Ku Klux Klan) et les membres d’un gang noir. Une idée brillante qui permet d’aborder différemment mais non moins sérieusement la ségrégation dont furent (sont…) victimes les noirs aux États-Unis ainsi que l’émergence à une certaine époque des théories concernant la supériorité de la race blanche. Rien à redire non plus en ce qui concerne les personnages : Blacksad se révèle toujours aussi sympathique et énigmatique, et on a l’occasion de découvrir un tout nouveau personnage qui sera également amené à jouer un rôle dans les tomes suivants. Ce petit nouveau, c’est Weekly, une fouine mâle journaliste plein d’enthousiasme qui se va se prendre d’affection pour notre héros qu’il va désormais assister lors de ses enquêtes. Il est vrai qu’il manquait au charismatique Blacksad un acolyte !
Avec « Arctic-Nation » Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido nous offrent un second album à la hauteur du premier. Graphismes comme scénario bénéficient d’un traitement soigné et c’est avec plaisir que l’on suit les aventures de ce chat anthropomorphe qui ne manque décidément pas de charme. Direction le troisième volume !
Un commentaire
belette2911
Jamais ouvert un tome de Blacksad… :/