Pelo Malo
Titre : Pelo Malo
Scénario : Mariana Rondon
Réalisateur : Mariana Rondon
Acteurs principaux : Samantha Castillo, Samuel Lange Zambrano, Beto Benites
Date de sortie française : 2 avril 2014
Récompenses : Meilleur film au Festival de San Sébastian 2013
Synopsis : Junior a 9 ans. Il vit à Caracas avec sa mère et son frère de 2 ans. Junior a les cheveux frisés de son père. Il voudrait avoir les cheveux lisses de sa mère. Junior adore chanter, danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace. Mais pour sa mère, Junior est l’homme de la famille. C’est comme ça qu’elle l’aime…
Dans une ville grouillante, embouteillée par une circulation infernale, étouffé par des barres HLM dégradées, Mariana Rondon filme Caracas dans toute sa laideur. Et parmi ces milliers de personnes un zoom sur Junior un jeune môme en désamour complet avec sa mère Marta. Junior rêve de chanter, danser et surtout d’avoir des cheveux lisses, lui qui les a bouclés. Dans un pays ou le machiste semble avoir de beaux jours, Marta se heurte constamment à son fils, dont elle devine l’ambigüité sexuelle.
Le film fait penser par son sujet au magnifique « Tomboy » mais ne m’a pas ému comme l’avait fait Céline Sciamma. Si on peut comprendre l’inquiétude de la mère, pourquoi est-elle aussi détachée et dure avec Junior ? Elle semble constamment exaspérée, au bord de la crise de nerfs comme si Junior était une véritable tare pour elle. Ses vexations, sa dureté difficilement compréhensible. Mariana Rondon ne nous donne pas assez d’éléments pour expliquer son comportement. Aucune empathie donc pour cette mère, qui rabaisse sans cesse son fils ainé qui voudrait être aimé. Dommage car certaines scènes sont franchement réussies. Samuel Lange Zambrano est lui, en revanche, à la fois drôle et touchant par sa naïveté et son idée fixe.
Ce film vénézuélien malgré ce bémol, nous offre un regard intéressant sur la difficulté d’être différent. Mais qui définie la normalité ?