Récit contemporain

Faut-il aller voir… Lulu, femme nue ?

Lulu Femme Nue

Une fois n’est pas coutume, la bande dessinée française qui sort en adaptation cinématographique le 22 janvier 2014 n’est pas des plus connues. En effet, le Lulu, femme nue d’Étienne Davodeau (Futuropolis, 2008 et 2010) est adapté par la réalisatrice Solveig Anspach.

Synopsis : À la suite d’un entretien d’embauche qui se passe mal, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle et part en laissant son mari et ses trois enfants. Elle n’a rien prémédité, ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter pleinement et sans culpabilité. En chemin, elle va croiser des gens qui sont, eux aussi, au bord du monde : un drôle d’oiseau couvé par ses frères, une vieille qui s’ennuie à mourir et une employée harcelée par sa patronne… Trois rencontres décisives qui vont aider Lulu à retrouver une ancienne connaissance qu’elle a perdu de vue : elle-même.


Lulu femme nue narre ainsi le départ d’une femme qui a envie de s’esseuler un petit bout de temps. Karin Viard joue le rôle principal et a déjà reçu le prix d’interprétation féminine du Festival du film de Sarlat 2013 ; c’est l’occasion pour elle de retrouver la même réalisatrice que pour Haut les cœurs ! (1999) pour lequel elle reçut le César de la Meilleure Actrice en 2000. Cette histoire touchante risque donc d’être portée par une actrice totalement dans son registre de prédilection. Si on en croit ainsi Solveig Anspach, nous risquons de voir un casting (Bouli Lanners, Claude Gensac, Pascal Demolon, Philippe Rebbot, Marie Payen, Solène Rigot, Nina Meurisse) honnête et sincère : « Je ne crois pas trop à la direction d’acteur. (…) J’opère de la même manière avec les comédiens en essayant d’instaurer un climat de confiance sur le plateau. Ils peuvent s’abandonner, ils savent qu’ils ne seront pas jugés. Ce que je recherche, c’est la sincérité. ».

La bande-annonce ne donne pas forcément envie, avec un ton un peu simplet, d’autant que j’ai peur parfois que l’univers d’Étienne Davodeau soit mal transmis. Pour autant, l’intrigue devrait parler à beaucoup de gens : n’a-t-on pas souvent l’envie de tout quitter ? On peut penser ainsi à Deux jours à tuer avec Albert Dupontel ou bien Elle s’en va avec Catherine Deneuve et (déjà) Claude Gensac. En tout cas, avec Karin Viard en femme perdue et voulant tenter un « autre chose » à construire, je dis pourquoi pas.

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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