Fantasy

Elle qui chevauche les tempêtes

Elle qui chevauche les tempetes

Titre : Elle qui chevauche les tempêtes
Auteurs : G. R. R. Martin et Lisa Tuttle
Éditeur : Denoël (collection Lunes d’encre)
Date de publication : 1999 (2007 pour la version poche)

Synopsis : Sur une planète océane, où les naufragés venus de la Terre se sont divisés en deux castes : les « Rampants » et les « Aériens », Mariss la rampante a appris à voler et ne vit désormais que pour cela. Mais voilà qu’elle doit rendre ses ailes car telle est la tradition, elle doit les laisser à Coll, le fils de son mentor, qui lui ne rêve que d’une chose, devenir barde. Mariss saura être plus forte que la tradition, plus forte que tous les autres, car c’est elle qui chevauche les tempêtes et nul autre.

Note 3.0

Pour les rampants, les aériens représentaient la plus constante source de contacts avec les autres îles. Les mers, quotidiennement battues par la tempête, infestées de scyllas, de chats des mers et autres prédateurs, étaient beaucoup trop dangereux pour des traversées régulières en bateau, sinon d’île à île, à l’intérieur d’un même groupe local. Les aériens fournissaient un lien, et les autres attendaient d’eux les nouvelles, les potins, les chansons, les histoires, l’aventure.

Seule et unique collaboration du désormais célèbre G. R. R. Martin et de Lisa Tuttle, « Windheaven » (également connu sous le titre « Elle qui chevauche les tempêtes ») nous faut découvrir le quotidien de Mariss, jeune femme passionnée et bien déterminée à réaliser ses rêves dans une société divisée entre rampants destinés à demeurer toute leur vie sur la terre ferme et à y exercer les métiers ordinaires de marchand, marin ou encore guérisseur, et les aériens, élite très fermée possédant l’insigne privilège de pouvoir évoluer dans les cieux où ils remplissent le rôle de messagers entre les différentes îles qui peuplent cet univers, suscitant aussi bien jalousie que vénération parmi le reste de la population. Le roman est organisé en trois parties, dont les deux premières ont déjà été publiées sous forme de nouvelle dans la revue « Analog » à quelques années d’intervalle, et parvient sans mal à entraîner le lecteur dans cette belle histoire relatant le rêve d’une jeune femme et son amour pour le vent.

La plupart des idées développées par les deux auteurs sont originales, qu’il s’agisse des rivalités au sein des aériens pour la possession d’ailes, ou encore la mise en place d’un système de roulement et de compétitions opposant aériens et Ailes-en-bois, rampants désireux eux aussi d’avoir une chance de posséder des ailes… Quelques scènes valent ainsi le détour, notamment celle des différents défis et épreuves lancés entre aériens, mais le roman souffre malgré tout de plusieurs points faibles, à commencer par les personnages. Si la plupart sont, il est vrai, plutôt attachants, certaines de leurs réactions m’ont toutefois semblé à plusieurs reprises un peu exagérées (je pense notamment à l’évolution très rapide des sentiments de Mariss vis à vis des aériens au contact du très antipathique Val dont je n’ai pas toujours saisi la pertinence des arguments). Enfin, si certains éléments de l’univers élaboré par G. R. R. Martin et Lisa Tuttle se révèlent plutôt intriguant, celui-ci reste trop peu développé pour être véritablement immersif.

Un roman au final fort divertissant, bourré d’idées originales et de personnages très attachants, le tout porté par une plume fluide et agréable, même si je ne garderai sans doute pas un souvenir impérissable de cette lecture.

Autres critiques : Philémont (La Bibliothèque de Philémont) ; Xapur (Les lectures de Xapur)

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

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