Zombie Story, tome 1 : Zombie Island
Titre : Zombie Island (Monster Island)
Cycle : Zombie Story, tome 1
Auteur : David Wellington
Éditeur : Bragelonne – Milady (Terreur)
Date de publication : 11 juin 2010 (2006 en VO)
Synopsis : À la suite d’une catastrophe mondiale les pays les plus développés sont envahis par des hordes de zombies cannibales. Seules quelques enclaves subsistent, en Somalie notamment. À la recherche d’un remède au virus, un groupe d’adolescentes surarmées, menées par un vétéran, se rend à New York. Tous se croient préparés au pire. Mais dans l’île de Manhattan en ruine, ils vont bientôt découvrir que la non-mort est loin d’être le destin le plus terrifiant…
Je suis le type qui éteint les lumières quand le monde prend fin.
Et me revoilà parti dans une énième histoire de morts-vivants ! Après sa saga réussie Vampire Story, David Wellington, alias David Chandler pour d’autres histoires de fantasy, bénéficie d’une version française pour sa première œuvre (lancée sur Internet à l’époque), Zombie Story, qui débute avec ce premier tome, Zombie Island. Résultat : je suis assez circonspect, et d’ailleurs ma critique sera à l’image de ma lecture : hésitante, laissant à désirer et partant un peu dans tous les sens, tant parfois l’intrigue m’a perdu par manque de cohérence.
Dans Zombie Island, les morts-vivants sont déjà bien installés quand on découvre les principaux protagonistes. À l’aide de quelques flashbacks, rappels ou éclaircissements, on découvre comment l’horreur est venue, mais parcimonieusement et sans réel intérêt car l’important est ailleurs. En effet, David Wellington construit son récit autour de deux personnages, Dekalb et Gary, tous deux subissant l’épidémie mais de manière radicalement différente, c’est le moins que l’on puisse dire. La narration se divise en trois grands actes, séparés classiquement de temps forts et marquants. Après une première partie très bien menée et plutôt captivante (sans en dévoiler davantage, car les spoilers partent vite sur ce roman), on peut constater que le scénario part franchement dans le grand-guignolesque par moment, mais au moins David Wellington fait preuve d’originalité (trop peut-être), mais au moins il essaye de sortir complètement des sentiers battus et rebattus des histoires de morts-vivants. À l’inverse, je ne peux franchement pas comprendre l’intérêt de placer son propos à New York : l’auteur voulait sûrement se retrouver dans un endroit connu de lui et particulièrement emblématique, mais ce passage-là, cette idée de traverser l’Atlantique à bord d’un chalutier pour quelques médicaments et qui permet de justifier l’ensemble du roman, ça ne paraît pas des plus heureux, et surtout pas des plus cohérents quand on cherche à éviter les lieux-communs du genre.
Le grand avantage avec les histoires de morts-vivants, c’est qu’on peut toujours, et dans absolument n’importe quelle circonstance, faire évoluer l’état d’esprit et la personnalité d’un personnage par le biais d’un choc émotionnel. Autant le dire tout de suite, David Wellington se sert de cela dès qu’il en a cruellement besoin. C’est un auteur humain, pourrait-on dire. Au fur et à mesure du récit, l’auteur utilise également ce procédé scénaristique qui m’énerve tant : faire dire au narrateur-personnage principal (qui a sûrement survécu, puisqu’il nous raconte son histoire, donc déjà gros spoiler pour nous lecteurs à moins d’un revirement complet de situation !) ce qu’il pense de la situation et presque nous dévoiler ce qui va se dérouler une page plus loin. Enfin, ce qu’on pourrait reprocher le plus à ce roman, c’est la vraie volonté de faire du gore dont fait preuve David Wellington, et ce à outrance et pas forcément de la bonne manière.
En conclusion, un roman de morts-vivants distrayant, mais qui pêche par une intrigue « light », des personnages creux et des procédés scénaristiques douteux. On peut tout de même se passionner pour le pouvoir incommensurable de certains morts-vivants, idées originales pour une fois, ce qui laisse quelques portes ouvertes assez intéressantes.