Rois et capitaines
Titre : Rois et capitaines
Anthologiste : Stéphanie Nicot
Auteurs : Jean-Philippe Jaworski (« Montefellone »), Rachel Tanner (« La Demoiselle et le roitelet »), Claire et Robert Delmas (« Dans la main de l’orage »), Maïa Mazaurette (« Sacre »), Lionel Davoust (« L’impassible Armada »), Catherine Dufour (« Le prince aux pucelles »), Thomas Day (« La Reine sans nom »), Armand Cabasson (« Serpent-Bélier »), Pierre Bordage (« Dans le cœur de l’Aaran »), Johan Héliot (« Au plus élevé trône du monde »), Julien d’Hem (« Le crépuscule de l’Ours »), Laurent Kloetzer (« L’orage »)
Éditeur : Mnémos
Date de publication : 2009
Synopsis : Je suis un guerrier. Capitaine d’une unité d élite. Nombre diraient un assassin, un boucher, ou un fou, mais ces mots n’ont pas de sens pour moi. Le bien, le mal… Tout cela n’est que balivernes. Si vous me demandez mon avis, je vous dirais bien volontiers que la réalité d’un champ de bataille est tout autre, que ce n’est qu affaire de point de vue : seules comptent la victoire ou la défaite
Au diable les rois et leurs capitaines, issus de la Terre ou de la Lune, car si puissants fussent-ils, tous autant qu’ils étaient, ils ne s’en asseyaient pas moins sur un même et unique postérieur, et si l’Histoire avait une leçon à donner, c’était qu’il se trouvait toujours une botte à la mesure de ce dernier. (Johan Héliot – Au plus élevé trône du monde)
Première anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d’Épinal, « Rois et capitaines » est, à ce jour, sans aucun doute l’une des meilleures qu’il m’a été donné de lire. Qu’il s’agisse d’auteurs confirmés tels Thomas Day, Lionel Davoust ou encore Pierre Bordage, ou bien amateurs comme Julien d’Hem, le moins que l’on puisse dire c’est que la qualité est au rends-vous. Et il y en a pour tous les goûts ! On y trouve ainsi le récit de batailles sanglantes et de sièges héroïques comme dans « Montefellone » de Jean-Philippe Jaworski qui nous met face à l’absurdité de la guerre et à l’ingratitude des puissants, ou encore « Serpent-Bélier » d’Armand Cabasson qui nous entraîne dans la Russie médiévale et ses dieux, menacées par les armées mongoles et l’intolérance du christianisme. D’autres auteurs nous embarquent cette fois pour des expéditions en terre inconnue comme Lionel Davoust et son « Impassible Armada » où on découvre deux flottes embourbées dans un conflit tant militaire que psychologique, ou encore Pierre Bordage qui nous propose un voyage à bord de l’un de ses impressionnants vaisseaux du désert (« Dans le coeur de l’Aaran »).
Les femmes sont également à l’honneur, Rachel Tanner réinventant pour nous l’histoire de Jeanne d’Arc dans « La Demoiselle et le roitelet » tandis que Catherine Dufour s’attarde sur le sort réservé aux jeunes filles bien nées violentées et chassées de leur château par l’ambition des baronnies et duchés voisins avec son « Prince aux pucelles ». L’humour, enfin, est loin d’être absent avec notamment le savoureux texte de Johan Héliot (« Au plus élevé trône du monde »), nouvelle pleine d’inventivité et de dérision nous emmenant à la découverte de la face cachée de la Lune aux côtés de personnages historiques de renom. Le combat en apesanteur de d’Artagnan vaut à lui seul le détour! Mention spéciale également à Julien d’Hem qui signe avec « Le crépuscule de l’Ours » un premier texte d’une très grande qualité et qui compte à mon sens parmi les plus réussis de cette anthologie.
Un excellent moment de lecture, à prolonger avec les autres anthologies parues dans le cadre du festival des Imaginales qui, depuis 2009, a pris l’initiative de publier un ouvrage de ce type chaque année.
Voir aussi : Magiciennes et sorciers ; Victimes et bourreaux ; Reines et dragons ; Elfes et assassins ; Bardes et sirènes
Autres critiques : Célindanaé (Au pays des cave trolls)
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