• Le privilège de l’épée

    Titre : Le privilège de l’épée
    Auteur : Ellen Kushner
    Éditeur : ActuSF
    Date de publication : 2022 (mai)

    Synopsis : Derrière ses salles de bal et ses boudoirs, Bords-d’Eaux dissimule ses luttes de pouvoir, entre manigances politiques et duels de rapière. Katherine se retrouve plongée dans cet univers quand elle arrive de sa campagne chez son oncle, le « Duc Fou de Trémontaine ». Auprès de lui, elle va comprendre que les règles sont faites pour être brisées. Katherine délaisse alors la voie du mariage qu’on voudrait la voir suivre pour lui préférer celle de l’épée et de ses privilèges.

    Le privilège de l’épée est un des droits de la noblesse. Le privilège seul, pas l’épée. Cela, nous le laissons aux professionnels.

  • L’arithmétique terrible de la misère

    Titre : L’arithmétique terrible de la misère (recueil)
    Auteur : Catherine Dufour
    Éditeur : Le Bélial’
    Date de publication : 2020 (septembre)

    Synopsis : Et si, après plus d’un siècle de vie, vous vous retrouviez dans un corps tout juste sorti de l’adolescence ?
    Et si, en guise de petit boulot, le huitième cumulé depuis le début du mois, on vous proposait enfin un vrai job : mourir ? Et si, finalement, votre meilleur ami était ce machin bizarre aux allures de R2-D2 laissé par votre coloc’ dans l’appartement ? Et si vous n’étiez pas vous, mais le clone de vous ? Et si Patrick Bateman était… une femme ? Et si l’Intelligence Artificielle avait déjà gagné ? En dix-sept récits comme autant de coups de couteau, Catherine Dufour esquisse les contours d’un futur qui ne parle que de nous-mêmes, la place qu’on y prendra et, de fait, la manière dont il nous traitera. Une science-fiction radicale, à l’os, à en faire mal parfois, souvent à en rire, à en pleurer toujours — de joie comme de tristesse.

     

    Musset a pour mérite d’avoir créé le séducteur sanglotant, qui séduit parce qu’il pleure, et qui pleure parce qu’il séduit. Avant lui, on ne connaissait que deux races de Don Juan : Don Beauf, le bon vivant qui ripaille, étripaille et pinaille, et Don Psycho, froid, calculateur, cruel. (..) Arrive Musset qui invente, coup de génie, ce que Titiou Lecoq appelle « le connard merveilleux ». Ce qui attire la fille, ce n’est pas le connard, c’est la possibilité de le sauver, de le dé-connardiser.

  • Paroles d'honneur

    Paroles d’honneur

    Paroles d'honneur

    Titre : Paroles d’honneur
    Scénaristes: Leïla Slimani et Laetitia Coryn
    Dessinateur : Laetitia Coryn
    Éditeur : Les Arènes BD
    Date de publication : 2017 (septembre)

    Synopsis : Rabat, été 2015. Suite à la parution de son livre « Dans le jardin de l’ogre », un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l’addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine franco-maghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère. Au fil des pages, l’auteur recueille des témoignages intimes déchirants qui révèlent le malaise d’une société hypocrite dans laquelle la femme ne peut être que vierge ou épouse, et où tout ce qui est hors mariage est nié : prostitution, concubinage, homosexualité.

    Bibliocosme Note 4.0

    La société marocaine est bipolaire : on dit que l’on veut se moderniser et protéger nos habitants, mais la question de la sexualité reste taboue. Il faut en parler, ce n’est pas un problème strictement médical. Les avortements mal faits, les septicémies, les infections, les suicides, les crimes d’honneur, les abandons et les infanticides sont un vrai problème au sein de la société marocaine, que l’on doit résoudre une bonne fois pour toute.

  • Outcast tome 1

    Outcast, tome 1 : Possession

     

     

    Titre : Possession
    Série : Outcast, tome 1
    Scénario : Robert Kirkman
    Dessin : Paul Azaceta
    Éditeur : Delcourt
    Date de publication : avril 2015

     

    Synopsis : Kyle Barnes est un banni, vivant isolé du reste de la société dans une petite ville des États-Unis. Ancien enfant battu, ancien mari violent, ancien père maltraitant, il cumule les étiquettes de l’homme qui dérange. Son quotidien se voit bouleversé le jour où il retrouve par hasard un vieux révérant adepte des jeux de cartes. Ce dernier pose un regard neuf sur notre héros : il le voit comme une bénédiction. Au détour d’un exorcisme de routine, il l’emmène auprès d’un enfant possédé. Kyle se rend alors compte qu’il dispose d’un don très spécial : celui de faire fuir les démons. Commence alors une guerre contre le mal, entre frénésie biblique et coups de poker.

     

    Les gens pensent que Dieu se bile pour les détails. Les gens croient qu’il a le temps de regarder tous les trucs qu’on fait comme s’il s’inquiétait vraiment de tout ce qu’on dit, ou de savoir si on suit ou non ses règles à la lettre. C’est vraiment des conneries.

     

     

     

    Au scénario, nous retrouvons Robert Kirkman, le créateur de Walking Dead dont la série principale a été adaptée au petit écran. On retrouve avec Outcast cette touche à la Romero dont il s’est fait une spécialité. Il a créé de nombreuses saga à succès : Invincible, Le Maître voleur, Les Gardiens du Globe, et Tech Jacket. Outcast ne déroge pas à la règle : ça fleure bon le scénario de qualité. Il a d’ailleurs lui aussi été choisi pour devenir une série télévisuelle et a été sélectionné au festival d’Angoulême en 2016. Quant au dessin, c’est Paul Azaceta qui manie les pinceaux. Ce dernier est essentiellement connu pour sa collaboration avec Marvel, grâce à la série Amazing Spider-Man ou Captain Marvel.

     

    Eh bien, je vais vous dire le secret. Il ne répond pas. Parfois il y a une sensation, parfois un signe… Mais je n’entends jamais sa voix, pas comme Moïse, Abraham ou Jésus… Pourquoi ? Peut-être qu’il est trop occupé avec sa guerre, et qu’il nous a oubliés. Peut-être qu’il perd.

     

    Dès les premières pages, on perçoit une ambiance particulièrement pesante. Celle qui met mal à l’aise non pas à cause d’un quelconque monstre tapi dans l’ombre, mais bien en raison du Mal dissimulé au cœur des Hommes. Le sourire des possédés est insoutenable, si bien qu’on se surprend à tourner la page avec soulagement. L’intrigue se révèle insupportable de part la violence qui s’en dégage. On éprouve pourtant une fascination proche du masochisme, qui nous pousse à nous demander si nous ne serions pas nous aussi victime d’une possession satanique.

     

     

    La brutalité du scénario est contrebalancée par un dessin très simpliste. Les personnages sont croqués grossièrement : l’épaisseur du trais donne un style qui n’est pas de mon goût. Si la couverture laisse imaginer un jeu de couleurs intéressant, on ne peut qu’être déçu en découvrant des teintes ternes et sans vie. Tout semble beige ou gris, à quelques nuances près. Les cases sur fond blanc surprennent. Au vu du thème horrifique clairement établi, on s’attendrait plutôt à un fond noir. La clarté qui s’en dégage rend les coloris encore plus fades. On aurait aimé que le bijou soit à la hauteur de son écrin.

    En lisant cette bande-dessinée, on remarque immédiatement une influence cinématographique avec ses nombreux flash-back permettant de mieux cerner le personnage principal : Kyle Barnes. Ce dernier a été traumatisé par une enfance dévastée. Dès le plus jeune âge, il fut la cible privilégiée des démons ayant pris possession de ses proches : d’abord sa mère, puis son épouse. Personne n’est épargné, pas même sa sœur adoptive dont on devine un passé des plus glauques. Les informations sont distillées çà et là, si bien qu’au bout du premier tome, on se retrouve avec davantage de questions qu’au commencement. Paul Azaceta semble friand des zooms et très gros plans. Il nous montre l’un après l’autre, de façon détaillée, tous les éléments trahissant les personnages : l’inquiétude d’une épouse devant un invité indésirable, le doute d’un révérant prêt à tout pour sauver ses paroissiens, la malveillance dissimulée derrière les masques de politesse, et mille autres fragments participant à la mise en place d’une atmosphère angoissante.

    Outcast me fait penser à une version papier de la série Supernatural ayant envahi notre jeunesse les samedis soirs. Le scénario semble captivant mais pas novateur. Peut-être sera-t-on surpris avec les tomes suivants. Pour ma part, j’ai véritablement été rebutée par les couleurs insipides ne rendant pas honneur au scénario.

  • En chemin elle rencontre… (volume 3)

    En chemin elle rencontre 3

    Titre : En chemin elle rencontre… (volume 3)
    Auteurs/Illustrateurs : Nicole Abar / Eric Appéré / Aurélia Aurita / Catherine Beaunez / Claire Bouilhac / Caza / Florence Cestac / Laetitia Coryn / Virginie Greiner / Olivier Le Bellec / Étienne Lécroart / Eric Lenaerts / Valérie Mangin / Damien Marie / Damien May / Marie Moinard / Anthony Moreau / Christelle Pécout / Jeanne Puchol / Marc-Renier / Anne Rouvin / Sergio Salma / Tignous / Damien Vanders
    Éditeur : Des ronds dans l’O
    Date de publication : 2013

    Synopsis : En France et dans le monde, les inégalités entre les femmes et les hommes perdurent. De la sphère politique au monde économique, du milieu professionnel à l’environnement scolaire, des stéréotypes, des expressions sexistes dans le langage, dans les objets, dans les tenues vestimentaires, des conséquences des violences faites aux femmes sur les enfants en passant par la violence économique dans le couple, au droit à l’éducation pour les filles bafoué, les auteurs passent au crible et dénoncent les discriminations et les derniers bastions du système patriarcal.

    Note 4.0

    32,10 millions de filles dans le monde n’ont pas accès à l’éducation.

  • En chemin elle rencontre…(volume 2)

    En chemin elle rencontre 2

    Titre : En chemin elle rencontre… (volume 2)
    Auteurs/Illustrateurs : Agnès Bihl / José-Louis Bocquet / Claire Bouilhac / Florence Cestac / Laeticia Coryn / Rémi Courgeon / Étienne Davodeau / Nathalie Ferlut / Jacques Ferrandez / René Follet / Johanna / Chris Lamquet / Marie-Hélène Loisel / Pat Masioni / Kkrist Mirror / Marie Moinard / Catel Muller / Dimitri Piot / Gilles Rochier / Damien Roudeau / Anne Rouvin / Muriel Salmona / Tsutsail / Damien Vanders
    Éditeur : Des ronds dans l’O
    Date de publication : 2009

    Synopsis : Livre humaniste créé dans le but de sensibiliser la jeunesse face à l’augmentation de la violence contre les femmes dans le monde. Après le succès du premier volume consacré aux violences faites aux femmes, retrouvez ici un collectif abordant la défense du droit des femmes sous différents thèmes : des viols correctifs aux relations garçons/filles en milieu scolaire, la violence psychologique, la dénonciation des obstacles pour l’accès à l’IVG, etc.

    Note 4.0

    Comme tout le monde, j’entends régulièrement parler dans les médias des « drames de la passion », ces femmes tuées sous les coups de leur conjoint, et les chiffres qu’on nous rappelle méthodiquement. A chaque fois je pense à toutes celles, bien vivantes, qui survivent dans cette guerre de l’usure au quotidien, dans l’ombre de leur foyer. A celles qui en sont sorties aussi, et à leur parcours pour revenir vers la vie, la vraie. Voilà pourquoi cette histoire est importante. Elle nous donne à voir l’invisible, et quelque chose qui met beaucoup plus longtemps à guérir que les marques de coups. Les bleus à l’âme.

  • En chemin elle rencontre… (volume 1)

    En chemin elle rencontre volume 1

    Titre : En chemin elle rencontre… (volume 1)
    Auteurs/Illustrateurs : Adeline Blondieau / Isabelle Bauthian / Philippe Caza / Daphné Collignon / Eric Corbeyran / Carine De Brab / Lucien De Gieter / Didjé / Renaud Dillies / Christian Durieux / René Follet / André Geerts / Fred Jannin / Kness / Kris / Kroll / Denis Lapière / Emmanuel Lepage / Magda / Malik / Charles Masson / Alain Maury / Marie Moinard / Rebecca Morse / Nicoby / Jeanne Puchol / Guy Raives / Sergio Salma / Aude Samama / Séraphine / Bernard Swysen / Turk / Damien Vanders / Philippe Xavier
    Éditeur : Des ronds dans l’O
    Date de publication : 2009

    Synopsis : En France, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint, environ 70 000 adolescentes de dix à dix huit ans sont menacées d’être mariées de force, entre 55 000 et 65 000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l’être. Dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l’honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution… Pour que les femmes osent parler, pour briser le silence, pour une prise de conscience et de responsabilité, les artistes, femmes et hommes, se mobilisent pour la défense du droit humain. Avec Kris, Corbeyran, Masson, Lapière, Collignon, Lepage… et avec le soutien d’Amnesty International.

    Note 4.0

    La violence faite aux femmes, si elle ne débouche pas fatalement sur des actes, commence toujours par des mots, des mots qui, semble-t-il, et c’est bien le problème, ne sont pas si graves que ça…

  • Le monde d’Aïcha : Luttes et espoirs des femmes au Yémen

    Le monde d'Aïcha

    Titre : Le monde d’Aïcha : Luttes et espoirs des femmes au Yémen
    Scénariste et dessinateur : Ugo Bertotti
    Reporter et photographe : Agnès Montanari
    Éditeur : Futuropolis
    Date de publication : 2014

    Synopsis : Entre espoirs et luttes, rêves et incertitudes, un témoignage exceptionnel sur la condition actuelle des femmes yéménites. Agnès Montanari, reporter-photographe, a vécu plusieurs mois au Yémen et a réussi à approcher certaines d’entre elles jusque dans l’intimité de leur foyer. Ses récits mis en images par les dessins d’ombre et de lumière d’Ugo Bertotti deviennent une bande dessinée-documentaire empreinte d’humanité.

    Note 4.5

    L’idée dont vous me parlez me plaît bien… Un reportage qui donne la parole aux mystérieuses femmes du Yémen… Elles sont si nombreuses, celles qui ont envie de parler d’elles, même si bon nombre ne le feront que sous couvert d’anonymat. Nous sommes tous, les hommes comme les femmes, prisonniers d’un cercle tribal qui se nourrit de pauvreté et d’ignorance, qui fait peur. C’est là mon pays : archaïque, abîmé et magnifique.

  • Martha Jane Cannary, tome 3 : Les années 1877 – 1903

    Martha Jane Cannary 3

    Titre : Martha Jane Cannary : Les années 1877 – 1903
    Série : La vie aventureuse de celle que l’on nommait Calamity Jane
    Scénariste : Matthieu Blanchin
    Dessinateur : Christian Perrissin
    Éditeur : Futuropolis
    Date de publication : 2012

    Synopsis : Ayant perdu son emploi au Pony Express en 1877, Martha reprend une vie d’errance et de petits boulots (cuisinière dans des ranchs, infirmière, lingère…) Au fur et à mesure des rencontres, généralement bien arrosées, n’hésitant pas à jouer du poing ou du fusil, elle forge sa propre légende qui sera bientôt amplifiée par la parution d’un article d’Horacio Maguire sur les exploits de celle que l’on surnomme Calamity Jane. Femme libre, alcoolique, rebelle, volontaire, elle refuse de participer au cirque ambulant de Buffalo Bill, mais participera quelques années plus tard au Wild West Show. Elle entreprend l’écriture des lettres à sa fille en 1879, ce qui permettra des années plus tard au grand public de découvrir une Calamity Jane plus intime. C’est cependant une tout autre femme que nous font découvrir aujourd’hui les auteurs de Martha Jane Cannary…

    Note 4.0

    Je reviens à Deadwood avec l’envie d’y rester cette fois-ci. C’est bien vrai que je me sens d’ici plus que partout ailleurs. Et Dieu sait que je l’ai roulée ma bosse !

  • Où va la nuit

    19698636_jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

    Titre : Où va la nuit
    Scénario : Martin Provost et Marc Abdelnour d’après le roman de Keith Ridgway « Mauvaise pente » (édition Phébus)
    Réalisateur : Martin Provost
    Acteurs principaux : Yolande Moreau, Pierre Moure, Edith Scob, Jan Hammenecker, Laurent Capelluto
    Date de sortie française : 4 mai 2011

    Synopsis : Parce qu’elle a été trop longtemps victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et assassine son mari. Elle part alors à Bruxelles retrouver son fils, qui a fui l’enfer familial depuis des années. Mais la liberté apparente n’efface pas la culpabilité, et les histoires de famille ne peuvent se résoudre sans l’accord de l’autre. Rose trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau monde ?

    Note 3.0

    Dans le cadre de la journée « des violences faites aux femmes » le 25 novembre, le film de Martin Provost était projeté dans notre cinéma art et essais. Ce film parle donc d’une femme qui, devant la violence ignoble de son mari, choisit une solution radicale. Et s’enfuit retrouver son fils à Bruxelles. Mais très vite, Rose Mayer doit faire face à ce fils en colère et un policier tenace. La grande force du film, au-delà bien évidemment du sujet, vient de son interprète principale, la grande Yolande Moreau qui retrouve pour l’occasion son metteur en scène du très bon « Séraphine ». Moreau se glisse avec authenticité et talent dans ce personnage dont la vie est bien loin d‘un long fleuve tranquille. Femme battue, humiliée, réduite aux servitudes, elle est bouleversante. Et même si, une fois l’irrémédiable commis, cette fuite douloureuse lorsque son fils découvre la vérité lui permet de retrouver un semblant d‘humanité. Si la lumière vient de Moreau, le film souffre, lui, d’un manque de rythme, n’évite pas les longueurs, et sa direction d’acteurs (excepté Moreau) laisse parfois à désirer.

    Un film sombre à découvrir pour sa formidable actrice.

%d blogueurs aiment cette page :