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Ça bulle fort : les sorties BD marquantes de mars 2014
En mars, les BD aussi vont tenter de délester un maximum notre porte-feuilles. Ce premier récapitulatif ne présentera sûrement pas toute la foisonnante production en la matière, mais juste de faire un panorama.
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Barjot !
Titre : Barjot !
Auteur : Jean-Hugues Oppel
Éditeur : Rivages (Rivages/Noir)
Date de publication : 2011 (1ère édition chez Gallimard en 1987)Synopsis : D’habitude, une crevaison, ça vous envoie dans le décor. Jérôme-Dieudonné Salgan, lui, ça lui a sauvé la vie : grâce à ce retard providentiel provoqué par un chauffard, il évite le massacre en règle de toute sa famille et des amis qui l’attendaient chez lui. Lorsqu’il recroise la même voiture un peu plus tard, il se persuade vite qu’elle a quelque chose à voir avec ce crime. Mais en remontant la piste de ses bourreaux, il se heurte à une police parallèle qui étouffe l’affaire, sacrément gênante pour elle : ces exécutions constituaient une bavure, les exécuteurs s’étaient trompés de cibles.
Entre parodie, manipulation et délire de vengeance, Jean-Hugues Oppel, lauréat de nombreux prix (notamment le Prix mystère de la critique et le Grand Prix de littérature policière), s’attaque, dans ce premier roman écrit en solo et enfin réédité, à ce qui restera l’un de ses thèmes fétiches : la raison d’État et l’impunité des puissants.Alors elle est plantée dans son encoignure, stoïque. Au risque de se faire emballer. Ça vaut mieux que de perdre une occasion de remplir sa bourse en vidant celles d’une âme en peine de coït.
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L’évangile cannibale
Titre : L’évangile cannibale
Auteur : Fabien Clavel
Éditeur : ActuSF
Date de publication : 2014 (janvier)Synopsis : Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’ils sont devenus les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Que la chasse commence…
Il fallait nous voir quand on a passé la porte de Champerret ! La horde sauvage ! La chevauchée fantastique ! On montait bien à sept kilomètres à l’heure ! Yan chantait « Quand on arrive en ville / tout le monde change de trottoir ». C’est dire s’il était content ! Voilà comment les vieux sont entrés dans Paris. Après la 2e db du général Leclerc, la 2e dfr division de fauteuils roulants du général Cirois !
Un road-movie en fauteuil roulant, ça vous tente ? Parce que c’est justement ce que nous propose « L’Évangile cannibale », un roman décapant qui redonne un sacré coup de fouet aux histoires de zombies traditionnelles. Après la fantasy, l’uchronie, le space-opéra ou encore la bit-lit, Fabien Clavel se lance donc avec un enthousiasme contagieux dans le post-apo.
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La horde du contrevent
Titre : La horde du contrevent
Auteur : Alain Damasio
Éditeur : La Volte / Folio SF
Date de publication : 2004 / 2007
Récompenses : Grand Prix de l’Imaginaire 2006Synopsis : Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien.
Qu’importe où nous allons, honnêtement. Je ne le cache pas. De moins en moins. Qu’importe ce qu’il y a au bout. Ce qui vaut, ce qui restera n’est pas le nombre de cols de haute altitude que nous passerons vivants. N’est pas l’emplacement où nous finirons par planter notre oriflamme, au milieu d’un champ de neige ou au sommet d’un dernier pic dont on ne pourra plus jamais redescendre. N’est plus de savoir combien de kilomètres en amont du drapeau de nos parents nous nous écroulerons ! Je m’en fiche ! Ce qui restera est une certaine qualité d’amitié, architecturée par l’estime. Et brodée des quelques rires, des quelques éclats de courage ou de génie qu’on aura su s’offrir les uns aux autres.
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1917 : Le soldat inconnu
Titre : 1917 : Le soldat inconnu
Série : L’homme de l’année, tome 1
Scénaristes : Jean-Pierre Pécau et Fred Duval
Dessinateur : Mr Fab
Éditeur : Delcourt
Date de publication : 2013Synopsis : 1920. L’État Français choisit solennellement le représentant du soldat inconnu. Pendant cette cérémonie symbolique, le jeune deuxième classe Auguste Thin se rend dans une pièce où sont entreposés plusieurs corps de soldats de la Grande Guerre qui nont pu être identifiés. Le cercueil choisi, il sera ensuite acheminé à Paris pour être inhumé sous l’Arc de Triomphe, en hommage à tous ceux qui sont tombés pour la France. Quelques années auparavant, la France possédait plusieurs colonies en Afrique. En 1910, en Côte d’Ivoire, Boubacar Ndore raconte son enfance dans son pays et son travail dans les plantations. C’est un homme grand et fort. Il est très vite enrôlé dans les troupes du blanc Joseph Sorbier, un aventurier invétéré. Avec l’armée française, Boubacar mène plusieurs missions militaires en Afrique : la protection du chemin de fer, la lutte contre les tribus hostiles Boubacar défend si bien la France qu’il obtient le grade le lieutenant. Tant et si bien qu’au bout de quelques années, la section d’armée africaine est appelée à se rendre en France pour participer à l’effort de guerre une guerre mondiale. Boubacar reste sous les ordres du capitaine Sorbier et la section qui va se battre sur le front sera commandée par l’illuminé colonel De Forest. L’enfer commence
Dans son discours au banquet qui suivit, de Forest parla de la valeur du courage et de l’abnégation de la France éternelle, mais ne dit pas un mot sur les milliers d’indigènes qui traversèrent les océans pour défendre une patrie qu’ils ne connaissaient pas et qui les oubliait déjà.
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Une envie de vérité
Titre : Une envie de vérité
Auteur : Cécile Attias
Éditeur : Flammarion (Documents & Témoignages)
Date de publication : 9 octobre 2013Synopsis : Pour la première fois, Cécilia Attias nous livre le récit de sa vie hors du commun. De son enfance heureuse à son premier mariage avec Jacques Martin, de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy et leur vie dans les palais de la République à sa séparation d’avec l’ancien président pour épouser Richard Attias et courir le monde afin d’aider les autres, elle n’omet rien. Et parce que l’image d’une personne correspond rarement à sa réalité – surtout quand les médias s’en emparent -, le lecteur découvrira ici un être qu’il ne soupçonnait pas : une femme de cœur et de décisions, guidée par ses valeurs autant que par son goût de la liberté. Dans ce livre élégant et passionné, celle qui s’est révélée sur la scène internationale en obtenant de Kadhafi la libération des infirmières bulgares prouve que la plus noble des qualités est l’indépendance de ton, comme d’esprit.
NOTE
Je suis une personne simple qui a eu une vie compliquée. Un tel aveu pourra surprendre, il n’en est pas moins vrai. Mes aspirations m’ont toujours poussée vers une existence discrète, consacrée à ma famille et au souci des autres, alors que la vie prenait plaisir à me placer sous les projecteurs de l’actualité. Longtemps je m’en suis accommodée, mais je restais légèrement en retrait. D’où quelques maladresses et de nombreux malentendus. J’ai regretté les premières et souffert des seconds. Mais au final, est-il si surprenant qu’on se soit beaucoup trompe sur mon compte alors que, moi-même, je ne savais plus toujours qui j’étais ?
Cécilia Attias se rend-elle compte combien elle devient pénible à palabrer ainsi pendant trois cents pages ? Voici l’une des nombreuses questions qui vient aux lèvres du lecteur finissant cette Envie de vérité.
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Le Sursis : Intégrale
Titre : Le Sursis (Intégrale du diptyque)
Scénariste et Dessinateur : Jean-Pierre Gibrat
Éditeur : Dupuis (Aire libre)
Date de publication : 1997 pour le tome 1 ; 1999 pour le tome 2Synopsis : Juin 1943. Julien Sarlat saute du train qui le conduit en Allemagne et gagne le petit village de Cambeyrac, dans l’Aveyron, pour s’y cacher à l’insu des villageois en attendant la fin des hostilités. Étonnante intervention du destin : le train qui devait l’emmener est bombardé et, parmi les victimes, un corps a été identifié comme étant le sien. Le voilà mort aux yeux du monde. Profitant de cette situation inattendue, il s’enferme dans le grenier de l’instituteur, arrêté par la Gestapo française et dont la maison a été mise sous scellés. Dès lors, depuis ce poste d’observation donnant sur la place du village, le mort vivant va assister à ce théâtre permanent qu’offrent les gens dans le déroulement des jours. Amours, haines, jalousies, lâchetés, mouvements du coeur, actes d’héroïsme, rien n’échappera à l’observateur. Jusqu’au moment où, de spectateur qu’il était, il sera lui-même acteur et rencontrera à nouveau son destin, cruel et moqueur, toujours inattendu, qui lui aura juste accordé un sursis.
1943 n’avait fait de cadeaux à personne, sauf à moi peut-être… sans doute même. J’ai suivi la guerre sans y participer. J’ai même assisté à mon enterrement sans la pénible nécessité de mourir. C’est dire à quel point j’ai été épargné.
Jean-Pierre Gibrat… voilà bien un nom qui ne me disait absolument rien. Pourtant, sur la recommandation d’un ami, je me suis lancé dans l’aventure du Sursis, fresque en deux épisodes sur la vie sous l’Occupation, et bien m’en a pris de découvrir un auteur aussi subtil.
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L’empire invisible
Titre : L’empire invisible
Auteur : Jérôme Noirez
Éditeur : Gulf Stream / J’ai lu
Date de publication : 2008 / 2010Synopsis : 1858. Sous le soleil brûlant de la Caroline-du-Sud, les esclaves ramassent le coton, avec la mort comme seule promesse d’une vie meilleure. Nat Walker est l’un d’eux, le chef officieux de leur communauté. La nuit, en secret, il offre à ses pairs un peu de réconfort en disant la messe pour ceux qui n’ont plus d’espoir. Mais les milices privées du maître ont l’alcool violent et la main lourde : Nat est battu à mort sous les yeux de sa fille, Clara. Désormais, Clara ne vit plus que pour se venger, se repaître du sang de ses bourreaux. Seule, elle ne peut rien, mais un étrange personnage, un esclave qui dit s’être libéré de ses chaînes par la mort et par le feu, lui propose un pacte. Jusqu’où la mènera la voie de la vengeance ?
En Amérique, il est si facile de tout quitter, de s’inventer une nouvelle vie. Plusieurs employés se sont ainsi volatilisés du jour au lendemain. Il suffit de franchir la frontière de l’état et l’on entend plus parler de vous. Vous partez faire fortune dans l’Ouest, vous devenez trappeur, vous mourez criblés de flèches ou de balles, qui s’en soucie vraiment.
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Une nouvelle année chargée pour les Indés !
Souvenez-vous, c’était il y a près d’un an : trois des plus importantes maisons d’édition spécialisées dans les littératures de l’imaginaire (Mnémos – Les Moutons électriques – ActuSF) se regroupaient en un collectif baptisé « Les Indés de l’Imaginaire ». L’objectif ? Acquérir une meilleure visibilité en librairie et dans les différents salons dédiés aux livres afin de séduire un public plus large et plus varié. Un beau projet qui a depuis incontestablement fait ses preuves. Il faut dire que les Indés n’ont pas chaumé !
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L’homme qui voulait tuer l’empereur
Titre : L’homme qui voulait tuer l’empereur
Cycle : La voie du sabre, tome 2
Auteur : Thomas Day
Éditeur : Folio SF
Date de publication : 2005Synopsis : En refusant de faire don à l’Empereur de sa concubine, la sublime Shirôzaemon Reiko, le seigneur Ichimonji Daigoro a signé l’arrêt de mort de son clan. Unique survivant de la terrible bataille qui a vu son nom définitivement rayé de la surface de Kyûshû, Daigoro ne doit sa vie qu’à l’intervention d’un démon : le feu primordial, désormais incarné dans celle qui fut son amour. Et maintenant il ne souhaite plus qu’une chose, tuer l’Empereur-Dragon à l’origine de toute cette tragédie.Mais on n’arpente pas impunément la Voie de la Vengeance. Accompagné de son étrange allié et d’un infréquentable bretteur gaijin, Daigoro découvrira dans les entrailles du Mont Fuji le prix de ses funestes desseins.
Au-delà de ces remparts, on aperçoit la silhouette tarabiscotée du Palais Impérial avec ses douves nombreuses et bifurquantes qui en font un véritable labyrinthe. Juste au dessus du dédale de fosse à crocodiles, de pagodes couvertes d’or et de ponts écarlates plane une grande construction.
-Quel est ce prodige ? demande Bertrand en désignant du doigt la forteresse volante.
-Le Château Céleste. L’Empereur s’y réfugie au moindre danger. Quatre paires de dragons maintiennent le bâtiment hors de portée de tout projectile. De puissantes chaînes lient la structure volante au Palais Impérial. En cas de besoin, le Château Céleste peut être désarrimé. Les dragons le posent alors quelque part dans la montagne, dans un lieu inaccessible.