• Chroniques des années noires

    Chronique des années noires

    Titre : Chroniques des années noires (« The Years of Rice and Salt »)
    Auteur : Kim Stanley Robinson
    Éditeur : Presses de la cité / Pocket
    Date de publication : 2003 / 2006
    Récompenses : Prix Locus 2003 (meilleur roman de science-fiction)

    Synopsis : Quelle serait l’histoire du monde si l’Europe avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? L’Islam et la Chine seraient alors devenues les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, se faisant la guerre, inventant le chemin de fer et l’atome, cherchant à l’emporter, à imposer la foi de Mahomet, Bouddha ou Confucius. À travers les destins de trois personnages, Kim Stanley Robinson dépeint de façon étonnamment réaliste sept cents ans de l’histoire d’un univers foisonnant, où les aventures individuelles se mêlent à la trame historique, et se répondent à travers les siècles et les continents.

    Note 4.0

    On peut donc voir émerger des religions et des systèmes de pensée différentes selon le type de société où ils ont vu le jour. La façon dont les gens se nourrissent détermine leur façon de penser et leur type de croyance. Les sociétés agricoles croient aux dieux des pluies, aux dieux des semences, et généralement à tous les dieux affectant d’une manière ou d’une autre le travail des récoltes. Les peuples qui élèvent du bétail croient en un dieu berger, unique. Dans chacune de ces deux cultures transparaît la notion primitive de dieux aidant, tels des géants qui observeraient les hommes du haut des nuages, ou des parents choisissant au gré de leurs caprices qui récompenser, qui punir. Ce n’est que dans les sociétés les plus sûres et les plus avancées que l’on trouve des religions susceptibles d’affronter la réalité de l’univers, et de reconnaître qu’il n’y a pas de manifestations évidentes de dieu, sinon l’existence du cosmos même, ce qui veut dire que tout est sacré, qu’il y ait un dieu ou non pour nous regarder.

  • Ainsi soit Benoîte Groult

    Ainsi soit Benoite Groult

    Titre : Ainsi soit Benoîte Groult
    Scénariste et dessinatrice : Catel
    Éditeur : Grasset
    Date de publication : 2013

    Synopsis : Ce livre est à l’origine l’histoire d’une amitié entre deux femmes de deux générations différentes, l’une romancière et pionnière du féminisme, l’autre dessinatrice et pionnière de la bio-graphique, telle qu’elle la nomme. Rencontres dans tous les lieux chers à Benoîte – à Hyères, en Bretagne; à Paris – et retours sur les épisodes les plus marquants de l’histoire personnelle d’une femme engagée durant presque un siècle (Benoîte est née en 1920): de la famille grande bourgeoise mais libre aux combats les plus légendaires du féminisme, de l’avortement au divorce, de la féminisation des noms de métiers à l’amour qui s’invente au quotidien, de Georges de Caunes à Paul Guimard et son ami François Mitterrand, de la presse au roman. Ainsi soit Benoîte Groult est bien plus qu’une biographie en dessins: c’est une odyssée de la femme moderne, une visitation intime et drôle, tendre et douce, d’un destin qui se confond avec l’histoire de la Femme et de l’écrivaine.

    Note 4.0

    L’anomalie dans le langage souligne l’anomalie dans la société. Chercher à féminiser ce n’est pas un caprice mais un besoin d’intégration sociale. Il paraît que le langage évolue de lui-même, sans recommandations. Faux ! La langue française n’a jamais cessé d’être rectifiée, codifiée. Depuis longtemps des commissions de linguistes spécialistes de chaque discipline ont forgé des mots acceptables adaptées aux réalités nouvelles. (…) Heureusement, les idées en germe finissent pas mûrir un jour. En 1990, le Conseil de l’Europe publie une circulaire sur « l’élimination du sexisme dans le langage ». Aujourd’hui, le dictionnaire prescrit la féminisation des métiers et beaucoup des préjugés commencent à être vaincus.

  • Timbuktu

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    Titre : Timbuktu
    Scénario : Abderrahamane Sissako et Kessen Tall
    Réalisateur : Abderrahamane Sissako
    Acteurs principaux : Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara, Layla Walet Mohamed.
    Date de sortie française : 10 décembre 2014
    Récompenses : Prix Œcuménique et Prix François Chalais Festival de Cannes 2014

    Synopsis : Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…

    Note 3.5

  • Olympe de Gouges

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    Titre : Olympe de Gouges
    Auteur : Catel et Bocquet
    Éditeur : Castermann
    Date de publication : 2012

    De Montauban en 1748 à l’’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’’une vie féminine hors normes, et l’’invention d’’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes. Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’’un dramaturge à particule, Marie Gouze dit Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son indépendance d’’esprit et l’’originalité parfois radicale de ses vues, s’’engageant pour l’’abolition de l’’esclavage et surtout pour les droits civils et politiques des femmes. Opposée aux Robespierristes et aux ultras de la Révolution, elle est guillotinée pendant la Terreur. Comme ils l’’avaient fait avec Kiki de Montparnasse, Catel et Bocquet retracent de façon romancée, mais avec une rigueur historique constante, le parcours de vie de cette femme d’’exception, dont les idéaux très en avance sur son temps ont forgé quelques-unes des valeurs clés de nos sociétés d’’aujourd’hui. En quelque trois cent planches de création exigeante et généreuse, un magnifique portrait féminin et un hommage vibrant à l’’une des figures essentielles du féminisme.

    Note 3.5

    « Si les femmes sont reconnues responsables et punissables par la justice, alors on doit leur donner accès à l’urne et à la tribune. »

    C’est pas si facile d’être une femme libérée comme disait le grand philosophe Cookie Dingler !!! Olympe de Gouges était de ces femmes là. Catel et Bocquet dans ce roman graphique de 500 pages remettent en lumière la vie tumultueuse de cette jeune femme, très tôt mariée et très tôt devenue veuve Aubry, célèbre pour son franc parler, sa passion pour les lettres et le théâtre. Indépendante, cultivée, libertine, elle clame haut et fort que la femme est l’égal de l’homme et prêche pour être sur un pied d’égalité. Elle dénonce aussi l’esclavage et se bat pour son abolition. Révolutionnaire, non ?

  • Olympe de Gouges

    Olympe de Gouges

    Titre : Olympe de Gouges
    Scénariste : Catel
    Dessinateur : José-Louis Bocquet
    Éditeur : Casterman (Écritures)
    Date de publication : 14 mars 2012

    Synopsis : Mariée et mère à 18 ans, veuve aussitôt après, Marie Gouzes décide ensuite de vivre librement. Elle se fera désormais appeler Olympe de Gouges. Femme de lettres, fille des Lumières, libertine et républicaine, Olympe a côtoyé la plupart de ceux qui ont laissé leur nom dans les livres d’histoire au chapitre de la Révolution : Voltaire, Rousseau, Mirabeau, Lafayette, Benjamin Franklin, Philippe Egalité, Condorcet, Théroigne de Méricourt, Desmoulins, Marat, Robespierre… En 1791, quand elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe demande l’égalité entre les sexes et le droit de vote; des propositions qui resteront révolutionnaires jusqu’au XXe siècle.

    Note 3.0

    Mon corps est prisonnier mais mon esprit est libre.

    Olympe de Gouges est de ces personnages historiques que beaucoup ne connaissent uniquement par des rues portant son nom. Catel nous offre la possibilité d’approfondir ses faits et gestes alors que l’Ancien Régime vit ses derniers jours.