Récit contemporain
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Un petit tour au Festival ciné de Cabourg

Du 14 au 18 juin dans la petite station balnéaire chère à Marcel Proust, sous un soleil généreux, se tenait la 31eme édition du Festival du Film de Cabourg. Avec cette année une présidente prestigieuse Marion Cotillard et son jury : Manu Payet, Anne Dorval, Camille Cottin, Aure Atika, Ibrahim Maalouf, Nathaniel Karmitz, Hugo Gelin et la romancière Camille Laurens.
Nous avions la chance d’être sur le tapis rouge samedi soir, avec notamment Juliette Binoche, Yolande Moreau, Deborah François, Fanny Valette, Christine Citti, Raphael Personnaz, Julie Ferrier, Michel Hazanavicius, Stacy Martin, Maurice Barthelemy, Xavier Beauvois, Niels Schneider, Swann Arlaud etc. Voici quelques moments immortalisés en photos.
Juliette BINOCHE 
Fanny VALETTE
Yolande MOREAU -
Repose-toi sur moi

Titre : Repose-toi sur moi
Auteur : Serge Joncour
Éditeur : Flammarion / J’ai Lu
Date de publication : 2016 / 2017
Récompenses : Prix Interallié 2016 ; Meilleur livre français 2016 pour le magazine « Lire »Synopsis : Aurore est une styliste reconnue et Ludovic un agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils n’ont rien en commun si ce n’est un curieux problème : des corbeaux ont élu domicile dans la cour de leur immeuble parisien. Elle en a une peur bleue, alors que son inflammable voisin saurait, lui, comment s’en débarrasser. Pour cette jeune femme, qui tout à la fois l’intimide et le rebute, il va les tuer. Ce premier pas les conduira sur un chemin périlleux qui, de la complicité à l’égarement amoureux, les éloignera peu à peu de leur raisonnable quotidien.de la société où, finalement, aimer semble être la dernière façon de résister.

Aux premiers moments d’une histoire, l’idée de l’autre obsède, on y pense tout le temps, ce qu’on a vécu avant n’existe plus, le passé est cette chose insignifiante et prodigieuse qui s’est contentée de nous amener là, comme si vivre n’avait servi qu’à ça, à ce besoin de retrouver l’autre.
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Des impatientes

Titre : Des impatientes
Auteur : Sylvain Pattieu
Éditeur : Actes Sud / Babel
Date de publication : 19 aout 2015Synopsis : C’est un lycée de banlieue comme il y en a beaucoup autour de Paris, un lycée « difficile », selon le journal télévisé… Territoire républicain coincé entre la quatre-voies, le terrain de foot et le commissariat. Tous les jours ils sont plusieurs centaines à converger vers son portail trop petit. Milliers de pieds dans des baskets ou de ballerines identiques achetées chez le chinois. Des crêtes, des franges, des cheveux bouclés, crépus ou lissés. Des L, des S, des STG mercatique, des STI… c’est ici que commence l’histoire d’Alima-Nadine Sissoko et Bintou Masinka. La bonne élève et la grande gueule. L’une rêve d’intégrer Sciences po et l’autre est abonnée aux sanctions et aux boîtes de nuit. Chacune avec de l’énergie à revendre, à dépenser, à affirmer. Les impatiente, ce sont elles deux.

Moi, ces gamins, je les aime… Mes élèves, je les prends comme ils sont, avec leurs conneries, leur langage, leur spontanéité.
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Zapping ciné juin 2017

Quelques idées ciné pour ce week-end de la Pentecôte… où il est beaucoup question d’amants… (l’été sera t-il chaud ?)
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A coucher dehors, tome 1

Titre : A coucher dehors
Série : A coucher dehors, volume 1/2
Scénariste : Aurélien Ducoudray
Dessinateur : Anlor
Editeur : Grand Angle
Date de publication : 2016 (septembre)Synopsis : La Merguez, un grand brûlé, Prie-Dieu, un croyant pratiquant trois religions à la fois, et Amédée, vieil alcoolique mystérieux. Trois SDF survivant tant bien que mal sous les ponts de la capitale, une vieille cabine téléphonique en guise de chapelle. La saison estivale approchant, les clochards doivent laisser la place aux touristes. Embarqués de force loin de Paris, ces trois compères sont sauvés de justesse du fourgon bleu et de la pauvreté par un notaire. Amédée se trouve être le dernier descendant d’une tante éloignée. Le voilà qui hérite d’une maison mais à une condition : devenir le tuteur de Nicolas, un adolescent trisomique obnubilé par Youri Gagarine.

Alors comme ça, vous priez les trois religions ? C’est possible, ça ?
C’est mon pote, Prie-Dieu ! Juif par son père, arabe par sa mère et né à Lourdes ! Tu crois qu’il a le choix ?
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Une sœur

Titre : Une sœur
Auteur : Bastien Vivès
Éditeur : Casterman
Date de publication : 2017 (mai)Synopsis : Antoine, 13 ans, est en vacances en famille dans une maison en bord de mer. Il dessine, chasse le crabe avec son petit frère, Titi, savoure un été sans histoire, jusqu’à ce que débarque Hélène, 16 ans, qui vient passer quelques jours avec sa mère… Entre les deux adolescents va bientôt se nouer un attachement singulier.

– Y a beau avoir plein de monde, j’ai toujours l’impression d’être toute seule.
– Même quand t’es avec nous ?
– Non, avec vous c’est chouette. -
Zapping ciné mai 2017 (ter)

Un cinéma pour ce week-end ! Voici quelques avis, si le cœur vous en dit.
Adieu Mandalay

Liangqing et Guo, deux jeunes Birmans, tentent une nouvelle vie à Bangkok, mais alors que Liangging veut régulariser sa situation, Guo n’est pas du même avis. Drame de l’immigration clandestine, quotidien de ces jeunes qui veulent travailler sans la crainte d’être dénoncé et/ou arrêté… : Midi Z réussit un film puissant, évitant toute la sensiblerie que le sujet pouvait laisser craindre. Son sens de la mise en scène fait merveille, les scènes dans l’usine filmées quasiment comme un documentaire renforcent la puissance du récit jusqu’à un dénouement qui vous laisse KO. Wu Ke-Xi en femme au caractère fort et indépendante est remarquable. A voir.

Les fantômes d’Ismael

Quelle déception ! Alors que les critiques presse déroulent le tapis rouge au dernier film d’Arnaud Desplechin, moi, humble et inconnu spectateur me demande bien pourquoi ? En effet pourquoi autant d’éloges à un réalisateur qui se regarde constamment le nombril, et ne nous montre que des personnages bien peu crédibles ? Desplechin nous conte deux histoires, celle d’Ismael et celle d’un film que lui-même tourne. Deux histoires croisées pour raconter la solitude, l’abandon, l’amour, la création, la souffrance de la création. Tout ça est recouvert d’un pseudo regard intellectualisé, (« forcément vous n’aimez pas car vous n’avez pas ma vue d’esprit »…). Franchement quel gâchis, AUCUNE empathie pour les personnages, dialogues insipides, histoire volontairement foutraque qui n’arrive jamais à nous émouvoir et à avoir un semblant d’intérêt. Desplechin veut mélanger les genres, pourquoi pas ! Encore faut-il un minimum de cohérence, et là, malheureusement, ça devient très vite navrant (voir la scène entre Amalric et Girardot). On est bien triste de voir deux grandes actrices tenter d’éviter le naufrage mais leurs personnages est à l’image du film, prétentieux et vain. Y a t’il encore un spectateur dans la salle ?

Cinéma, mon amour

Un documentaire touchant sur la foi d’un homme amoureux de cinéma et qui, tel un Don Quichotte contre les moulins à vent, tente de garder en vie la salle de cinéma qu’il dirige malgré une hausse incroyable des fermetures de salles en Roumanie. Alexander Belc filme ce formidable personnage engagé qu’est Victor Purice qui, à lui seul, rend ce documentaire intéressant et attachant.

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Quinze rounds
Titre : Quinze rounds
Auteur : Richard Bohringer
Éditeur : J’ai Lu
Date de publication : 10 mai 2017Synopsis : « J’ai passé ma vie sur la route. Tout seul. Avec la blonde. Avec mes fils, avec la musique, avec mes filles. Des milliers et des milliers de kilomètres. Coureur de savanes, enjambeur d’océans. T’as trop couru, t’as le souffle court. Les hanches, ça va toujours. Même si elles servent plus à grand-chose, elles ont le tempo pour écrire. Voilà ce que je ramène. Quinze rounds. Celui qui clôt. Qui ferme le rideau. » De l’enfance aux frasques de la jeunesse, des premiers rôles aux succès qui ont jalonné sa carrière, de la découverte de l’Afrique à la passion de l’écriture, Richard Bohringer se raconte dans ce récit au style enfiévré, au rythme syncopé. Tour à tour fulgurant et émouvant, entre coups de blues et coups de cœur, Quinze rounds est un combat qui se livre sous nos yeux en même temps qu’une déclaration d’amour à la vie.


Ma vie fut multicolore, multicoque. J’ai coulé corps et âme mille fois. J’ai raclé le fond. Je l’ai peint de mon sang, mais grâce au cinéma, à certains rôles, je suis remonté souvent. Cette fois-ci, c’est le dernier round. Le plus dur. J’ai trop voyagé ailleurs, j’ai trop vécu. Je n’ai pas pu rester sage. Il fallait que je vive pour dégueuler l’acteur. Ce métier ne pouvait calmer ma fureur de mourir. Il exacerbait mes cauchemars. Partir en vrille pour disparaître.
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