Récit contemporain
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Les Seigneurs de Bagdad
Titre : Les Seigneurs de bagdad (Pride of Baghdad)
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateur : Niko Henrichon
Éditeur : Urban Comics (Vertigo Deluxe)
Date de publication : 23 mars 2012 (2006 en VO chez DC Comics et son label Vertigo)Synopsis : Bagdad, 2003 : quatre lions emprisonnés dans le zoo, sont libérés suite à un raid aérien de l’armée américaine. Un jeune mâle dominant, deux femelles de deux âges différents et un petit lionceau vont découvrir, en errant dans la ville dévastée, que cette liberté soudaine s’avère plus dangereuse que leur ancienne prison dorée.
– La liberté ne se donne pas. Elle se gagne.
– Oui, mais on dit autre chose. Le gibier qui t’es offert, tu le manges.C’est l’histoiiiiiiiiiiiire de la vie ! Le cycle éterneeeeeeeel !… Et non ! Ce n’est pas Le Roi Lion, mais bien Les Seigneurs de Bagdad ici (Pride of Baghdad, en version originale) : une belle aventure léonine sur fond de guerre américaine en Irak.
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Ce livre va vous sauver la vie
Titre : Ce livre va vous sauver la vie
Auteur : A.M. Homes
Éditeur : Actes Sud et Babel pour la version poche
Date de publication : Septembre 2008Synopsis : Homme d’affaires bientôt quinquagénaire et déjà coupé du monde, Richard Novak ne sort plus guère de sa luxueuse maison qui domine Los Angeles, se consacrant au double entretien compulsif de sa fortune sur Internet et de sa forme physique, confiée – côte ouest oblige – aux soins attentifs combinés d’une nutritionniste et d’un coach personnels. Deux incidents, concomitants et également insolites, viennent un jour le réveiller de l’hygiéniste amnésie qu’il s’est choisie pour existence. Le premier prend la forme d’une intense douleur physique défiant toute tentative de diagnostic. Le second a pour visage celui, inquiétant, qu’offre l’étrange dépression de terrain qui ne cesse de s’approfondir à quelques mètres de sa forteresse californienne… De ce jour, notre homme s’aperçoit avec stupéfaction qu’une ex-mère au foyer déprimée et une star d’Hollywood peuvent avoir mille choses à se dire, qu’un partenariat commercial peut naître entre le financier qu’il est, un vendeur de donuts immigré et un ancien beatnik icône de la contreculture, que les amitiés ne connaissent de frontières ni ethniques ni sociales, enfin qu’aucun père ne peut décider d’oublier son fils – et inversement. Se risquer à vivre, réapprendre le goût des autres… Et si le salut résidait dans l’aventure très concrètement humaine ?
Les gens devraient faire plus attention. Tout le monde réclame de l’attention, mais personne ne veut en donner.
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Notre-Dame du Nil
Titre : Notre-Dame du Nil
Auteur : Scholastique Mukasonga
Éditeur : Gallimard (Collection Continents noirs) / Folio Poche
Date de publication : 2012 (mars) / 2014 (février)
Récompenses : Prix Renaudot 2012, Prix Ahmadou Kourouma 2012, Prix Océans 2013Synopsis : Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2 500 mètres d’altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d’accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l’intérêt du lignage. Les transgressions menacent au cœur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota «ethnique» limite à 10 % le nombre des élèves tutsi. Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un «vieux Blanc», peintre et anthropologue excentrique, assure que les Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d’insoumises reines Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d’autres filles du lycée, la déesse est intronisée dans le temple qu’il a bâti pour elle. Le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu…
Évidemment, je veux avoir des enfants comme les autres. Mais je veux des enfants qui ne soient ni hutu, ni Tutsi. Ni à moitié hutu, ni à moitié Tutsi. Je veux qu’ils soient mes enfants, c’est tout.
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The Search
Titre : The Search
Scénario : Michel Hazanavicius
Réalisateur : Michel Hazanavicius
Acteurs principaux : Bérénice Bejo, Annette Bening, Maxim Emelianov, Abdul Khalim Mamatsuiev
Date de sortie française : 26 novembre 2014
Sélection Officielle : Festival de Cannes 2014Synopsis : Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.
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Le Tour en caravane : Seconde étape
Titre : Seconde étape
Série : La Tour en caravane
Scénariste et Dessinateur : Germain Boudier
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : 9 avril 2010Synopsis : Pour son premier album aux éditions Futuropolis, Germain Boudier s’inscrit dans la lignée des œuvres de Pascal Rabaté (Les petits ruisseaux…), du cinéma français des années 70 et de René Fallet (Les vieux de la vieille, La soupe au chou…). France profonde et dernier petit verre pour la route sont au rendez-vous de ce sympathique premier tome d’Un tour en caravane.
– Jean, leur vélo.
– On le garde. Ça leur fera les pieds.
– T’as jamais été jeune, Pierre.
– Si, justement. S’ils commencent comme ça à leur âge, ils finiront comme nous à notre âge. C’est pour leur bien et le mien aussi. Ils prennent pour Henri, ça me défoule.Seconde étape de notre Tour en caravane, guidés par Germain Boudier et sur les traces du char Surseines, et en effet, ce deuxième volume est le dernier de ce diptyque dépaysant et vient conclure le périple de Jean, Pierre et Henri sur les routes du Tour.
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Moi aussi un jour, j’irai loin
Titre : Moi aussi un jour, j’irai loin
Auteur : Dominique Fabre
Éditeur : Maurice Nadeau éditeur / Points poche
Date de publication : 2005 / 2012Synopsis : Il est 10 h 10, Pierre Lôrmeur se lève. Tous les matins, la même question : que va-t-il faire aujourd’hui ? Chômeur de longue durée, Pierre s’accroche aux petits riens de la vie. Il chérit chaque minute du déjeuner dominical servi par Thérésa et chaque mission confiée par l’agence d’intérim. Malgré les déceptions, Pierre ne perd pas espoir et revisite son passé, en attendant des jours meilleurs.
Il ne faut pas rire de la folie des autres, quand on est pas sur de sa tête.
Pierre Lormeur, 43 ans, est chômeur longue durée comme on dit. Il est seul, aussi. Alors, au hasard de rencontres fortuites, Lormeur se découvre, se rappelle sa vie d’avant, où l’horizon semblait illimité. Avec l’espoir, peut-être, de reprendre un nouveau départ ? Dominique Fabre prête sa plume aux petites gens, aux laissés pour compte, ceux qui ont raté un virage. Son écriture sensible va droit au cœur. Chez lui, les personnages sont confrontés à la dure réalité du quotidien mais s’accrochent, malgré les embuches, pour rêver à un coin de ciel bleu. C’est écrit avec une délicatesse et une sincérité bouleversante. Avec une grande pudeur aussi.
Auteur pas assez reconnu à mon sens, j’espère que lui aussi, ira loin, un jour. Ce roman montre qui le mériterait.
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Où va la nuit
Titre : Où va la nuit
Scénario : Martin Provost et Marc Abdelnour d’après le roman de Keith Ridgway « Mauvaise pente » (édition Phébus)
Réalisateur : Martin Provost
Acteurs principaux : Yolande Moreau, Pierre Moure, Edith Scob, Jan Hammenecker, Laurent Capelluto
Date de sortie française : 4 mai 2011Synopsis : Parce qu’elle a été trop longtemps victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et assassine son mari. Elle part alors à Bruxelles retrouver son fils, qui a fui l’enfer familial depuis des années. Mais la liberté apparente n’efface pas la culpabilité, et les histoires de famille ne peuvent se résoudre sans l’accord de l’autre. Rose trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau monde ?
Dans le cadre de la journée « des violences faites aux femmes » le 25 novembre, le film de Martin Provost était projeté dans notre cinéma art et essais. Ce film parle donc d’une femme qui, devant la violence ignoble de son mari, choisit une solution radicale. Et s’enfuit retrouver son fils à Bruxelles. Mais très vite, Rose Mayer doit faire face à ce fils en colère et un policier tenace. La grande force du film, au-delà bien évidemment du sujet, vient de son interprète principale, la grande Yolande Moreau qui retrouve pour l’occasion son metteur en scène du très bon « Séraphine ». Moreau se glisse avec authenticité et talent dans ce personnage dont la vie est bien loin d‘un long fleuve tranquille. Femme battue, humiliée, réduite aux servitudes, elle est bouleversante. Et même si, une fois l’irrémédiable commis, cette fuite douloureuse lorsque son fils découvre la vérité lui permet de retrouver un semblant d‘humanité. Si la lumière vient de Moreau, le film souffre, lui, d’un manque de rythme, n’évite pas les longueurs, et sa direction d’acteurs (excepté Moreau) laisse parfois à désirer.
Un film sombre à découvrir pour sa formidable actrice.
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Où Babelio vous présente les coulisses de la Collection Signé des éditions du Lombard
Babelio continue de nous proposer leurs interviews de différents éditeurs avec, aujourd’hui, Gauthier Van Meerbeeck, directeur éditorial des éditions Le Lombard, au sujet de la collection Signé.
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Lulu, femme nue
Titre : Lulu, femme nue
Auteur : Etienne Davodeau
Éditeur : Futuropolis
Date de publication : 9 janvier 2014 pour l’intégrale
Récompenses : – Prix Essentiel à Angoulême, Prix Ouest-France/Quai des Bulles à Saint-Malo, Prix Bédélys au Québec, Prix Saint-Michel en Belgique pour le tome 1Synopsis : Elle n’a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde. Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme…
Elle passe trois jours à ne rien faire. Vraiment rien faire. Regarder le monde touner. Seulement être là. Vivante. Asolument vivante.
Je me demandais pourquoi, après avoir vu le film de Solveig Anspach, il ne m’avait qu’en parti convaincu.
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Respire
Titre : Respire
Adapté : du roman éponyme d’ Anne-Sophie Brasme
Réalisateur : Mélanie Laurent
Acteurs principaux : Joséphine Japy, Lou De Laage, Isabelle Carré, Claire Keim, Rasha Bukvic, Thomas Solivérès, Carole Frank, Roxane Duran.
Date de sortie française : 12 novembre 2014Synopsis : Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.
Et bien quelle claque ! La deuxième réalisation de Mélanie Laurent vous trotte un sacré bout de temps dans la tête, une fois la lumière rallumée. Car cette amitié adolescente, toxique à souhait est remarquablement menée par la jeune réalisatrice. Laurent filme au plus près ses actrices, rajoutant un peu plus à notre inconfort. Ses détracteurs ne pourront que se murer dans le silence tant elle fait preuve de maitrise. L’autre grand atout du film vient évidemment du casting. Lou De Laage incarne parfaitement Sarah, charmeuse, manipulatrice, mythomane, elle s’impose comme l’élève phare de cette classe, à la fois ange et démon. Charlie elle, est réservée, solitaire, introvertie. Mais c’est bien connu, les opposés s’attirent. Avec « Respire » on étouffe, on bout de colère une fois « la lune de miel passée », les premières fissures apparaissent, le poison se répand. Et là, c’est la découverte de la formidable Joséphine Japy. Elle donne une densité, une force à son interprétation de Charlie, absolument remarquable. Isabelle Carré, mère fragile incapable de mettre fin à son histoire amoureuse, et aveugle devant le drame qui se met en place sous ses yeux, est comme toujours impeccable.
Un film poignant, intense mené de main de maitre par Mélanie Laurent. A ne pas manquer.









