Peaux-Épaisses [BD]
Titre : Peaux-Épaisses
Scénariste : Serge Le Tendre, adaptant le roman de Laurent Genefort
Dessinateur : Pasquale Frisenda
Éditeur : Les Humanoïdes associés (Critic) [site officiel]
Date de publication : 12 mai 2021
Synopsis : Les Peaux-Epaisses sont des humains génétiquement modifiés pour travailler dans l’espace sans scaphandre. Lark est un ancien peau-épaisse, devenu mercenaire après s’être fait retirer sa peau aux propriétés exceptionnelles. Lorsqu’il reçoit un message codé de son ancien clan, il n’hésite pas une seconde et se lance à leur recherche, aidé de Windy, une étudiante en anthropologie. Il comprend qu’ils ne sont pas les seuls sur les traces du clan : un groupe de mercenaires les piste également. Débute alors une traque haletante qui sera l’occasion pour Lark de renouer avec son passé.
L’univers nous prend beaucoup et nous offre peu.
Fruit du partenariat renouvelé entre les éditions Critic et les Humanoïdes associés, la bande dessinée Peaux-Épaisses est l’adaptation en 2021 du roman éponyme de Laurent Genefort datant de 1992, par Serge Le Tendre, Pasquale Frisenda et Stefani Rennee.
Course-poursuite au fin fond de la galaxie
L’histoire est celle de Lark, mercenaire surentraîné au service d’entreprises multimondiales, qui en a finalement marre de faire les basses besognes sur des planètes reculées et décide de passer la main. Pour cela, il doit disparaître au risque de représailles évidemment. Quelques temps plus tard, victime de rêves censés le mener vers son peuple d’origine, il tombe sur l’archiviste Windy qui fait des recherches sur un clan de « Peaux-Épaisses », des humains transformés pour affronter n’importe quelle condition de travail dans la galaxie, notamment dans des conditions sans atmosphère. Utilisés pendant longtemps comme des forçats, ils semblent avoir disparus. Or, un autre personnage les recherche également, bien moins recommandable celui-là, Roko, qui se fait de l’argent en revendant chèrement ces peaux arrachées à leur propriétaire… Du coup, on n’est pas sûr de leur persistance, de leur aspect et de leur volonté, mais ces Peaux-Épaisses sont recherchés par tout le monde !
Space opera à l’ancienne
Dans le dessin comme dans l’adaptation scénaristique, les auteurs font le choix du « space opera à l’ancienne ». L’intrigue est assez linéaire, à part vis-à-vis des quelques pages d’introduction ; la recherche graphique n’est pas forcément très heureuse (vaisseaux, design des Peaux-Épaisses, grâce des visages…) ; la philosophie développée est assez rudimentaire (des mercenaires qui se trahissent ou qui obéissent). L’enjeu ne réside pourtant pas dans la recherche au long cours de ces Peaux-Épaisses, puisque c’est une question réglée en bien peu de temps, à côté de l’intérêt qu’ils suscitent et de leur habilité à se dissimuler jusqu’à maintenant. Il ne s’agit pas non plus de comprendre les différentes composantes de cette partie de la galaxie, puisque les personnages secondaires ne sont quasiment pas développés et le contexte notamment économique est à peine esquissé (on parle bien peu des multimondiales qui dominent différentes planètes même si on les devine, notamment par les actions de la Colexo). Du coup, le scénario de cette adaptation se concentre sur le trio Lark, Roko et Windy (le Anson original a été féminisé ici), l’important est en effet de voir les relations et contrastes entre ces trois personnages aux intérêts différents. Pourtant, malgré le nombre très appréciable de pages, on en sait somme toute trop peu sur le passé (et le passif) de ces personnages, qui semblent pourtant avoir traîné leurs guêtres un peu partout.
En somme, l’adaptation BD de Peaux-Épaisses remplit sûrement le contrat fixé par son côté « adaptation » justement, mais sa lecture laisse quand même un arrière-goût de manque de peps et de complexité, ce qui est bien dommage.
Autres critiques :
2 commentaires
Yuyine
Je n’arrive pas à accrocher au style à l’ancienne personnellement. Je l’ai feuilleté en librairie et je l’ai reposé, ça ne m’attire pas alors que le synopsis est bon…
Dionysos
Oui, je comprends. J’ai profité d’une masse critique Babelio pour me faire une idée. 🙂