La Baleine thébaïde
Titre : La Baleine thébaïde
Auteur : Pierre Raufast
Éditeur : Alma (Romans) [fiche officielle]
Date de publication : 5 janvier 2017
Synopsis : Fraîchement diplômé, Richeville, jeune homme timide et idéaliste embarque au nord de l’Alaska, sur un bateau. Objectif : retrouver la fameuse « baleine 52 », qui chante à une fréquence unique au monde. Mais l’équipage affrété par le sinistre Samaritano Institute a d’autres desseins.
Au menu : l’inquiétant Dr Alvarez, un hacker moscovite, une start-up californienne, une jolie libraire et des cétacés solitaires, mutants ou électroniques qui entraînent Richeville dans un tourbillon d’aventures extraordinaires.
Pierre Raufast, le roi de l’ingénierie littéraire, poursuit dans son troisième roman sa veine épique. Mêlant la science et la fantaisie, le roman d’éducation et d’aventures, il démontre avec brio sa capacité inépuisable d’imagination et son talent jubilatoire. Nous sommes ici en présence d’un délire imaginatif qui n’a d’égal qu’une arborescence narrative travaillée au nanomètre près. De sorte que, ahuri, le lecteur ne voit pas qu’il a affaire à un véritable programmeur.
Le vendredi 26 août de l’an dernier, la diva hollywoodienne Eva S. et le sénateur républicain Saul B. eurent une relation sexuelle épicée dans la piscine d’une superbe villa de Santa Barbara en Californie.
Cet ébat aquatique, à dix mille kilomètres de chez moi et dont les protagonistes m’étaient totalement inconnus, dévasta ma vie.
Quand on a dévoré La Fractale des raviolis, puis La Variante chilienne, on ne peut décemment pas passer outre le nouveau roman de Pierre Raufast chez les éditions Alma : La Baleine thébaïde.
Ce coup-ci, Pierre Raufast nous narre l’histoire tragi-comique de Richeville, diplômé en économie après avoir fini une grande école, ce qui lui a laissé un goût amer vis-à-vis de la cohabitation entre étudiants. Sur un coup de tête et par un hasard confondant, il prend part à une mission scientifique à bord d’un simple bateau de pêche ; le but est de traquer et trouver la fameuse « baleine 52 » ! Vous ne la connaissez pas ? Cela tombe bien, lui non plus. C’est une baleine au phénomène unique : elle émet une « mélodie » à une fréquence de 52 Hz et elle est la seule baleine à le faire, faisant ainsi penser à une nouvelle espèce (« true story », allez vérifier vos sites d’informations préférés).
Là-dessus, Pierre Raufast constitue un casting encore une fois bien velu, sans être pléthorique ; en effet, chacun des trois autres membres de l’équipage a une histoire à faire valoir et vient le temps (entre solitudes et jeux de cartes) de les raconter à Richeville qui note le tout. Que leur est-il arrivé pour finir dans cet équipage hétéroclite ? Qu’arrive-t-il à cet équipage justement ? Et comment l’auteur en tire-t-il parti ? C’est là tout le sel de ces histoires imbriquées : un élément en entraîne un autre insignifiant, mais qui se révèle capital trente pages plus loin, puis une autre anecdote s’enchaîne sans coupure, etc.
Avec son verbe et sa verve habituelle, Pierre Raufast a choisi d’aborder cette fois la question de la science plus ou moins éthique, du numérique plus ou moins intrusif et de la puissance financière plus ou moins méritée. Même si nous sommes constamment dans une certaine comédie du quotidien, il y a toujours du drame qui se cache là-dessous, au grand dam de Richeville qui n’aura pas des aventures réjouissantes tous les jours… Pour autant, je ne résiste pas à la tentation amusante de glisser un des visuels de l’auteur lui-même qu’il a partagé sur son blog à l’occasion de la sortie de ce troisième roman :
Forcément, quand on commence à connaître un peu l’écriture d’un auteur, on choisit le bon moment pour en lire davantage. Deux heures après m’y être mis, donc, le constat était sans appel : la plume de Pierre Raufast se lit toujours sans retenue. De l’humour cynique, des anecdotes fumeuses et des récits de vie rocambolesques : le programme me convient toujours autant !
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Autres critiques :
Aucun commentaire
Lutin82
J’ai presque l’impression de lire le pitch d’une BD mâtinée d’influence à la Moby Dick.
Dionysos
Ah oui ?^^ c’est vrai que c’est sur la solitude et qu’il y a une histoire de baleine, je n’avais pas fait le rapprochement, j’avoue.