Darwin, tome 2 : L'origine des espèces
Titre : L’origine des espèces
Série : Darwin, tome 2
Scénariste : Christian Clot
Dessinateur : Fabio Bono
Éditeur : Glénat (collection Explora)
Date de publication : 2016 (octobre)
Synopsis : 1858. Retiré dans sa paisible maison de Down, Charles Darwin est maintenant persuadé que l’idée de sélection naturelle a régi l’évolution des espèces. Seulement voilà, le professeur Alfred Russel Wallace s’apprête à publier un article qui, s’il va moins loin que lui, arrive aux mêmes conclusions. Une publication retentissante qui réduirait à néant les efforts de Darwin ! Pour autant, le savant estime que le monde n’est pas encore prêt d’entendre ses découvertes. Pour le comprendre, il va falloir revenir à la fin de son voyage à bord du Beagle.
-L’Angleterre… il me tarde tout de même de la revoir.
-Il vous tarde surtout de retrouver vos collections, n’est-ce pas ? Je suis sûr que vous ne vous souvenez même plus de ce que vous avez envoyé durant le voyage.
-Jusqu’ici ? 1526 animaux naturalisés, 2403 plantes en herbier, 895 roches et 526 matériaux divers.
« Je n’ai plus de doute maintenant que l’âge du monde est en fait énorme, et qu’il se modifie en une lente transmutation. La question se pose alors… Et s’il en était de même pour les espèces ? » La réflexion est évidemment à attribuer à Charles Darwin qui poursuit dans ce second volume son tour du monde à bord du Beagle, voyage au cours duquel le scientifique commence à poser les bases de sa théorie de l’origine des espèces. N’ayant pas de véritable fonction à bord du navire autre que celle d’observateur, le jeune homme profite de chaque escale pour récolter des spécimens marins ou terrestres qu’il se fait une joie de d’étudier avant de les envoyer en Angleterre dans le but de compléter sa collection. Très vite, Darwin est frappé par la ressemblance entre certains animaux appartenant de toute évidence à la même espèce mais néanmoins séparés par des différences notables en fonction de l’environnement dans lequel ils évoluent. On assiste avec beaucoup d’intérêt et de curiosité aux recherches du scientifique qui, au fur et à mesure que les indices s’accumulent, commence à questionner la pertinence des saintes écritures et des théories alors en vogue chez les théologiens de l’époque. Une remise en cause qui n’est évidemment pas du goût de tout le monde, la majeure partie de la société occidentale de l’époque étant convaincue de l’idée du créationnisme : Dieu a créé la Terre et toutes les espèces vivantes, point final. Une théorie d’ailleurs toujours à la mode aujourd’hui, en dépit des preuves scientifiques irréfutables accumulées depuis (coucou Donald Trump !)
La publication de l’ouvrage en 1859 fera évidemment grand bruit, suscitant l’hostilité des milieux religieux mais aussi de certains scientifiques et même d’anciens amis de Darwin. Comme pour tous les autres ouvrages de la collection Explora, le sérieux et l’abondance de la documentation réunie permettent au lecteur de se faire une idée assez précise du contexte de l’époque et de l’importance des découvertes de l’explorateur mit en scène. On en apprend ainsi un peu plus concernant les théories en vigueur à l’époque (le catastrophisme opposé à l’uniformitarisme, entre autre) ainsi que sur les hommes de sciences au cœur des débats en ce milieu de XIXe siècle (le géologue Charles Lyell, l’excellent orateur baptisé le « bouledogue de Darwin » Thomas Hukley…). L’ouvrage ne se limite toutefois pas qu’à une compilation de théories scientifiques mais nous fournit également l’opportunité de faire plus ample connaissance avec la personnalité du célèbre naturaliste. Travailleur, bon vivant, tolérant (et par conséquent antiesclavagiste), mari et père aimant, ami estimé… : au delà du scientifique de renom le lecteur découvre ainsi un homme admirable et passionné qu’on suit avec plaisir dans ses explorations. La qualité de l’ouvrage tient aussi à l’excellent travail de Fabio Bono qui réalise une fois encore des planches magnifiques illustrant avec force détails la diversité de la faune et de la flore locale (mention spéciale pour les Galapagos et les îles Coco !) ou encore le quotidien de l’équipage à bord du Beagle.
Un album instructif qui permettra aux lecteurs curieux de se familiariser avec les théories de Charles Darwin tout en participant à un voyage extraordinaire. Un scénario bien construit, des graphismes magnifiques, un dossier historique pour affiner ses connaissances : « L’origine des espèces » s’inscrit dans la droite lignée des autres tomes de la collection Explora que je ne peux que vous encourager à découvrir.
Voir aussi : Tome 1
Aucun commentaire
belette2911
En tout cas, il n’a jamais dit que l’Homme descendait du singe ! On lui a fait un mauvais procès, quand à mon origine, je n’en sais pas plus… enfin, la mienne, la nôtre ! Créationnisme ou évolutionnisme, j’en sais rien, mais je sais que je n’ai rien de commun avec les singes, même si nous partageons une majorité de notre ADN ! Niveau de la composition humaine (carbone, eau etc), elle est unique ! Ah non, paraît que l’argile est comme nous.
Je me poserai toujours des questions toute ma vie ! 😀
Shaya
Intéressant! Je n’ai pas vu le 1er tome passer en rayon mais ça mérite au moins un coup d’oeil !