Chanson douce
Titre : Chanson douce
Auteur : Leïla Slimani
Éditeur : Gallimard (collection Blanche)
Date de publication : 18 août 2016
Récompenses : Prix Goncourt 2016
Synopsis : Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Une haine monte en elle. Une haine qui vient contrarier ses élans serviles et son optimisme enfantin. Une haine qui brouille tout. Elle est absorbée dans un rêve triste et confus. Hantée par l’impression d’avoir trop vu, trop entendu de l’intimité des autres, une intimité à laquelle elle n’a jamais droit. »
C’est un fait divers qui, de temps à autre, vient bousculer une actualité pourtant déjà bien sanguinaire. Paul et Myriam, couple accaparé par leur carrière professionnelle, recherchent une nounou pour leurs enfants, Mila et Adam. Le choix de Louise s’avère d’emblée comme une évidence, tout va pour le mieux, Louise est une perle. Mais de petits détails commencent à déranger Paul et Myriam. Leïla Slimani nous agrippe par le col dès la première phrase. Elle construit son récit par petites touches insidieuses, elle se glisse dans la vie de Louise, non pas pour trouver des circonstances atténuantes au geste terrifiant, mais justement plus pour se tenir à bonne distance du drame inéluctable. L’aspect social est aussi bien évidemment l’un des angles choisis par Slimani pour construire son intrigue. Son livre est d’autant plus réussi qu’il ne juge pas, laissant le lecteur dans l’inconfort. Une « chanson douce » : une descente au cœur de la folie, glaçante et dérangeante.
Un des romans importants de cette rentrée 2016.
Autres critiques : 72Hanna (Tic Tac Books Le Mans) ; Caro (Carolivre) ; Elora (Lire par Elora) ; MissG (Le Monde de MissG) ; Mokamilla (Au milieu des livres) ; My Pretty Books ; Ô Grimoire ; Sandrine (Tête de Lecture) ; Yvan Tilleul (Sin City)
Aucun commentaire
Mokamilla
Une de mes prochaines lectures !
bibliblogueuse
Je l’ai lu et l’ai beaucoup aimé aussi, il mérite bien d’être en bonne position pour certains prix littéraires.
Carre
Oui, en effet cela ne sera pas le Femina en tout cas !
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