La Vie
Titre : La Vie
Auteur : Régis de Sá Moreira
Éditeur : Au Diable Vauvert
Date de publication : 22 août 2012
Synopsis : Des personnages se succèdent et se croisent, auxquels on s’attache le temps de quelques lignes, d’une pensée, d’un fragment d’histoire, par une fenêtre ou un rideau, un souvenir, un quai de métro, un souffle, tout ce qui tisse le fil du hasard. L’étudiante, le jardinier, la star, l’astronaute, l’enfant, le boulanger, le prof d’histoire, et même des morts ou le Pape… ont pourtant un point commun : cette vie continue, qui coule, circule d’âme en âme, et nous relie.
Je ne dis pas que c’était mieux avant, je dis que c’est pire maintenant.
Moi qui suis plus habitué aux comics et à la fantasy, même si je ne refuse aucun genre, je cherchais un roman contemporain simple et rapide ; un spécialiste m’a conseillé (et prêté, merci !) cette Vie de Régis de Sá Moreira (qui semblait au demeurant charmant quand je l’ai croisé au Salon de la 25e Heure du Livre du Mans 2012) et c’est une lecture que j’ai franchement appréciée !
De l’humour bien dosé, un principe très bien mené et une attention portée sur un trait particulier de chaque personnage. Véritablement, c’est le défi, la contrainte, le concept envisagé par l’auteur, qui porte l’essence de cet ouvrage. C’est à la fois ce qui fait de ce livre une attraction, une narration plaisante, mais également un opus d’une longueur limité et d’un intérêt lui-même raccourci. C’est bien dommage car cette idée astucieuse de passer de personnages en personnages m’intéresse au plus haut point, mais ici tout va très vite (la lecture elle-même se fait à une vitesse folle, même si on cherche à repérer précieusement chaque lien qui sert de passage entre deux paragraphes) ; du coup, on s’attache à rien ni personne, il faut bien l’avouer, excepté au concept lui-même, ce qui est déjà pas mal mine de rien. Je me demande quand même pourquoi faire cesser le roman d’une manière aussi abrupte, mais également pourquoi ne pas faire revenir quelques personnages car rien n’empêche que certains personnages se croisent ou se reconnaissent plus ou moins : « le monde est petit » finalement ! Pourtant, incorporer certains vedettes du cinéma, certains faits historiques particuliers, certains morts, certains bébés pas encore nés, tout cela participe du caractère original de ces petites tranches de La Vie, passionnante au demeurant mais trop limitée : c’est proverbial.
Un court roman très intéressant mais trop vite avalé du fait-même de son principal concept puisque choisir de passer aussi rapidement de vies en vies frustre davantage que ça ne peut passionner. La tentation est grande de dire : « De qualité, mais à développer »…
Autres critiques : George1804 (Les Livres de George Sand et moi) et Yvan Gruznamur (EmOtionS)