Fantasy

Princes de la pègre

Princes de la pègre

Titre : Princes de la pègre
Auteur : Douglas Hulick
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 2012

Synopsis : Dangereuse cité qu’Ildrecca, où il ne fait pas bon s’aventurer si l’on n’a pas l’oeil vigilant et la main prompte à la riposte. Pour sa part, Drothe s’y sent à son aise. Il traque la rumeur pour le compte d’un parrain local tout en arrondissant ses fins de mois dans le trafic de reliques impériales. La pègre a de beaux jours devant elle Du reste, les trois incarnations de l’empereur qui se succèdent sur le trône sont trop occupées à se chercher des noises pour en prendre ombrage, tant qu’aucun meneur n’émerge pour unifier la canaille. Jusqu’au jour où Drothe met la main sur un livre très convoité qui pourrait bien causer la chute de l’empire. Entraîné tambour battant dans une aventure qui le dépasse, il n’imagine pas les dangers qui l’attendent et les sacrifices auxquels il va devoir se résoudre, révélant au bout du compte une étonnante intégrité au service des siens : le peuple de la pègre.

Note 4.0

Dans l’argot de la pègre, je suis ce qu’on appelle un « nez ». Cela signifie que je gagne ma vie en fourrant mon blair dans les affaires des autres et en jouant les fouille-merde – bref, une plaie. Je suis courtier en informations : je rassemble ce que je peux par tous les moyens à ma disposition – informateurs rémunérés, pots-de-vin, indiscrétions, chantage, cambriolage, coups montés… voire, en de rares occasions, torture. Bref, ce qu’il faut pour obtenir mes infos. C’est ce qui distingue un nez d’une vulgaire commère.

 

Dans « Princes de la pègre », vous ne risquez pas de trouver de beaux et gentils héros, luttant entourés de leur fidèles compagnons pour sauver le monde. A Ildrecca, ce sont les crapules qui règnent en maître, et ce sont eux que l’on va suivre tout au long du récit de Douglas Hulick. Un, en particulier : Drothe, qui est ce que l’on appelle dans le jargon de la rue un « nez », un homme chargé de collecter informations et rumeurs et d’emboîter toutes les pièces du puzzle qu’elles forment. Autrement dit de prendre le pouls de la rue. Une activité pour laquelle notre héros se révélait particulièrement doué, jusqu’à ce qu’une série d’événements ne vienne bouleverser sa petite vie jusque là (relativement) tranquille. D’abord, il y a ces rumeurs concernant son éventuelle trahison envers son patron, Nico, un genre de parrain local pas très commode qu’il vaudrait justement mieux ne pas trop agacer. Et puis il y a cette recrudescence de tentatives d’assassinat à son égard, et ce trafic de recel dans lequel il était impliqué qui tourne mal, et surtout il y a Dommage, quartier le plus mal famé de la cité ou même la racaille locale craint de s’aventurer et où commence à se produire là aussi des choses très étranges… et pas vraiment rassurantes pour la survie de notre héros.

Douglas Hulick nous offre avec « Princes de la pègre » un roman de pure « crapule fantasy », à l’image de « Wastburg » de Cédric Ferrand ou encore « Les Salauds Gentilshommes » de Scott Lynch, dans lequel le lecteur se surprend à côtoyer les bas-fonds de la société. Voleurs, assassins, receleurs…, bref, des personnages plus noirs que blancs, obéissant à leurs propres règles et vivant en marge de la « bonne société » qu’ils cherchent soit à éviter, soit à escroquer. Une ambiance particulière qui n’est pas sans un certain charme et que l’auteur a ici parfaitement réussi à retranscrire, notamment au niveau des dialogues, mélanges d’argot et de crudité le tout saupoudré d’une bonne dose d’ironie et de cynisme. Les quelques éléments présents dans le récit concernant la particularité de l’univers créé par l’auteur sont quant à eux intéressants et bien posés, qu’il s’agisse du système de magie, de l’ordre des Déganes et de la particularité de leur serment, ou encore de l’histoire de cet empire avec ses souverains réincarnés, ses princes gris… Seuls bémols : un rythme qui s’essouffle parfois et des personnages secondaires avec beaucoup de potentiel mais trop souvent en retrait, à commencer par la sœur du héros ou encore de Kells, un autre mafieux local plus retors que la moyenne.

 

Douglas Hulick signe avec « Princes de la pègre » un bon roman qui remplit parfaitement son office de divertissement et qui ravira les amateurs de « crapule fantasy ». Embarquez dans l’aventure de ce « nez » entraîné malgré lui dans un torrent d’intrigues et pourchassé par d’innombrables ennemis, vous ne serez pas déçus !

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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