Osama
Titre : Osama
Auteur : Lavie Tidhar
Éditeur : Panini (collection Eclipse)
Date de publication : 2013
Récompenses : World Fantay Award 2012
Synopsis : Dans un monde proche du nôtre, mais où le terrorisme international n’existe pas, nous découvrons Joe, un détective privé tiré des films noirs des années 60. Il est engagé pour retrouver Mike Longshott, un obscur auteur de romans pulp, ayant pour personnage principal un certain Oussama Ben Laden. Dans ses romans, l’auteur dépeint un monde proche de celui de Joe, mais où Ben Laden est bien réel… un monde comme le nôtre. Afin de mener à bien sa mission, Joe parcourt la planète et découvre les Réfugiés. Il plonge alors dans un univers où la frontière entre son existence et la nôtre disparaît, et les secrets qu’il y découvre risquent bien de le tuer…
Vous n’êtes pas un combattant ennemi, vous êtes un terroriste. Vous n’êtes le soldat d’aucune guerre. Vous êtes un terroriste… Nous ne traitons pas avec les terroristes. Nous les poursuivons un à un et nous les livrons à la justice.
1998 : deux voitures piégées explosent à proximité des ambassades américaines du Kenya et de la Tanzanie causant ainsi la mort de plus de deux cents personnes. 2005 : quatre bombes explosent dans le métro londonien et font une cinquantaine de morts. 11 septembre 2001 : quatre avions sont détournés et deux vont s’écraser en plein contre les tours du World Trade Center. 3000 morts. Autant d’attentats revendiqués par Al-Qaïda et son leader : Oussama ben Laden. Un nom que l’histoire n’est pas près d’oublier, mais qui a étrangement presque disparu de celle mis en scène par Lavie Tidhar dans « Osama ». Récompensé en 2012 par le World Fantasy Award, le roman de l’auteur israélien nous propose de découvrir une histoire alternative dans laquelle on comprend vite que ces tragiques événements n’ont pas eu lieu. Ou du moins pas tels que nous les avons vécu. Joe, le protagoniste, est toutefois chargé par une mystérieuse jeune femme de retrouver un certain Mike Longshott, auteur d’une série de romans de gare à succès dans lesquels il décrit un monde alternatif devenu la proie des terroristes : le notre. Vous voyez un peu le casse-tête ?
Lavie Tidhar nous propose avec « Osama » un roman à l’ambiance polar noir avec lequel il est tentant d’établir un parallèle avec « Le Maitre du Haut-Château » de Philippe K. Dick. Personnellement le récit m’a beaucoup fait penser à Kafka en ce qui concerne l’atmosphère d’étrangeté voire d’incompréhension qui baigne tout le roman. Nous avons donc un personnage principal qui évolue dans un monde aux contours de plus en plus flous jusqu’à devenir presque méconnaissable et dans lequel il est amené à croiser toute une galerie de personnages plus étranges les uns que les autres (fantômes, âmes ou esprits, on ne sait jamais vraiment) qui errent, tâtonnent, cherchent et apportent davantage de nouvelles interrogations que de réponses. Le résultat est très insolite, le lecteur oscillant entre curiosité pour cet univers mystérieux et perplexité. Car à force de trop faire dans le non-dit, l’auteur prend le risque de perdre son lecteur, et c’est justement ce qu’il a fini par m’arriver, d’autant plus que la fin est un peu décevante et laisse un arrière goût d’inachevé.
Je ressorts donc de cette lecture avec un sentiment très mitigé et beaucoup de frustration, un peu comme si l’auteur nous avait poser les bases d’une énigme passionnante pour ensuite ne nous entrainer que sur des fausses pistes et au final nous abandonner sans la réponse. Une expérience à tenter malgré tout aux lecteurs désireux de découvrir un roman original et sortant des sentiers battus.
Un commentaire
Tigger Lilly
Ha oui tiens c’est marrant, il a l’air d’avoir certaines obsessions cet auteur (le monde parallèle qui refait l’histoire d’une autre façon, l’auteur de pulps…). Celui-ci a l’air cependant plus « dark » qu’Aucune terre n’est promise.