Les Lames du Cardinal, tome 1
Titre : Les Lames du Cardinal
Cycle : Les Lames du Cardinal, tome 1
Auteur : Pierre Pevel
Éditeur : Bragelonne / Folio SF
Date de publication : 2007 / 2013
Synopsis : Paris, an de grâce 1633. Louis XIII règne sur la France et Richelieu la gouverne. Le Cardinal, l’une des personnalités les plus puissantes et les plus menacées de son temps, doit sans cesse se garder des ennemis de la Couronne. L’espionnage, l’assassinat, la guerre, tout est bon pour parvenir à leurs fins… et même la sorcellerie, qui est l’oeuvre des plus fourbes adversaires du royaume : les dragons ! Ces redoutables créatures surgies de la nuit des temps se dissimulent parmi les humains, ourdissant de sombres complots pour la reconquête du pouvoir. Déjà la cour d’Espagne est tombée entre leurs griffes… Alors, en cette nuit de printemps, Richelieu décide de jouer sa carte maîtresse. Il reçoit en secret un bretteur exceptionnel, un officier dévoué que la trahison et le déshonneur n’ont pourtant pas épargné : le capitaine La Fargue. Car l’heure est venue de reformer l’élite secrète qu’il commandait jadis, une compagnie d’aventuriers et de combattants hors du commun, rivalisant d’élégance, de courage et d’astuce, ne redoutant nul danger. Les Lames du Cardinal !
– Je pourrais coller mon oreille contre la porte et écouter.
– Non, vous ne pouvez pas.
– Pourquoi ?
– Pour la raison que je vous l’interdis et que je vous en empêcherai.
– Oui, évidemment. C’est une excellente raison.
À l’heure où beaucoup d’aficionados de la fantasy découvrent son Haut-Royaume fraîchement sorti, je n’attaque la bibliographie de Pierre Pevel « seulement » (si on peut dire) par sa précédente trilogie, les fameuses Lames du Cardinal.
Dès les premières lignes, on sent bien que Pierre Pevel avait deux objectifs principaux dans ce premier tome : faire quelque chose de beau et faire quelque chose d’historique. Ces deux aspects le conduisent à multiplier, de manière plus ou moins consciente (je ne saurais trop m’avancer sur ce point, pour le moment), assonances et allitérations qui sonnent plutôt bien à l’oreille, ainsi que des explications très précises du Paris du XVIIe siècle, ce qui prouve ses honnêtes recherches au préalable. Toutefois, ces deux aspects ont également des effets pervers, car non seulement le langage des personnages fait de plus en plus ampoulé, et on y perd franchement en réalisme, mais surtout les passages qui précisent certains points historiques apparaissent comme dénués de lien avec le narrateur du reste de l’intrigue, comme si, au hasard d’une ruelle ou d’un monument connu, on sortait un livre d’histoire pour vérifier ce qu’on avait devant les yeux. Un peu plus de subtilité dans l’écriture aurait pu largement mieux servir le style de l’auteur que je trouve malgré tout très enjoué.
En effet, et c’est là l’essentiel à retenir selon moi, le style de Pierre Pevel se fonde sur une spontanéité et un engouement qui vise à se rapprocher au maximum des films de cape et d’épée les plus classiques, de Cartouche au Bossu en passant par les récurrents Trois Mousquetaires. Le style d’Alexandre Dumas est omniprésent et la volonté de Pierre Pevel est avant tout de multiplier les surprises scénaristiques et autres cliffhangers. Si dans la première moitié de ce tome, tout cela est sûrement un peu gros, à la fin cela se justifie bien mieux et les événements se succèdent incroyablement vite, justifiant largement l’extension de cette intrigue en une trilogie.
La toile de fond, l’intrigue et les nombreux personnages se mêlent habilement ici. Si nous pouvons avoir du mal à cerner qui est qui même aux deux tiers du livre, la caractérisation des personnages est très bonne et les petites gênes sont surtout dues à la petitesse des chapitres qui nous fait sauter de lieux en lieux au fil des pages. De plus, comme à son habitude, car pour lui « le dragon est à la fantasy ce que l’ail est à la cuisine méditerranéenne », Pierre Pevel met donc du dragon à toutes les sauces et c’est encore une fois habile : de la vyverne aux dracs, en passant par les sang-mêlés et ces petits dragonnets bien utiles, jusqu’aux terribles loges draconiques, il y a de quoi sentir le reptilien à chaque coin de rue parisien.
Bref, nous sortons un peu essoufflés de cette lecture entre morceaux de bravoure et suspens tendu à l’extrême. Même si beaucoup de détails peuvent poser des questions de cohérence, il n’empêche que ce premier tome est un vrai bon moment de lecture.
Voir aussi : Tome 2 ; Tome 3
Autres critiques : La Croque-Livres ; Stelphique (Mon féérique blog littéraire) et Soukee (Bienvenue à Bouquinbourg)
Aucun commentaire
belette2911
Lu ! 😀 Apprécié, mais sans plus. La fin m’avait consternée, j’étais sur le cul, je m’y attendais pas, mais j’avais été un peu déçue que tu sais qui soit un peu traître (si je me souviens bien, hein, ça date !!).
Dionysos
Un peu pareil pour moi, c’est clair. J’en hésite à lire les deux suivants. :s
belette2911
Moi c’est tout vu : je les lirai pas ! 😉
Ping :