Fantasy

Le cycle de Kraven, tome 1 : La Ligue des Héros

La ligue des héros

Titre : La Ligue des Héros, ou comment Lord Kraven ne sauva pas l’empire
Cycle : Le cycle de Kraven
Auteur : Xavier Mauméjean
Éditeur : Mnémos
Date de publication : 2002
Récompenses : Prix Bob Moran 2003 (catégorie roman français)

Synopsis : 1969 : banlieue londonienne. Un vieil homme est ramené dans sa famille par deux hommes en blouse blanche. D’où vient-il ? Qu’a-t-il fait ces dernières années ? Nul ne le sait. Jusqu’au jour où disques de rock et lecture de comics lui font redécouvrir l’aventure, l’héroïsme, l’honneur… et deux ou trois souvenirs. 1902 : Londres. L’Angleterre victorienne imaginaire est en proie aux agressions de Peter Pan et des créatures du Pays de Nulle Part. Lord Kraven, membre prestigieux de la Ligue des Héros combat pour l’Empire et la Reine, sous les ordres de l’intrigant Baycroft… Entre merveilleux et réalité, les deux destins finiront par se rejoindre pour connaître un dénouement inattendu…

Note 3.0

Le monde n’a plus été le même du jour où les habitants du Pays de Nulle Part ont débarqué dans les jardins de Kensington. Les Peaux-Rouges plantèrent leurs wigwams sur l’Île aux Chiens, tandis que les Enfants Perdus trouvaient à se loger dans nos asiles. Le représentant des Pirates, celui qui devait accéder plus tard au rang de Lord Jack Crochet, commandeur de l’Amirauté, obtint de demeurer près des docks avec ses hommes. Quant aux Fées, selon qu’elles étaient bonnes ou mauvaises, elles reçurent un excellent accueil de la part de nos familles, ou tinrent compagnie aux prostituées de Whitechapel. Il s’en est suivi une ère de prospérité et d’abondance dont on ne mesure pas encore tous les effets. La flotte a porté la bannière de l’Empire jusqu’à des mers oubliées, et les Fées, en totale collaboration avec nos scientifiques et nos ingénieurs, nous ont ouvert en grand les portes de la modernité.Restait le cas épineux de Peter Pan.

Avec cette « Ligue des héros » Xavier Mauméjean nous propose une petite virée au début du XXe siècle et dans les années 1960 dans un Empire britannique fictif à tendance steampunk. Pourtant habituellement séduite par les écrits de l’auteur, je dois malheureusement avouer que celui-ci ne m’a que peu emballé, et ce malgré ses indéniables qualités. La raison se trouve, à mon sens, du côté de la structure même du récit qui a pour résultat de plonger le lecteur dans une grande confusion les trois-quart du roman. On passe en effet d’un personnage, d’une époque ou bien d’un lieu à un autre sans qu’il semble y avoir de lien entre eux, ce qui ne facilite pas l’immersion dans l’univers au demeurant agréable de l’auteur, ni même l’identification aux personnages. Alors, certes, l’histoire est loin d’être inintéressante, mais devoir attendre les dix toutes dernières pages pour enfin se dire « ah mais oui, en fait c’était une super idée ! », et ce après deux-cent et quelques pages de brouillard, c’est un peu dommage.

Malgré ce petit soucis de confusion, il faut toutefois reconnaître que X. Mauméjean a particulièrement bien soigné son pitch de base qui ne manque pas d’originalité : et si les habitants du Pays de Nulle Part (les Indiens menés par Lili la Tigresse, les Pirates du Capitaine Crochet, Clochette et ses consœurs…) avaient débarqué à Londres au début du XXe siècle pour s’y installer durablement ? L’idée ne manque pas de panache et donne naissance à un univers captivant dans lequel les fées ont été à l’origine de grandes avancées technologiques et où les plus grands héros de l’empire ont été regroupé en une association au service de sa Majesté la Reine afin de traquer les « vilains » qui en voudraient à la stabilité du royaume. Outre cet originalité dans le scénario, le roman de X. Mauméjean possède également comme principal atout un nombre impressionnant de références historiques, cinématographiques, littéraires ou encore musicales, des Beatles à Jules Verne en passant par J. Barrie, Arthur Conan Doyle ou encore Stan Lee et Alan Moore.

Au final, si les aventures de ce Lord Kraven m’ont souvent laissée de marbre, j’ai cependant été agréablement surprise par l’originalité et la qualité de l’univers créé par X. Mauméjean, bien que le tout soit un peu gâché par la structure chaotique du roman. A noter qu’à cette « Ligue des héros » suit un second volume intitulé « L’ère du dragon », qui repose sur le même principe que le premier tome et qui devrait par conséquent se montrer légèrement moins confus.

Voir aussi : Tome 2

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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