Divers "transcatégoriques"

Guide de survie en salon littéraire

Guide de survie en territoire littéraire2

Puisque, dans notre esprit, il est forcément intéressant de se rendre à un salon littéraire ou un festival plus ou moins près de chez soi, il était largement temps d’aborder l’épineuse question de notre survie à tous dans ces temples de la foule compacte et du pékin pressé, et parfois bien trop irascible pour le délicieux événement qu’il visite. Comment ne pas céder à la panique, voire à la folie meurtrière, en participant à de tels salons ? Comment finalement survivre dans ces terrains hostiles ? C’est la problématique à laquelle il faut répondre.

Tout d’abord, un petit rappel, nous ne repartirons pas dans une longue liste des salons et festivals littéraires sur tout et un peu plus que tout (BD, comics, romans policiers, foires du livre, etc.) : la section « Salons et festivals » avec son calendrier des annonces est faite pour cela.

1) Si vis pacem, para bellum : en gros, « pour être tranquille, tout prévoir à l’avance » pourrait être notre credo dans la préparation nécessaire à un salon littéraire réussi, non seulement du point de vue technique, mais également du point de vue psychologique. En effet, tout commence par le choix des entrées, plus ou moins chères selon les salons, selon les entrées groupées ou sur plusieurs jours, et surtout selon les pass Premium que l’organisation peut proposer (conférences et rencontres en suppléments souvent). D’autre part, qui dit préparation sous-entend de se tenir informés de toute modification de l’organisation et toute venue/absence intempestive des auteurs. Pour cela, les réseaux sociaux, blogs et autres sites sont nos amis ! Les traditionnels Facebook, Twitter et compagnie relaient tout autant les informations que le site officiel de l’événement considéré.

2) Le respect en général doit faire partie des bagages de tout bon visiteur de salons. Il est évident qu’on ne va pas arriver tout déguenillé pour demander une dédicace à un auteur, discuter avec un éditeur ou tout simplement rencontrer et parler avec des gens. Mais également, de manière générale, la bonne humeur et l’amabilité devraient être la norme pour chacun, puisque tous, visiteurs, bénévoles, auteurs, organisateurs, professionnels, sont là pour passer un agréable moment. Cela s’applique également au fait de photographier les auteurs. Celles-ci ne seront que meilleures si l’auteur a donné son accord pour une prise (et le sourire vient, d’ailleurs, toujours en prime). De plus, les files d’attente sont particulièrement conséquentes dès qu’un dessinateur est dans la place ou qu’une personnalité a élu domicile sur un stand ; non seulement la patience, l’assiduité, la persévérance et la tempérance sont les chevaux de bataille nécessaires dans ces moments-là, mais c’est surtout le respect qu’il convient d’adopter vis-à-vis des auteurs et de vos voisins, comparses momentanés et visiteurs à même titre que vous. Il n’y a rien de plus frustrant pour un visiteur de salon de devoir attendre une rencontre avec un auteur pendant plus d’une heure et de voir certains se ramener avec des dizaines de livres à dédicacer pour eux seuls ! Le respect passe aussi par ne gêner ni le travail des éditeurs, ni l’organisation des rayonnages… vous constaterez que de nombreux photographes, type paparazzis, férus uniquement de « LA photo à mettre sur Twitter et rendez-vous au stand suivant », n’en ont cure à aucun moment. Pour autant, au fil des files d’attente (je vous laisse les jeux de mots avec les « queues » souvent longues), ayez le loisir de rencontrer un autre visiteur du salon qui cherche lui aussi à passer un bon moment, tout simplement, sans gêner qui que soit mais sans pour autant être agacé par ceux n’ayant aucun respect pour rien ni personne. QUe ce soit dit.

3) L’équipement est primordial. Pour profiter à plein des salons littéraires, il faut s’armer, s’arnacher comme il faut avant l’épreuve. Appareils photo de tous types, sacs à dos voire valisettes (peu pratiques malgré tout, on en revient au respect des autres quand les allées sont bondées…), jusqu’aux dictaphones en cas de conférences particulières : la préparation passe par ne pas négliger l’aspect pratique quand il s’agit de s’attaquer à un salon littéraire. Point besoin de préciser qu’il vaut mieux s’accrocher à son porte-feuilles car les espèces et les cartes bancaires sont désireuses de déguerpir dès qu’un étal rempli de nouveautés alléchantes (souvent en avant-première) ou de raretés introuvables en librairie (c’est l’avantage des salons spécialisés) leur fait de l’œil.

4) Se sustenter est la clé de la survie.Hé oui, c’est évident, mais il est toujours bon de le rappeler, car si vous voulez tenir sans faiblir pendant une longue journée, voire un gros week-end, il s’agit de prévoir de quoi béqueter ! Précisons d’ailleurs que dans certains salons, il n’est pas possible de sortir sans re-payer son entrée (comme le Salon du Livre de Paris, par exemple), il s’agit donc de prévoir la nourriture, d’autant que les boutiques officielles présentes à l’intérieur ne font pas dans le tarif réduit. Petite astuce : les bonbons et/ou chocolats sortis au bon moment font toujours de l’effet sur quiconque est ravi d’en voir (famille, auteurs, inconnus). Il faut savoir attirer la sympathie en toute circonstance, ça peut toujours payer.

5) Enfin, et c’est souvent la clé pour garder l’envie pendant tout un salon, il faut se constituer de bons souvenirs. Si les photographies aident beaucoup, les dédicaces sont tout de même quelque chose de très personnel et, parfois, touchant. C’est ainsi que l’on voit défiler sacs à dos énormes et petites valisettes pour entasser tous les livres à rendre unique par une dédicace. Petit conseil personnel : mieux vaut, bien sûr, privilégier ses livres préférés, mais aussi les plus rares ou anciens de l’auteur en question. En effet, beaucoup d’auteurs sont étonnés de voir certains de leurs livres encore lus. Cela ne peut être qu’un plus pour engager la conversation ou avoir une dédicace plus fournie. La conversation fait d’ailleurs partie du souvenir… et qui sait ? des adresses mail personnelles ou des informations croustillantes sont toujours à glaner. Et les bons souvenirs passent aussi par de belles découvertes. Tous les petits stands ont également le droit à quelques visites pour qu’ils aient l’occasion de nous faire découvrir leurs petites pépites maison. Les conférences, rencontres, expositions, masterclass et autres temps forts de chaque salon sont autant d’occasions d’aller rapidement et simplement à la rencontre d’un ou une auteur inconnu(e). Enfin, question souvenirs, outre les dédicaces et les photographies, certains salons proposent aussi des produits dérivés ou bien des éditions spéciales de certains ouvrages, être aux aguets est donc toujours le maître-mot.

En résumé :

1) Se préparer à devoir faire face à tout et n’importe quoi, tout prévoir, tout savoir.

2) Le respect avant tout !

3) L’équipement est le nerf de la guerre.

4) Se sustenter est la clé de la survie.

5) Se fabriquer de beaux souvenirs.

 

Voir aussi : Le Guide de survie en convention comics (Comixity), qui a largement inspiré cet article.

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

Aucun commentaire

  • belette2911

    Pour le salon du livre à Bruxelles, chaussures de marche, eau potable, vêtements pratique, des amendes et des dattes pour les coups de faim parce que ça nourri et que ça coupe la faim !! J’en ai toujours sur moi quand je vais loin ou longtemps 😉

    J’avais repéré les stands sur les plans, noté les heures de signatures, repéré les stands sur place et hop, j’ai eu de la chance, je n’ai jamais fait la file plus de 5 minutes !!!

  • Escrocgriffe

    « En effet, beaucoup d’auteurs sont étonnés de voir certains de leurs livres encore lus. Cela ne peut être qu’un plus pour engager la conversation ou avoir une dédicace plus fournie »

    C’est bien vrai ! Et puis, ça fait toujours plaisir à un auteur 😉

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