Fantasy

L’homme qui voulait tuer l’empereur

L'homme qui voulait tuer l'empereur

Titre : L’homme qui voulait tuer l’empereur
Cycle : La voie du sabre, tome 2
Auteur : Thomas Day
Éditeur : Folio SF
Date de publication : 2005

Synopsis : En refusant de faire don à l’Empereur de sa concubine, la sublime Shirôzaemon Reiko, le seigneur Ichimonji Daigoro a signé l’arrêt de mort de son clan. Unique survivant de la terrible bataille qui a vu son nom définitivement rayé de la surface de Kyûshû, Daigoro ne doit sa vie qu’à l’intervention d’un démon : le feu primordial, désormais incarné dans celle qui fut son amour. Et maintenant il ne souhaite plus qu’une chose, tuer l’Empereur-Dragon à l’origine de toute cette tragédie.Mais on n’arpente pas impunément la Voie de la Vengeance. Accompagné de son étrange allié et d’un infréquentable bretteur gaijin, Daigoro découvrira dans les entrailles du Mont Fuji le prix de ses funestes desseins.

Note 3.0

Au-delà de ces remparts, on aperçoit la silhouette tarabiscotée du Palais Impérial avec ses douves nombreuses et bifurquantes qui en font un véritable labyrinthe. Juste au dessus du dédale de fosse à crocodiles, de pagodes couvertes d’or et de ponts écarlates plane une grande construction.
-Quel est ce prodige ? demande Bertrand en désignant du doigt la forteresse volante.
-Le Château Céleste. L’Empereur s’y réfugie au moindre danger. Quatre paires de dragons maintiennent le bâtiment hors de portée de tout projectile. De puissantes chaînes lient la structure volante au Palais Impérial. En cas de besoin, le Château Céleste peut être désarrimé. Les dragons le posent alors quelque part dans la montagne, dans un lieu inaccessible.

Après « La voie du sabre » voilà que Thomas Day nous plonge à nouveau dans l’Empire des Quatre Poissons-Chats, univers inspiré d’un Japon du XVIIe siècle teinté de fantasy, avec le dernier volume de son plus célèbre diptyque. Attention toutefois, car si « L’homme qui voulait tuer l’empereur » est bien annoncé comme la suite du premier opus, les événements qui y sont relatés se déroulent en réalité plusieurs décennies après les aventures de Mikédi et du renommé Miyamoto Musashi, et se focalisent sur d’autres protagonistes. En dépit de quelques petites références (notamment en ce qui concerne la généalogie des personnages), le roman peut donc se lire de façon tout à fait indépendante sans que la compréhension générale n’en soit bouleversée. Nous voilà donc plongé dans une toute nouvelle histoire mettant cette fois en scène le jeune seigneur Ichimonji Daigoro qui, par amour pour sa concubine Reiko, va défier l’Empereur-Dragon et, accompagné d’un démon et d’un bretteur libertin français, partir en quête de vengeance.

Dans l’ensemble, on peut considérer le pari de Thomas Day comme réussi, l’auteur parvenant comme toujours à nous accrocher dès les premières pages grâce à un mélange de poésie et de crudité dont il a lui seul le secret. Le roman n’est toutefois pas exempt de certains défauts qui le rendent malgré tout légèrement inférieur au premier volume qui bénéficiait d’une intrigue un peu plus étoffée et de personnages à la psychologie davantage détaillée. On sait au final très peu de chose sur le protagoniste, cet homme avide de tuer l’empereur afin de venger son amour perdu, si bien qu’il faut attendre plus de la moitié du roman pour qu’on se prenne enfin d’affection pour lui tandis que les personnages secondaires, pourtant très prometteurs, demeurent tout du long trop en retrait. L’histoire se suit cela dit sans ennui tandis que certaines idées de l’auteur font leur petit effet, tel que le majestueux Château-Céleste ou encore les hordes de damnés que recèlent les différents niveaux des Enfers enfouis sous le Mont Fuji.

Si on ne peut pas vraiment parler d’une suite à « La voie du sabre », ce second opus s’en tire cela-dit plutôt bien malgré certaines petits défauts. C’est un plaisir de retrouver l’univers dépaysant élaboré par Thomas Day qui nous livre avec « L’homme qui voulait tuer l’empereur » un roman agréable malgré sa brièveté (le récit avait dans un premier temps été publié sous la forme d’une nouvelle parue dans la revue Bifrost…).

Voir aussi : Tome 1 ; Bande dessinée

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

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