Les Dames Baroques
Titre : Les dames baroques
Anthologiste : Estelle Valls de Gomis
Auteurs : Carole Grangier (« Précieuse Icône ») ; Armand Cabasson (« Le baiser de la sorcière ») ; Charlotte Bousquet (« Derrière les ombres ») ; Karim Berrouka (« Lapidaire ») ; Justine Niogret (« Le jour de la Belladone ») ; Daniel Alhadeff (« Reflet dans une opale ») ; Cyril Carau (« Jusqu’au bout de la vérité ») ; Tepthida Hay (« La Dame de Gwenninis ») ; Sophie Dabat (« L’essor ») ; Morgane Guingouain (« Rosae Furiarum ») ; Sire Cédric (« Succube ») ; Elie Darco (« Les crocs de la Basilicate ») ; Léonor Lara (« Serments, éternels serments d’amour ») ; Lucie Chenu (« Le Bol d’Argent ») ; Sophie Goasguen (« Isabella ») ; Jean Lorrain (« La Princesse aux lys rouges ») ; Joris Karl Huysmans (« La Reine Margot ») ; Pétrus Borel (« Gottfried Wolfgang ») ; Madame d’Aulnoy (« La Belle aux Cheveux d’Or ») ; Jules Barbey d’Aurevilly (« Le Cachet d’Onyx »)
Éditeur : Éditions du Riez (Brumes étranges)
Date de publication : 2010
Synopsis : La Femme Fatale, une figure du quotidien mais aussi de l’imaginaire séculaire : de Circé à Marie-Madeleine, de la Reine Margot à Vampirella, de Marilyn Monroe à Lilith, de la fée Morgane aux succubes les plus vénéneuses, la vamp, la sorcière, l’enchanteresse, la Belle Dame Sans Merci a toujours inspiré les artistes et les écrivains, mais aussi le commun des mortels. Aimée des uns, haïe des autres, elle peuple de ses courbes protéiformes les pages de la littérature. Estelle Valls de Gomis, écrivain et anthologiste, a rassemblé de jeunes auteurs et des plumes confirmées pour vous dévoiler les Salomé et les Iseult de la littérature fantastique et de fantasy.
Je viens toujours à la bonne heure
Nul besoin de moi se languir
De votre bouche avec douceur
Je cueille l’ultime soupir
N’attendez point de moi pitié
Sursis ne veux pas accorder
Je suis exigeante et jalouse
La suprême et dernière épouse.
(Charlotte Bousquet, Derrière les ombres)
« Les dames baroque », anthologie dirigée par Estelle Valls de Gomis, regroupe les textes de pas moins de vingt auteurs, certains jouissant déjà d’une certaine réputation dans le monde des littératures de l’imaginaire tels que Charlotte Bousquet ou Justine Niogret, d’autres encore peu connus, et certains plus anciens puisque datant du XIXe, voir du XVIIIe siècle. Vingt nouvelles, trois cent pages, le tout consacré au personnage de la femme fatale, figure ô combien complexe et énigmatique qui hante depuis toujours un bon nombre de récits. Les angles d’approche adoptés sont, évidemment, extrêmement variés. Certains textes prennent ainsi l’allure d’un conte où une princesse de diamants désespère de se trouver un époux (« Lapidaire »), tandis qu’une autre se plaît à mettre à l’épreuve ses prétendants (« La Belle aux Chevaux d’Or ») ou se livre à un morbide loisir (« La princesse aux lys rouges »). D’autres prennent place à notre époque et narrent les déboires de femmes en proie à une mystérieuse magie : bague ayant gardé l’âme de sa dernière propriétaire (« La Dame de Gwenninis »), rêve s’immisçant dans le réel (« Le Bol d’Argent »)… D’autres encore relatent les malheurs d’hommes victimes de la beauté d’une femme (« Jusqu’au bout de la vérité ») ou bien d’un amour trop dévorant (« Rosea Furiarum »).
Tour à tour innocente ou manipulatrice, maléfique ou bienfaisante, bien réelle ou au contraire fruit des fantasmes les plus fous, les femmes présentent dans cette anthologie possèdent toutes des facettes différentes que l’on se plaît à découvrir au fil des pages. Certaines nouvelles sont évidemment plus marquantes que d’autres et parmi elles quatre ont particulièrement retenu mon attention. Étrangement il s’agit de quatre textes dans lesquels sont narrés, de manière très différente, le calvaire d’une femme : sorcière injustement accusée et condamnée par l’église à brûler chez Armand Cabasson (« Le baiser de la sorcière »), favorite d’une noire déesse dont on s’approprie une fois par an le corps chez Justine Niogret (« Le jour de la Belladone »), jeune pied de bot martyrisée et apprentie d’un alchimiste en quête de la vie éternelle chez Elie Darco (« Les crocs de la Basilicate »), et enfin fille moderne perdue dont on ignore si elle est victime de folie ou de l’influence néfaste d’une défunte sorcière. D’autres nouvelles valent également le coup d’œil, même si on pourrait souvent regretter la trop grande brièveté de certaines qui s’achèvent à peine commencées et entraînent ainsi une certaine frustration.
Au final, une anthologie au thème atypique proposant un large panel de textes dans lequel chacun devrait trouver son compte. C’est là une bien belle initiative qu’a eu Estelle Valls de Gomis qui nous offre avec « Les dames baroques » un ouvrage dense et original que j’ai pris plaisir à découvrir.
Autres critiques : Caro (Carolivre)
Aucun commentaire
rp1989
Ce type de personnage féminin m’inspire beaucoup! L’anthologie m’intéresse!