Murena, Intégrale II : Le cycle de l’Épouse
Titre : Le cycle de l’épouse
Série : Muréna, intégrale 2
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Philippe Delaby
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2011
Synopsis : Les vices harcèlent, encerclent de toutes parts. Ils ne permettent ni de se relever, ni de lever les yeux pour distinguer la vérité, mais ils pèsent de tout leur poids sur les hommes immergés, empalés dans la passion, sans jamais les laisser revenir à eux. … S’abandonner à son ventre et à la débauche, c’est un infâme pourrissement. (Sénèque – La brièveté de la vie).
Rome. La ville gouffre, la ville puits, la ville marécage. Rues étroites, tordues, suintantes, chariots aux roues éclatées, cadavres de chiens aux entrailles répandues, éternels chantiers ouverts à la pluie, haleine fétide du soleil, sueur de l’ail et du vin, cortèges funèbres qui glacent, masques hilares qui hoquettent, prostituées qui étalent leurs fards, proxénètes qui couchent leurs désirs, mendiants qui cachent leur haine. Rome digère, Rome recrache. Rome ne garde rien !
« Le cycle de l’épouse », seconde intégrale de la série « Murena » réalisée par Jean Dufaux et Philippe Delaby, se révèle sans grande surprise aussi réussie que la précédente. Composé des volumes cinq à huit, l’ouvrage nous conte la suite des aventures de Lucius Murena et de sa Némésis, l’empereur Néron, qui commence déjà peu à peu à basculer dans la folie. Les deux premiers albums sont l’occasion d’introduire de nouveaux protagonistes et de nouvelles menaces, aussi bien des Gaulois révoltés que des membres de la secte de Jésus Christ, tandis que les suivants se concentrent essentiellement sur le célèbre épisode de l’incendie de Rome de 64 après J.-C. Encore une fois, on peut saluer le sérieux travail de recherche effectué par les auteurs qui se sont de toute évidence basés sur des ouvrages sérieux (une bibliographie est d’ailleurs fournie à la fin de l’ouvrage). Les glossaires en annexe de chaque tome sont ainsi particulièrement bienvenues, de même qu’il est toujours appréciable de reconnaître ici ou là de grandes figures historiques qui font parfois leur apparition au fil du récit (saint Pierre, Flavius Josèphe, Sénèque…).
Les graphismes, pour leur part, sont toujours aussi bluffants de réalisme et immergent sans mal le lecteur au temps de cette Rome antique dont Philippe Delaby nous fait découvrir les différents quartiers et paysages. Parmi les points négatifs on pourrait malgré tout pointer du doigt un manque certain de nuance dans le traitement de quelques personnages. Après Agrippine, mère de Néron, qui s’était vu affublée de tous les vices possibles et imaginables dans la première intégrale, c’est ici au tour de Poppée, maîtresse de l’empereur, de faire les frais d’un portrait très peu flatteur. Manipulatrice, ambitieuse, cruelle, traîtresse, nymphomane…, rien ne lui est épargné ! De même, on pourrait regretter de voir persister dans les deux premiers volumes des références toujours aussi peu subtiles à la fascination de Néron pour le feu et à son désir de bâtir une nouvelle Rome, bien évidemment en préparation à l’épisode du fameux incendie de Rome dont il est question dans les tomes suivants.
Malgré ces petites imperfections « Murena » demeure une excellente série consacrée à la Rome antique, que ce soit grâce à la beauté de ses graphismes, à l’abondance de références historiques ou au soin apporté au scénario et aux personnages. Nul doute que « Le cycle de la mort », dont le premier volume « Les épines » vient tout juste de paraître, saura se montrer à la hauteur.
Voir aussi : Intégrale I ; Tome 5 ; Tome 6 ; Tome 7 ; Tome 8 ; Tome 9
3 commentaires
belette2911
J’adore Murena !
Boudicca
Bienvenue au club 🙂
belette2911
Une série de dingue tellement elle est bien faite ! 😉