Nephilim, Intégrale I : Les Déchus
Titre : Les Déchus
Cycle : Néphilim, Intégrale I (Le syndrome Eurydice ; Anonymus)
Auteur : Fabien Clavel
Éditeur : Mnémos (Icares)
Date de publication : 2012
Synopsis : Ils sont sept Nephilim à arpenter la Terre depuis l’aube de l’humanité, formant la fraternité de l’Hepta. Immortels, ils sont liés aux cinq éléments : l’eau, l’air, la terre, le feu et la lune. Déchus, ils recherchent leur savoir perdu et poursuivent une quête mythique, l’Agartha. Traqués, ils fuient ceux qui veulent les détruire, les Rose+Croix. Dans ce premier tome réunissant Le Syndrome Eurydice et Anonymus, Fabien Clavel narre le destin d’une poignée de ces Immortels. À Paris, Jennifer, étudiante à la Sorbonne, sombre lentement dans la folie et la paranoïa alors qu’à Budapest, des jeunes femmes au corps atrocement mutilé sont retrouvées dans le parc Varosliget. La glaciale Ezechiel, inspecteur de police chargée de l’enquête, ne peut croire que ces meurtres sont l’oeuvre d’Azarian, sulfureux chanteur de metal en tournée en Hongrie. Pourtant, tous les indices portent à croire qu’il y est lié. Des sous-sols du métro parisien aux rues enneigées de Budapest, de vieux amis se retrouvent, des forces nouvelles s’éveillent, mais l’ennemi est déjà à l’affût. Et la grande chasse ne fait que commencer !
Psychose… C’était étrange comme ce mot ne sonnait pas de la même manière quand il renvoyait à un individu, au lieu d’une collectivité floue. Il résonnait comme un caillou dans un puits. La vraie folie était une solitude abyssale.
C’est à l’occasion de la sortie de la première intégrale de la saga des « Nephilim » de Fabien Clavel (dont les textes ont été revus et corrigés par l’auteur) que j’ai décidé de me laisser tenter. Mnémos nous offre ici un très bel ouvrage constitué des deux premières parties de la série (« Le syndrome Eurydice » et « Anonymus ») qui démontrent une fois encore tout le talent de F. Clavel. Celui-ci nous entraîne cette fois à la découverte des Nephilim, sept Immortels déchus en quête depuis des millénaires de leur savoir perdu et réduits à devoir s’incarner dans le corps de simples mortels. Les deux textes nous proposent ainsi une petite excursion au cœur de nos sociétés contemporaines, des sous-sols du métro parisien à la ville de Budapest. L’auteur ne renonce pas pour autant à sa formation classique et a par conséquent ponctué son récit d’un grand nombre de références littéraires et historiques (du mythe d’Orphée et Eurydice à Barbe-bleue en passant par les textes bibliques, les rites funéraires antiques…).
Avec « Le syndrome Eurydice » nous suivons la vie de la jeune Jennifer, étudiante à la Sorbonne sombrant peu à peu dans une folie qui va lui révéler sa véritable nature. Le début a de quoi laisser le lecteur perplexe, l’auteur nous plongeant sans explication aucune dans son univers où le cadre nous est certes familier mais où tout ce qui est lié à ces Nephilim et aux autres créatures surnaturels qui les entourent ne nous dit pas grand chose. On se laisse toutefois vite embarquer, tant par l’intrigue qui se fait de plus en plus palpitante que par le style remarquable de l’auteur. Changement de protagoniste avec « Anonymus », récit dans lequel on suit l’enquête menée par Azarian et Ezechiel qui vont se retrouver confronter à de vieux ennemis. Là encore F. Clavel nous plonge efficacement dans cette ville de Budapest frappée par l’horreur. L’humour n’est heureusement pas totalement absent, les répliques mordantes et cyniques d’Azarian faisant toujours mouche.
Un concept original, des décors familiers mais présentés sous un jour nouveau, des personnages attachants, une écriture fluide et agréable… en bref « Nephilim » regroupe tout ce qu’il faut pour faire de bons romans. C’est donc avec plaisir que je me plongerai dans la suite des aventures de ces sympathiques Immortels.
Voir aussi : Intégrale II
Autres critiques : Laea (L’univers de Laea) ; Atanaheim (Elbakin) ; Ptitetroll (Lectures trollesques) ; Karline (Un brin de lecture) ; Évasions littéraires