Walking Dead, Saisons 1, 2 et 3
Titre : Walking Dead
Saisons : 1, 2 et 3
Créateur : Robert Kirkman
Acteurs : Andrew Lincoln, SarahWaynes Callies, Jon Bernthal, Chandler Riggs, Norman Reedus
Date de diffusion : 2010, 2011 et 2012
Synopsis : Après une apocalypse ayant transformé la quasi-totalité de la population en zombies, un groupe d’hommes et de femmes mené par l’officier Rick Grimes tente de survivre…
Fight the dead. Fear the living.
Adaptée par Frank Darabont et Robert Kirkman, créateur de la bande dessinée éponyme, la série d’horreur « Walking Dead », déjà existante en comics et en romans (« L’ascension du gouverneur » et « La route de Woodbury »), a fini par débarquer avec fracas il y a de cela trois ans sur nos écrans de télévision. Diffusée sur la chaîne américaine AMC depuis 2010, la série compte aujourd’hui trois saisons de respectivement six, treize et seize épisodes, le coup d’envoi de la quatrième devant être lancé le 13 octobre prochain. Comme dans les comics, on y découvre notre monde anéanti par une épidémie ayant transformé la quasi-totalité de la population en morts-vivants avides de chair fraîche et contaminant tous ceux qu’ils parviendraient à mordre. Dans cet univers post-apocalyptique terrifiant, le lecteur/spectateur va suivre le destin d’un certain Rick Grimes, ancien policier ayant pris la tête d’un petit groupe de survivants qu’il va tenter par tous les moyens de mettre en sécurité. Si depuis la sortie du premier volume des aventures de Rick et son groupe, les romans et bandes dessinées de zombies ont eu tendance à proliférer, « Walking Dead » demeure incontestablement aujourd’hui encore LA référence en matière d’histoire de morts-vivants. Mais la série télévisée est-elle à la hauteur des comics ?
En ce qui me concerne, la réponse est oui. Car si la série est belle et bien une adaptation des bandes dessinées, nous n’avons pas pour autant affaire à un vulgaire copier/coller. La série possède un rythme différent, des enjeux qui lui sont propres et des personnages qui, s’ils sont bien les mêmes que dans les comics, en viennent souvent à prendre un chemin différent que celui adopté dans la version originale et contribuent ainsi à laisser le suspens intact. Attardons nous à présent sur chacune des saisons. Dans la première, le scénario suit dans l’ensemble celui du premier volume des comics (« Passé décomposé ») dans lequel on assiste au réveil de Rick, à ses retrouvailles avec sa famille et au quotidien du campement de survivants installés près de la ville d’Atlanta. Les lecteurs de la bande dessinée ne seront donc pas dépaysés. Aucune déception en ce qui me concerne à propos du choix des acteurs, qu’il s’agisse d’Andrew Lincoln dans le rôle de Rick (choix très controversé mais que je ne regrette pour ma part absolument pas), de Sarah Waynes Callies (déjà présente dans « Prison Break ») dans celui de Lori, ou encore de Jon Bernthal dans celui de Shane. Le spectateur aura également la bonne surprise de découvrir de nouveaux personnages très prometteurs, à commencer par les deux frères Dixon : Merle (Michael Rooker) et Daryl (Norman Reedus).
Après le succès de cette première saison, une seconde ne pouvait que suivre, et si les critiques sont dans l’ensemble très mitigées à son propos, je dois pour ma part avouer ne pas avoir été déçue par ce second volet, à mon sens aussi réussi que le précédent. Cette fois encore la correspondance avec les comics est facile à établir et respecte dans l’ensemble la chronologie originale, l’essentiel de l’action se déroulant dans la ferme tenue par la famille Green, tout comme dans « Cette vie derrière nous ». Comme beaucoup en ont déjà fait la remarque, cette seconde saison se distingue surtout par un rythme beaucoup plus lent, les créateurs de la série ayant de toute évidence décidé de mettre l’accent sur le développement de leurs personnages plutôt que sur l’action. Certains n’ont pas apprécié, mais en ce qui me concerne assister à l’évolution des interactions entre les nombreux personnages fut particulièrement plaisant, qu’il s’agisse des relations entretenues par Glenn et Maggie, Daryl et Carol et évidemment le trio Rick/Lori et Shane. N’oublions cependant pas que nous avons affaire à Robert Kirkman, bien connu pour ne pas ménager ses lecteurs/spectateurs, aussi n’est il pas surprenant que cette seconde saison comporte, malgré sa lenteur, son lot de scènes choques qui ne manqueront pas de vous laisser totalement abasourdis.
Venons en maintenant à la troisième saison, diffusée l’hiver dernier, dans laquelle on retrouve nos personnages après une ellipse d’environ six mois. Les revoilà donc épuisés, tant physiquement que psychologiquement, mais beaucoup mieux entraînes, non seulement les hommes mais aussi (et il était temps !) les femmes. A l’exact opposé de la saison précédente, celle-ci mise en grande partie sur l’action, au dépend cette fois du développement des personnages. Les huit premiers épisodes sont ainsi particulièrement haletants et parfaitement rythmés, tandis que les huit derniers se sont pour leur part révélés un peu plus lents et parfois moins captivants que ce à quoi Kirkman nous avait jusque là habitué. Le résultat reste cela dit plus que satisfaisant, notamment grâce à l’apparition de deux personnages emblématiques des comics : le cruel et terrible Gouvernent, ici incarné par l’excellent David Morrissey, et bien évidemment la redoutable Michonne, interprétée par la non moins talentueuse Danai Guira. On retrouve également avec plaisir certains personnages laissés de côté dans les saisons précédentes, qu’il s’agisse de Merle Dixon, le frère de Daryl précédemment abandonné par le groupe à Atlanta, ou bien de Morgan, l’homme qui avait recueilli Rick après la sortie de son comas et lui avait permis de retrouver les siens.
Après trois saisons ayant déjà réuni des milliers de téléspectateurs à chaque épisode, il semblerait que la série télévisée « Walking Dead » soit parvenue à elle aussi trouver son public. La présence de Robert Kirkman parmi les scénaristes du projet y est évidemment pour beaucoup et permettra sans aucune doute aux fans des comics d’apprécier à sa juste valeur cette série qui, bien qu’inspirée des bandes dessinées, a su intelligemment s’écarter de son support de base jusqu’à attendre une personnalité propre. C’est avec impatience que j’attends la diffusion de la quatrième saison, bien que, on s’en doute, certains des protagonistes n’y survivront probablement pas. Reste à savoir lesquels…