Fawcett : Les cités perdues d’Amazonie
Titre : Fawcett : Les cités perdues d’Amazonie
Auteurs : Christian Clot et Guillaume Dorison
Dessinateur : Alessandro Bocci
Éditeur : Glénat (collection Explora)
Date de publication : 2012
Synopsis : Après plusieurs missions exemplaires d’exploration et de cartographie en Amérique du Sud pour la Société Royal de Géographie, le Colonel Percy Harrison Fawcett, fort de sa connaissance des peuples et milieux amazoniens, se persuade qu’il existe une cité perdue au cœur de l’immense forêt équatoriale. Une certitude qui se transforme en obsession le jour où il retrouve le carnet d’un ancien conquistador confirmant l’existence de cette fameuse « cité Z ». Cet homme, qui inspira autant Arthur Conan Doyle pour ses romans que Steven Spielberg pour créer Indiana Jones, va dès lors se lancer dans une folle quête, au détriment de ses amis, de son travail et de sa famille. En 1929, il se lance dans une expédition de la dernière chance avec les deux seules personnes ayant encore accepté de l’accompagner, son fils et le meilleur ami de ce dernier…
Bataille de la Somme. 1er juillet 1916. La Civilisation ! Grands dieux ! Après ce qu’on en a vu, quel mot absurde ! Le cannibalisme justifie au moins le meurtre d’un homme, vous n’en sauriez dire autant de la guerre pratiquée par les nations civilisées. Le véritable sauvage ne se trouve pas dans les forêts primitives mais bel et bien en Europe !
Avec ce volume consacré à l’explorateur Percy Harrison Fawcett et à sa quête des mystérieuses cités perdues d’Amazonie, on peut dire que Christian Clot frappe fort. Si la qualité des autres albums consacrés à Mary Kingsley, Magellan et Richard Burton étaient déjà remarquable, elle s’avère ici meilleure encore. On y découvre la quête de toute une vie menée par cet homme controversé mais au talent indiscutable qui mena au tout début du XXe siècle une succession d’explorations dans la jungle amazonienne afin de trouver des preuves de l’existence d’une mystérieuse cité « Z » bâtie par une antique civilisation. C. Clot et ses collaborateurs brossent ici le portrait d’un homme fascinant : passionné, téméraire, ne tolérant aucune faiblesse, chez lui comme chez les autres, mais aussi curieux et profondément respectueux des civilisations indiennes qu’il côtoie et à propos desquelles il entreprend d’accroître ses connaissances, et par la même occasion les notres.
De ses premières missions de cartographie pour le compte de la société royale de géographie jusqu’à sa toute dernière expédition au cœur de la forêt amazonienne, en passant par ses années au service de l’armée, c’est tout le parcours de cet homme d’exception qui défile sous les yeux du lecteur qui ne s’ennuiera pas une seconde. Les personnages constituant l’entourage de Fawcett sont également très bien mis en valeur, qu’il s’agisse de sa femme dont l’amour et l’abnégation ne faiblirent jamais, de son fils aîné, pour lequel il éprouve la plus grande fierté, ou encore de son ami, le très célèbre écrivain Arthur Conan Doyle qui s’inspirera de ses discussions avec Fawcett pour son fameux ouvrage « Le monde perdu ». Le graphisme quant à lui est tout bonnement époustouflant, qu’il s’agisse de la jungle amazonienne avec toutes ses nuances de vert qui nous font bien sentir à la fois la beauté, la sauvagerie et la dangerosité du paysage, ou encore les combats de la première guerre mondiale dont on ressent parfaitement tout le gâchis et l’horreur.
Encore une fois C. Clot nous propose en bonus un supplément sous la forme d’un dossier proposant un condensé de nos connaissances actuelles sur Fawcett et son parcours mais aussi le contexte de l’époque, les techniques et technologies employées par les explorateurs, ainsi qu’une bibliographie destinée aux lecteurs désireux de poursuivre leur découverte de Fawcett et de ses recherches. Sans aucun doute le meilleur album de la collection Explora qui, après le succès des quatre premiers volumes, n’entend pas s’arrêter là puisque paraîtront normalement en 2013 la suite des aventures de Burton ainsi que celles de deux autres explorateurs, Henry de Monfreid et Tenzing.