• Des oeillets pour Antigone

    Titre : Des oeillets pour Antigone
    Auteur : Charlotte Bousquet
    Éditeur : Scrinéo
    Date de publication : 2020 (juin)

    Synopsis : 1991, France. En triant les affaires de sa soeur disparue cinq ans plus tôt dans des circonstances tragiques, Luzia retrouve son vieux médaillon ainsi que son journal intime. A sa lecture, elle s’interroge : et si son suicide était lié à ce bijou et à la mort de leur tante vingt ans auparavant à Evora ? Quand elle commence à être assaillie de cauchemars et d’hallucinations, la jeune femme se lance sur les traces de la vérité. Une quête qui la plongera dans le passé de sa famille, dans un Portugal déchiré par la dictature de Salazar…

     

  • Pride

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    Titre : Pride
    Scénario: Stephen Beresford
    Réalisateur : Matthew Warchus
    Acteurs principaux : Bill Nighby, Andrew Scott, Dominic West, Imelda Staunton, George Mackay, Joseph Gilgun, Paddy Considine, Freddie Fox, Jessie Cave, Ben Schnetzer.
    Date de sortie française : 17 septembre 2014
    Récompenses : Queer Palm Festival de Cannes 2014

    Eté 1984 – Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d’un minibus pour aller remettre l’argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.

    Note 4.5

    Voilà une comédie sociale qui mérite la plus grande attention. Tout d’abord parce qu’elle est britannique, deuxièmement parce qu’elle brasse toute une palette d’émotions à vous faire chavirer le cœur. Troisièmement, parce que seul, le cinéma britannique à cette force pour raconter la lutte quotidienne contre les injustices sociales.

    Porté par une distribution de haut vol, « Pride » est un film entre « Full Monty » et « Billy Elliot » le tout ayant croisé la route du grand Ken Loach. Solidarité, acceptation de l’autre, lutte contre un pouvoir aveugle de la souffrance de ces salariés privés de travail, combat pour les droits des gays et Lesbiens, le film s’aventure sur des sujets sociétaux qui sont malheureusement toujours à l’ordre du jour trente ans plus tard.
    Le film à une force communicative phénoménal. On en ressort le cœur serré, la gorge sèche, on repense à ce fameux chant « Bread and roses » repris en cœur par les deux communautés, à vous filer la chair de poule.

    Bon c’est comme qui dirait un grand COUP DE CŒUR!

  • Les drôles de poissons-chats

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    Titre : Les drôles de poissons-chats
    Scénario : Claudia Sainte-Luce
    Réalisateur : Claudia Sainte-Luce
    Acteurs principaux : Ximena Ayala, Lisa Owen, Sonia Franco, Wendy Guillen, Andréa Baeza
    Date de sortie française : 28 mai 2014

    Synopsis : Claudia a 22 ans et vit seule dans une grande ville du Mexique. Une nuit, elle atterrit aux urgences pour une crise d’appendicite. Elle se lie d’amitié avec Martha, qui occupe le lit voisin. Martha a 46 ans, 4 enfants, et une inépuisable joie de vivre. A sa sortie de l’hôpital, Martha invite Claudia à habiter chez elle. D’abord désorientée par l’organisation chaotique de la maisonnée, Claudia trouve progressivement sa place dans la tribu. Et tandis que la santé de Martha s’affaiblit, le lien de Claudia avec chaque membre de la famille se renforce jour après jour.

    Note 3.5

    En choisissant de raconter sa propre histoire, Claudia Sainte-Luce pouvait nous livrer un récit nombrilique, plombé par un pathos de mauvais goût. Mais c’est par la vie vécue à pleines dents qu’elle nous conte cette belle amitié autobiographique. Claudia devient un membre à part entière de cette famille qui vit intensément chaque instant, mené par l’incroyable vitalité de Martha, qui se sait condamnée. Elle insuffle son énergie (alors que la maladie fait son insidieuse besogne). Se réjouir de petits riens, vivre l’instant présent. Martha est une mère courage (magnifique Lisa Owen), elle transmet son amour de la tribu à Claudia qui petit à petit retrouve une famille de cœur. Grâce à ces acteurs tous épatants de naturels, la jeune réalisatrice touche notre sensibilité sans le moindre voyeurisme, avec émotion et sincérité.

    Un premier film mexicain touchant et une jeune réalisatrice pleine de promesse.

  • Photo de groupe au bord du fleuve

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    Titre : Photo de groupe au bord du fleuve
    Auteur : Emmanuel Dongala
    Éditeur : Actes Sud (Babel pour la collection poche)
    Date de publication : Avril 2010
    Récompenses : Prix Virilo 2010, Prix Littéraire des Genêts 2010, Prix Ahmadou Kourouma 2011

    Synopsis : Ce matin, quand Méréana se réveille, elle sait que la journée qui l’attend ne sera pas comme les autres. Elles sont une quinzaine à casser des blocs de pierre dans une carrière au bord d’un fleuve africain. Elles viennent d’apprendre que la construction d’un aéroport a fait considérablement augmenter le prix du gravier, et elles ont décidé ensemble que le sac qu’elles cèdent aux intermédiaires coûterait désormais plus cher, et que Méréana serait leur porte-parole dans cette négociation.
    L’enjeu de ce qui devient rapidement une lutte n’est pas seulement l’argent et sa faculté de transformer les rêves en projets – recommencer des études, ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille… Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, les violences sexuelles et domestiques, l’oppression au travail et dans la famille, les “casseuses de cailloux” découvrent la force collective et retrouvent l’espoir. Cette journée ne sera pas comme les autres, c’est sûr, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde.

    Note 4.0

    Tu te demandais, en te référant à ce que toi aussi avait vécu, s’il y avait pire endroit pour une femme sur cette planète que ce continent qu’on appelle Afrique.

    Une quinzaine de femmes rentre en lutte contre l’injustice faite à leur travail , sous payés. Une lutte pour apporter à leurs enfants un minimum de nourriture et de décence. Mais ici bas, de surcroit en Afrique, vivre au jour le jour est un combat de chaque instant.

     

    Avec une forme narrative qui peut surprendre, Emmanuel Dongala nous offre un magnifique hommage à la femme africaine, réduite à baisser la tête, à supporter la violence des hommes, leur infidélité aussi, la corruption des politiques qui se gave pendant que le peuple se meurt de faim, de maladie, d’indifférence.

    Méréana et ces compagnes non rien à perdre, leur abnégation face à un pouvoir manipulateur (conférence internationale des femmes oblige) est leur seule chance.
    Elles sont bien décidées à aller au bout de leur revendications malgré les menaces et la violence. Dongala leur donne la parole, les faire vivre avec une empathie qui fait mouche. Il signe un roman plein d’espoir, pour nous rappeler que la misère n’est pas forcément une fatalité. Même si la route est encore bien longue.

    Qu’elles sont belles ces femmes africaines conté par Emmanuel Dongala.
    Elles méritent bien cette photo au bord du fleuve.