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Zapping ciné février 2017
Allez un petit zapping ciné, pour vous donner (ou pas…) envie d’aller au ciné ce week-end. Bonne séance !
Rock N’ Roll
Avec « Rock n’ roll », Canet nous offre un film drôlissime, les scènes s’enchainent avec un humour et un sens de la dérision assumés. Pétage de plomb, crise de la quarantaine, comment accepter (ou pas) le poids des années, le quotidien d’acteurs adulés… : autant de thèmes que Guillaume Canet s’amuse à dynamiter avec délectation avec toute une bande d’acteurs épatants. On rit volontiers au culot et à l’originalité du projet : un gros délire bien au dessus des comédies habituelles, c’est assez rare pour être mis en avant. A voir, assurément !
Dans la forêt
Mélangeant habilement les peurs enfantines et la possible folie d’un père, Gilles Marchand réussit à installer un inconfort et une angoisse sous-jacente sans le moindre effet. En faisant de la forêt un personnage à part entière, il renforce l’inquiétude grandissante des enfants. Jérémie Elkaim, dans un rôle à contre emploi, est remarquable et le jeune Timothé Vom Dorp, avec sa tête d’ange boudeur, est au diapason. »Dans la forêt » ne laisse pas indifférent.
Moonlight
Un très beau portrait à trois âges différents d’un jeune noir américain qui découvre son homosexualité, entre une mère junkie et sa difficulté à trouver sa place dans un quartier dit sensible. Remarquablement mis en scène et photographié, « Moonlight » de Barry Jenkins est un vrai bonheur de cinéma. Le film, sans maniérisme ni sensiblerie, réussit parfaitement le pari sur un sujet difficile et les acteurs sont tous remarquables. Du grand cinéma !
Silence
Jusqu’où peut-on accepter la souffrance ? Simple mortel, comment transmettre la foi catholique alors que la reconnaître est signe de mort ?
Le calvaire du père Rodrigues et des chrétiens dans un Japon où dévoiler sa foi est signe d’atroces représailles de l’inquisition ne laisse pas indifférent. Si le film pourra paraître long (plus de 2h 40), Scorsese s’interroge sur le sujet avec le talent qu’on lui connaît. Les scènes de tortures physiques et morales sont éprouvantes, mais Scorsese est une nouvelle fois un phénoménal réalisateur, posant son regard sur des questions existentielles et témoignant que la folie des hommes au nom des religions est d’une noirceur extrême. Encore un grand Scorsese.
American Honey
American Honey montre une Amérique des laissés pour compte. Tout dans ce film est laid (ou presque) : personnages survolés et peu attachants, scènes qui provoquent ennui et/ou malaise. Andrea Arnold ne ménage pas le spectateur et cette Amérique de ploucs, vulgaires, décérébrés laisse l’émotion constamment au bord de la route. Ajoutez à cela une durée de 2h43, ce road trip est interminable et terriblement décevant. Prix du Jury à Cannes !
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L’Évangile cannibale
Titre : L’Évangile cannibale
Auteur : Fabien Clavel
Éditeur : ActuSF (Les Trois Souhaits) (fiche officielle)
Date de publication : janvier 2014Synopsis : Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’ils sont devenus les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Que la chasse commence…
Fabien Clavel, lauréat d’une douzaine de prix et auteur d’une vingtaine de romans, est l’une des voix les plus connues de l’imaginaire. Sa plume caméléon s’adapte à sa volonté d’en explorer tous les sous-genres. Avec L’Évangile cannibale, il revisite le mythe du zombie et du survival dans un roman court, rythmé et caustique.À nous tous, on devait facilement passer le millénaire d’années vécues. Quelle perte pour le monde si on s’écrasait en bas de la cage ! Un vieux qui meurt, c’est un disque dur externe qui grille. Alors quatorze, ça fait une baie de stockage !
N’en avez-vous pas marre de cet amoncellement d’œuvres de « zombies en terrain post-apocalyptique » ? où les jeunes survivent plus facilement que jamais et où il suffit surtout d’avoir de la chance et un peu de jugeote ? Fabien Clavel, auteur de bien des romans où les références antiques foisonnent, nous concocte un Évangile cannibale qui joue de ces différents clichés éculés.
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L'absente
Titre : L’absente
Auteur : Lionel Duroy
Éditeur : Julliard
Date de publication : 18 août 2016Synopsis : Peu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s’enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d’un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route – dont une femme qui le poursuit d’hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Égaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l’histoire de cette femme qu’il a
Il n’y a que dans les livres que tout peut être dit. Si la mère avait eu l’idée d’écrire, elle ne serait pas devenue folle.
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Zaï Zaï Zaï Zaï
Titre : Zaï Zaï Zaï Zaï
Scénariste et dessinateur : Fabcaro
Éditeur : 6 pieds sous terre
Date de publication : 2015 (septembre)
Récompenses : Prix Ouest-France / Quai des bulles 2015Synopsis : Pour n’avoir pu présenter sa carte de fidélité au supermarché, un auteur de bandes dessinées est confronté à un vigile avec qui il a une altercation. Il parvient à s’enfuir et sa traque par la police provoque une réaction en chaîne: les médias s’emballent, la société se divise.
-Fais pas le con ! Rend-toi et tout se passera bien ! Je te promets que tu n’iras pas en prison ! Si tu te rends calmement tu t’en tireras avec 25 min de karaoké, grand max !
-Quoi ? Mais puisque je vous dis que je suis innocent !
-Du calme, garçon, du calme. Avec un peu de chance ce sera des chansons faciles…
-Oui mais si c’est « Mon fils ma bataille » de Balavoine ?
-Il nous fait une crise de panique, on le perd.. -
La Vie très privée de Monsieur Sim
Titre : La Vie très privée de Monsieur Sim
Scénario : Michel Leclerc, Baya Kasmi d’après le roman éponyme de Jonathan Coe
Réalisateur : Michel Leclerc
Acteurs principaux : Jean-Pierre Bacri, Mathieu Amalric, Valeria Golino, Vimala Pons, Isabelle Gélinas, Vincent Lacoste, Félix Moati,
Sixtine Dutheil, Linh-Dan Pham, Christian Bouillette, Carole Franck
Date de sortie française : 16 décembre 2015Synopsis : Monsieur Sim n’a aucun intérêt. C’est du moins ce qu’il pense de lui-même. Sa femme l’a quitté, son boulot l’a quitté et lorsqu’il part voir son père au fin fond de l’Italie, celui-ci ne prend même pas le temps de déjeuner avec lui. C’est alors qu’il reçoit une proposition inattendue : traverser la France pour vendre des brosses à dents qui vont « révolutionner l’hygiène bucco-dentaire ». Il en profite pour revoir les visages de son enfance, son premier amour, ainsi que sa fille et faire d’étonnantes découvertes qui vont le révéler à lui-même.
C’est ça que j’aime bien chez toi, tu ne me juge pas.
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Zaï zaï zaï zaï
Titre : Zai zai zai zai
Auteur : Fabcaro
Éditeur : Six pieds sous terre
Date de publication : 21 mai 2015
Récompenses : Grand Prix « Quai des bulles » 2015Synopsis : Pour n’avoir pu présenter sa carte de fidélité au supermarché, un auteur de bandes dessinées est confronté à un vigile avec qui il a une altercation. Il parvient à s’enfuir et sa traque par la police provoque une réaction en chaîne : les médias s’emballent, la société se divise.
– Humour ? C’est-à-dire ? Précisez bien pour nos téléspectateurs qui pour la plupart sont issus de couches populaires et ne comprennent pas la moitié de ce qu’on dit.
– Eh bien il s’agit d’un courant d’auteurs qui s’inspirent de situations du quotidien et les déforment de manière à détendre les gens, voire, dans certains cas, les faire sourire. -
Je suis mort mais j’ai des amis
Titre : Je suis mort mais j’ai des amis
Scénario : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin
Réalisateur : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin
Acteurs principaux : Bouli Lanners, Wim Willaert, Serge Riaboukine, Lyès Salem, Jacky Lambert, Eddy Leduc
Date de sortie française : 22 juillet 2015Synopsis : Quatre rockers barbus, chevelus — et belges — enterrent le chanteur de leur groupe. Par amitié et pour se prouver que rien ne peut les arrêter, ils décident de partir en tournée à Los Angeles avec ses cendres. La veille du départ, un militaire moustachu se présente comme l’amant de leur ami. Leur voyage prend un tour pour le moins inattendu…
Saboter les funérailles de son frère c’est un truc de malade mental, alors tu sais quoi ? Je vais venir chez toi et te démonter la gueule !
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Microbe et Gasoil
Titre : Microbe et Gasoil
Scénario : Michel Gondry
Réalisateur : Michel Gondry
Acteurs principaux : Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier, Audrey Tautou, Laurent Poitrenaud, Fabio Zenoni
Date de sortie française : 08 juillet 2015Synopsis : Les aventures débridées de deux ados un peu à la marge : le petit « Microbe » et l’inventif « Gasoil ». Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n’ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. A l’aide d’un moteur de tondeuse et de planches de bois, ils décident donc de fabriquer leur propre « voiture » et de partir à l’aventure sur les routes de France…
La route on la prend, on la rend pas. Vive la liberté !
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The Homesman
Titre : The Homesman
Œuvre originale : The Homesman, roman de Glendon Swarthout
Réalisateur : Tommy Lee Jones
Acteurs principaux : Tommy Lee Jones, Hilary Swank, Grace Gummer, Miranda Otto, Sonja Richter, John Lithgow, Meryl Streep, David Dencik, James Spader
Date de sortie française : 18 mai 2014
Récompenses : Sélection officielle Festival de Cannes 2014Synopsis : En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska. Sur sa route vers l’Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente. Ils décident de s’associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière.
J’attendais peut-être trop de la deuxième réalisation du grand Tommy Lee Jones, après le remarquable « Trois enterrements ».
Dans »The homesman », Jones filme les grands déserts américains, la dureté de la vie, notamment celle des femmes, devant se battre sur plusieurs fronts. Certaines ne trouvent pas l’âme sœur (Hilary Swank), d’autres y perdent carrément la raison. Quand la première décide de convoyer trois de ces jeunes femmes vers le Missouri, elle sait les dangers qui l’attende. Mais le destin met sur sa route un vieux loup solitaire qui, par appât du gain, décide de faire route avec la jeune femme. Pour les nostalgiques des westerns de la grande époque, ne vous attendez pas à un road movie épique, débridé. Jones filme la dureté de la vie, les grands espaces, l’incommunicabilité d’êtres qui souffrent de solitude. Le personnage d’ Hilary Swank femme pieuse en mal d’amour ne m’a pas complètement convaincu, même le grand Tommy m’a semblé parfois bien plus proche du cabotinage que de l’empathie. Bien sûr, ce duo insolite va rencontrer les archétypes du western, oui il y aura des indiens, des personnages peu scrupuleux, des lâches, des antipathiques indécrottables. Une fois le cahier des charges lié au genre rempli, la machine m’a semblé tourner à vide. Le film s’allonge durablement alors qu’un montage plus resserré m’aurait semblé plus approprié.
Un western féministe qui à le mérite de montrer le sort des femmes dans une période (1854) ou le machisme à la peau dure. Pas désagréable à regarder mais l’émotion reste bien trop rare.
Autres critiques : Cléo Ballatore
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Les faucheurs sont les anges
Titre : Les faucheurs sont les anges
Auteur : Alden Bell
Éditeur : Bragelonne / Folio SF
Date de publication : 2012 / 2013Synopsis : Temple n’a aucun souvenir du monde avant la chute. Du monde avant les zombies, avant les camps de survivants, avant les plaines de suie où tombent les vivants et se lèvent les morts. Temple a quinze ans, mais le temps de l’innocence est depuis longtemps révolu. Seule face à la nature, à ses miracles et à sa sauvagerie, elle est pourtant décidée à profiter de ce que la vie peut encore lui offrir, et à découvrir ce que dissimule l’horizon. Et derrière cette adolescente au cœur simple et dur, habitée par le désir d’être juste, se profile l’ombre de l’homme qui a juré de la tuer.
Y a des gens qui veulent pas voir le monde comme il est. Qui font profil bas en tremblant. Qui se trouvent quatre murs assez hauts pour cacher tout le reste. Pour ceux-là, le monde est un endroit effrayant. Toi et moi, tu vois, on est différents. Quand on doit bouger, on bouge. On s’fout de la raison ou de la distance. Vengeance ou générosité, sagesse ou folie – pour nous autres, c’est du pareil au même. Que ça nous plaise ou non, on y va. Parce que toi et moi, fillette, on est des enfants de Dieu, des soldats, des baroudeurs. Et pour nous, le monde, c’est un émerveillement.