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Plus fort que la haine
Titre : Plus fort que la haine
Scénariste : Pascal Bresson
Dessinateur : René Follet
Éditeur : Glénat (collection Caractère)
Date de publication : 2014 (septembre)Synopsis : En 1933, Doug Wiston, véritable force de la nature et grand amateur de jazz, est un jeune travailleur noir dans une scierie de l’État de Louisiane. Exploité du fait de sa force herculéenne, il finit renvoyé pour avoir osé défendre son père, passé à tabac par Sanders, l’odieux patron raciste de l’établissement et membre du Ku Klux Klan. Sans travail, sans argent, prêt à tout pour venger l’honneur de son père, Doug se morfond dans un état de révolte : contre les injustices, contre Sanders, contre les Blancs. Il découvre ce sentiment étrange qu’est la haine… Mais sur les conseils avisés d’un vieux musicien de jazz, il va finalement mettre à profit ce don que la nature lui a fait, sa formidable constitution, et devenir boxeur. Pour se venger du vieux Sanders, Doug utilisera les coups, certes, mais à travers la noble voie du sport, pas celle de la violence.
Nous, esclaves, nous trouvons dans l’amour de la musique un moyen de nous forger une identité. Comme nos ancêtres africains, nous mêlons la musique à chaque instant vécu. Nous chantons pour rythmer le travail, pour célébrer les fêtes, pour conduire l’un des nôtres à sa dernière demeure. C’est notre culture à nous depuis toujours, et celle-là, les Blancs ne pourront jamais se l’approprier.
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Madame Livingstone
Titre : Madame Livingstone
Scénariste : Christophe Cassiau Haurie
Dessinateur : Barly Baruti
Éditeur : Glénat
Date de publication : 2014 (juillet)
Récompenses : Éléphants d’Or de Chambéry 2015 du meilleur scénario, du prix du public France 3 Alpes et du meilleur albumSynopsis : En Afrique centrale durant la Première Guerre mondiale, l’aviateur Gaston Mercier, lieutenant de l’armée royale belge, est chargé de couler un cuirassé allemand sur le lac Tanganyika. Pour en découvrir la position exacte, on lui assigne un guide un peu particulier… Ce dernier, un métis énigmatique en kilt qui semble beaucoup plus instruit que les autres autochtones, prétend être le fils du célèbre explorateur David Livingstone. Petit à petit, alors que la guerre entre puissances coloniales belge et allemande fait rage au cœur du continent noir, le jeune pilote belge va essayer d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cet homme qu’on appelle « Madame Livingstone ».
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Une histoire populaire de l’Empire américain
Titre : Une histoire populaire de l’Empire américain
Auteur : Howard Zinn
Scénariste : Paul Buhle
Dessinateur : Mike Konopacki
Éditeur : Delcourt
Date de publication : 2014 (juillet)Synopsis : En tant qu’intellectuel, Howard Zinn part de ce postulat : le point de vue traditionnellement adopté par les ouvrages d’histoire est assez limité. Ainsi, il décide de rédiger un ouvrage sur l’Histoire des États-Unis afin d’en offrir une perspective différente : c’est la naissance d’Une histoire populaire des États-Unis. Ce livre dépeint les luttes qui opposèrent les Indiens d’Amérique aux Européens, l’expansion des États-Unis, les révoltes des esclaves contre le système qui les oppressait, les oppositions entre syndicalistes – ou simples travailleurs – et capitalistes, les combats des femmes contre le patriarcat, le mouvement mené par les Noirs contre le racisme et pour les droits civiques, et d’autres parties de l’Histoire américaine qui n’apparaissent pas dans les livres. Cette adaptation en bande dessinée est remarquable par sa puissance synthétique, qui réussit à n’édulcorer en rien le propos de Zinn ; son découpage et son rythme parviennent à insuffler une vie à ce qui pourrait n’apparaître que comme une somme historique.
Il y a des années, j’ai admis ma parenté avec tous les êtres vivants et j’ai résolu que je n’étais pas meilleur une once que la plus pauvre des personnes sur Terre. Tant qu’il y a une classe inférieure, j’en suis. Tant qu’il y a une classe criminelle, j’en fais partie. Tant qu’il y a une âme en prison, je ne suis pas libre. (Eugène Debs, syndicaliste et socialiste. Discours prononcé au moment de sa condamnation en 1919 pour s’être manifesté contre l’entrée en guerre des États-Unis)
Ah, l’Amérique ! Pays de la démocratie et de la liberté, véritable eldorado où tout devient possible pour n’importe qui, puissance mondiale inégalable dictant sa loi sur tous les continents… Il se prend une sacrée claque, le pays de l’oncle Sam, dans cet ouvrage adapté du best-seller de l’historien et politologue américain Howard Zinn intitulé « Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours ». Un ouvrage devenu culte aux États-Unis et dans lequel l’auteur analyse les grandes lignes de la politique expansionniste menée par son pays depuis le XIXe siècle, sans ne rien omettre ou édulcorer. Et le résultat fait froid dans le dos !
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Blacksad, tome 4 : L’Enfer, le silence
Titre : L’Enfer, le silence
Série : Blacksad, tome 4
Scénariste : Juan Diaz Canales
Dessinateur : Juanjo Guarnido
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2010Synopsis : Années 1950, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de jazz dénommé Faust fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s occuper d une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d une star. Faust craint que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d autant plus pressante que Faust se sait atteint d un cancer. John accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s aperçoit qu il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d un égard.
-Est-ce qu’il existe un seul félin qui aime l’eau?…
-En tout cas, on dirait que tu as une étrange tendance à t’y laisser tomber…
-Nous nous connaissons?…
-Peut-être bien. Après tout, nous sommes des chats tous les deux…nous avons dû nous croiser dans une de nos neuf vies… -
Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation
Titre : Arctic-Nation
Série : Blacksad, tome 2
Scénariste : Juan Diaz Canales
Dessinateur : Juanjo Guarnido
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2003Synopsis : Après sa première enquête de laquelle il ne sort pas totalement indemne, Blacksad ne croyait pas rempiler aussi rapidement. Cette fois tout débute par la découverte d’un homme trouvé pendu en pleine ville, devant une foule sous le choc. Pour quelle raison ? Rapidement les soupçons se portent sur une organisation extrémiste – Arctic-Nation – constituée de fanatiques avec, à sa tête, un ours blanc nommé Karup. Celui-ci – entouré d’animaux blancs comme des hermines, renards polaires et autres hiboux blancs ! – prône un ordre nouveau et fustige les hommes – pardon, les animaux ! – de couleur. Et Blacksad n’est-il justement pas un chat noir ? Celui-ci mène son enquête et découvre, en compagnie d’un journaliste facétieux (une fouine, bien entendu) une sombre histoire familiale. Persuadé que l’enlèvement d’une petite fille a un lien avec cette histoire de meurtre, Blacksad va aller de surprises en surprises.
Un jour, j’écrirai mes mémoires. J’ai vu et vécu tant de situations incroyables, que tout le monde pensera en les lisant que c’est un ramassis de mensonges, que tant de méchanceté ne tient pas dans ce monde. Je ne serais pas surpris qu’on finisse par les publier, comme si c’était un roman policier…
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Martin Luther King : J’ai fait un rêve
Titre : Martin Luther King : J’ai fait un rêve
Scénaristes : Michael Teitelbaum et Lewis Helfand
Dessinateur : Naresh Kumar
Éditeur : 21 g (collection Destins d’histoire)
Date de publication : 2014 (juillet)Synopsis : Cela paraît impossible à croire aujourd’hui, mais il y a moins de 50 ans, le Sud des États-Unis vivait encore dans un système ségrégationniste où les Noirs ne pouvaient pas bénéficier des même droits que les Blancs. Fils d’un pasteur baptiste et pasteur lui-même, MLK Jr. rêvait d’une nation où chacun serait jugé selon ses qualités et non selon la couleur de sa peau. Son discours devant le Mémorial Lincoln en Août 1963, resté célèbre par la formule « I have a dream – j’ai fait un rêve » en fait le principal artisan de la prise de conscience de tout un peuple. Disciple de Gandhi et de sa philosophie de la lutte non-violente, il prend la tête du combat pour les Droits Civiques et obtient du Président Lyndon B Johnson la reconnaissance des droits égaux pour les Noirs dans tous les États-Unis. Son assassinat à Menphis en avril 1968 déclencha des émeutes dans tout le pays. Depuis 1983, le troisième lundi de Janvier est férié aux USA en son honneur.
Après réflexion, je conclus qu’en attribuant ce prix [le prix Nobel de la Paix attribué à MLK en 1964] au mouvement dont je suis le représentant, les jurés ont voulu exprimer leur sentiment profond et reconnaître que la non-violence est la réponse à la question cruciale de notre temps en matière de politique et de morale : la nécessité pour l’homme de vaincre l’oppression et la violence sans recourir lui-même à la violence et à l’oppression. Pour y parvenir, l’humanité doit imaginer, afin de résoudre tous les conflits entre les hommes, une méthode qui exclut la vengeance, l’agression et les représailles. Le fondement de cette méthode, c’est l’amour.
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Nelson Mandela : Une vie au service de la liberté
Titre : Nelson Mandela : Une vie au service de la liberté
Collection : Destins d’histoire
Scénariste : Lewis Helfand
Dessinateur : Sankath Banerjee
Éditeur : 21g
Date de publication : 2014 (janvier)Synopsis : Né dans un petit village d’Afrique du Sud, Nelson Mandela grandit avec un rêve apparemment ordinaire : être libre de choisir son propre destin. Noir dans un pays contrôlé par les blancs et leurs lois racistes, ce simple rêve lui était refusé. Pendant des années, la minorité blanche d’Afrique du Sud imposa à la majorité noire un ensemble de lois et de règles injustes connues sous le nom d’Apartheid. Des millions d’hommes et de femmes se virent interdire certaines professions, certains services publics et des quartiers entiers uniquement en raison de la couleur de leur peau. Un homme se leva parmi les opprimés pour exiger le justice la liberté pour tous, son nom : Nelson Mandela !
Du fond de la nuit qui me couvre,
Noire comme le gouffre du Nord au Sud,
Je remercie les Dieux quels qu’ils soient
Pour mon âme indomptable.Dans l’étreinte étouffante des circonstances,
Je n’ai ni crié ni gémi.
Sous les coups du hasard,
Mon front est sang mais toujours dressé.Au-delà de ce monde de colère et de larme,
Ne se profile que l’horreur de la nuit,
Et pourtant la menace des années
Me trouve, et me trouvera, libre de toute peur.Peu m’importe l’étroitesse du passage
Et le poids de l’acte d’accusation.
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme.
William Ernest Henley -
1917 : Le soldat inconnu
Titre : 1917 : Le soldat inconnu
Série : L’homme de l’année, tome 1
Scénaristes : Jean-Pierre Pécau et Fred Duval
Dessinateur : Mr Fab
Éditeur : Delcourt
Date de publication : 2013Synopsis : 1920. L’État Français choisit solennellement le représentant du soldat inconnu. Pendant cette cérémonie symbolique, le jeune deuxième classe Auguste Thin se rend dans une pièce où sont entreposés plusieurs corps de soldats de la Grande Guerre qui nont pu être identifiés. Le cercueil choisi, il sera ensuite acheminé à Paris pour être inhumé sous l’Arc de Triomphe, en hommage à tous ceux qui sont tombés pour la France. Quelques années auparavant, la France possédait plusieurs colonies en Afrique. En 1910, en Côte d’Ivoire, Boubacar Ndore raconte son enfance dans son pays et son travail dans les plantations. C’est un homme grand et fort. Il est très vite enrôlé dans les troupes du blanc Joseph Sorbier, un aventurier invétéré. Avec l’armée française, Boubacar mène plusieurs missions militaires en Afrique : la protection du chemin de fer, la lutte contre les tribus hostiles Boubacar défend si bien la France qu’il obtient le grade le lieutenant. Tant et si bien qu’au bout de quelques années, la section d’armée africaine est appelée à se rendre en France pour participer à l’effort de guerre une guerre mondiale. Boubacar reste sous les ordres du capitaine Sorbier et la section qui va se battre sur le front sera commandée par l’illuminé colonel De Forest. L’enfer commence
Dans son discours au banquet qui suivit, de Forest parla de la valeur du courage et de l’abnégation de la France éternelle, mais ne dit pas un mot sur les milliers d’indigènes qui traversèrent les océans pour défendre une patrie qu’ils ne connaissaient pas et qui les oubliait déjà.
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Zulu [film, 2013]
Titre : Zulu
Réalisateur : Jérome Salle
Acteurs principaux : Orlando Bloom, Forest Whitaker, Sven Ruygrok, Conrad Kemp
Livre original : Zulu de Caryl Ferey
Date de sortie française : 4 décembre 2013Synopsis : Dans une Afrique du Sud encore hantée par l’apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d’une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs.
Si tu veux faire la paix avec ton ennemi, travaille avec ton ennemi, il deviendra ton partenaire.
Belle surprise que ce Zulu de Jérôme Salle ! Non seulement parce que l’adaptation du roman de Ferey semblait ardue, mais aussi parce que les réalisations de Jérôme Salle (les deux premiers Largo Winch notamment…) n’avaient pas laissé un souvenir impérissable.
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Les faibles et les forts
Titre : Les faibles et les forts
Auteur : Judith Perrignon
Éditeur : Stock
Date de publication : 2013Synopsis : Il a l’air d’un roi, le fleuve. Il est là depuis toujours, rouge à force de creuser l’argile, rivière Rouge, c’est son nom. La nuit, il brille. Le jour, il est plat comme le verre et ne reflète que le ciel, les nuages et les arbres. Il semble ne pas nous voir. Nous sommes une quinzaine, nous venons ici presque chaque jour depuis deux semaines tant la chaleur semble vouloir nous punir, mais il passe, indifférent à nos enfants qui s’élancent, à leurs mères qui disent, Attention au courant, et aux vieilles, comme moi, qui se retranchent à l’ombre sur leurs sièges pliants.
Rien ne trouble le fleuve. Il connaît son sort, il descend l’Amérique et s’en va se noyer dans le Mississippi puis dans la mer. Il est tout petit là-bas dans la mer, mais si grand devant nous. J’ai peur de lui. J’ai l’impression qu’il rit, qu’il rit du pont un peu plus loin qui rouille en ayant cru l’enjamber, qu’il rit de nous aussi, de nos mains et nos pieds incapables de nager, de nos sueurs froides quand passe la police, j’ai l’impression que nous sommes comme les feuilles mortes qui dans quelques mois se détacheront des arbres, poussières dans l’eau.