• La mécanique de l'ombre

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    Titre : La mécanique de l’ombre
    Scénario : Thomas Kruithof et Yann Gozlan et la collaboration de Marc Syrigas et Aurélie Valat
    Réalisateur : Thomas Kruithof
    Acteurs principaux : François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila, Simon Abkarian, Alba Rohrwacher, Philippe Resimont
    Date de sortie française : 11 janvier 2017

    Synopsis : Deux ans après un « burn-out », Duval est toujours au chômage. Contacté par un homme d’affaire énigmatique, il se voit proposer un travail simple et bien rémunéré : retranscrire des écoutes téléphoniques. Aux abois financièrement, Duval accepte sans s’interroger sur la finalité de l’organisation qui l’emploie. Précipité au cœur d’un complot politique, il doit affronter la mécanique brutale du monde souterrain des services secrets.

    Note 3.5

    Pour qui travaillez-vous monsieur Duval ?

  • Le fou et l’assassin, tome 4 : Le retour de l’assassin

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    Titre : Le retour de l’assassin
    Cycle : Le fou et l’assassin, tome 4
    Auteur : Robin Hobb
    Éditeur : Pygmalion
    Date de publication : 2016 (décembre)

    Synopsis : Affaibli par le poids des années, FitzChevalerie cherche un moyen de secourir la dernière personne qui semble avoir encore besoin de lui en ce monde. Malgré l’envie du Fou d’aider son vieil ami à poursuivre les ravisseurs d’Abeille, son état de santé lui interdit tout nouveau danger. Et aujourd’hui connu de tous à la cour, le noble lignage de Fitz ne lui permet plus la liberté dont il jouissait autrefois. En dépit de ces difficultés, il lui faudra se conformer aux ordres du roi ou subir les conséquences de ses actes pour mener à bien sa mission, qui sera peut-être la dernière… Partagé entre tristesse, haine et faiblesse, Fitz doit à nouveau emprunter les piliers d’Art et rattraper coûte que coûte Dwalia et ses sbires. Aura-t-il la force de recouvrer ses anciens talents d’assassin, d’accomplir sa quête, pour son vieil ami et sa fille ?

    Note 4.0

    L’assassin royal est l’arme de la couronne, que le roi ou la reine Loinvoyant emploie à sa convenance. Quand l’assassin est appelé à entrer en scène par celui ou celle qui le gouverne, sa volonté est mise en suspens ; il ou elle a autant et aussi peu de pouvoir qu’un pion sur un tissu de jeu : il ou elle va, agit, puis en a fini, sans porter de jugement ni assouvir sa vengeance. Ce qu’accomplit la main de l’assassin royal n’est pas un meurtre mais une exécution. L’épée n’est jamais coupable.

  • Sharakhaï, tome 1 : Les douze rois de Sharakhaï

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    Titre : Les douze rois de Sharakhaï
    Cycle : Sharakaï, tome 1
    Auteur : Bradley P. Beaulieu
    Éditeur : Bragelonne
    Date de publication : 2016 (août)

    Synopsis : Dans les arènes de Sharakhaï, la perle ambrée du désert, Çeda combat tous les jours pour survivre. Comme de nombreux autres, elle espère la chute des douze Rois immortels qui dirigent la cité depuis des siècles. Des souverains cruels et tout-puissants qui ont peu à peu écrasé tout espoir de liberté, protégés par leur unité d’élite de guerrières et les terrifiants asirim, spectres enchaînés à eux par un sinistre pacte. Tout change lorsque Çeda ose braver leur autorité en sortant la sainte nuit de Beht Zha’ir, alors que les asirim hantent la ville. L’un d’eux, coiffé d’une couronne en or, murmure à la jeune fille des mots issus d’un passé oublié. Pourtant, elle les connaît. Elle les a lus dans un livre que lui a légué sa mère. Et le lien que Çeda découvre entre les secrets des tyrans et sa propre histoire pourrait bien changer le destin même de Sharakhaï…

    Note 2.0

  • Les Rhéteurs, tome 1 : Anasterry

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    Titre : Anasterry
    Cycle : Les Rhéteurs, tome 1
    Auteur : Isabelle Bauthian
    Éditeur : ActuSF (collection Bad Wolf)
    Date de publication : 2016 (août)

    Synopsis : Rien ne saurait ébranler Anasterry, la plus riche, intellectuelle et libertaire baronnie de Civilisation, qui place la maîtrise de soi au rang de vertu suprême. Rien? sauf peut-être un défi de gamins. Quand Renaldo, fils du baron de Montès, et son meilleur ami Thélban Acremont, entreprennent, pour séduire une jeune fille, de trouver la faille de cette utopie, ils ignorent qu’ils vont déterrer de sombres secrets. Et les secrets des puissants ne leur appartiennent pas. Quels sont ces monstres découverts dans les marais ? En quoi sont-ils liés à la tolérance d’Anasterry pour ces mi-hommes que, partout ailleurs, on opprime jusqu’à les réduire en esclavage ? Après trente ans de paix, Civilisation risque-t-elle d’être si facilement bouleversée ? Pour réparer ses erreurs, Renaldo va devoir choisir entre son patriotisme, sa fidélité amicale, ses idéaux héroïques et ses simples responsabilités d’homme libre.

    Note 3.0

    -Tu as vu ça ? L’étang des Dracs ! Une créature magique !
    -A Capitale il y a une auberge appelée « Le repère des fées »… je n’y ai jamais rencontré que des putes.

  • Kushiel, tome 1 : La Marque

    Kushiel tome 1

    Titre : La Marque
    Cycle : Kushiel, tome 1
    Auteur : Jacqueline Carey
    Éditeur : Bragelonne
    Date de publication : 2008 (2001 pour la version originale)
    Récompenses : Prix Locus 2002 (catégorie premier roman)

    Synopsis : Phèdre nó Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant. Habitant désormais la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes. Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embûches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple.

    Note 4.0

    Qui se soumet n’est pas toujours faible. Choisis tes victoires avec sagesse.

    Voilà bien le contre-exemple parfait pour montrer que de la fantasy érotique est à valoriser quand c’est bien fait et qu’une couverture ne donne pas toujours l’ambiance du roman qu’elle illustre ! Avec le premier tome de Kushiel, il faut s’attendre à une aventure au long cours, mais de qualité.

  • Rêve de fer

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    Titre : Rêve de fer (The Iron Dream)
    Auteur : Norman Spinrad
    Éditeur : Folio SF [fiche officielle]
    Date de publication : 2 février 2006 (1973 pour la 1ère édition en VF, 1972 en VO)

    Synopsis : Et si, écœuré par la défaite allemande en 1918, Adolf Hitler avait émigré aux États-Unis ? S’il s’était découvert une vocation d’écrivain de science-fiction ? S’il avait rêvé de devenir le maître du monde et s’était inspiré de ses fantasmes racistes et belliqueux pour écrire Le Seigneur du Svastika, un roman couronné par de prestigieux prix littéraires ?
    Étonnante uchronie et terrifiante parodie, Rêve de fer est une dénonciation sans appel et sans ambiguïté du nazisme.

    Note 4.0
     
    Coup de coeur

    Mais alors même que l’esprit du Dominateur se tendait pour saper sa volonté, Feric, du fond de sa longue expérience, décela une sensation agréable et lénifiante : un Dom tentait de le prendre dans ses filets. Il attisa résolument le feu de sa formidable volonté avec la torche de la juste haine qu’il vouait à ces créatures sans âme, qui projetaient de substituer à la suprématie des hommes purs leur règne grossier, leur émotion la plus élevée étant le désir d’exterminer leurs supérieurs génétiques, et leur seul but de transformer la Terre à l’image de leur solide bauge.

    Ce n’est pas évident d’entrer dans la bibliographie de Norman Spinrad : entre ses fables « sex et rock’n’roll » et ses récits d’anticipation sociale, il n’y a pas forcément d’œuvre emblématique à laquelle s’accrocher en premier lieu. Étrangement, c’est ce qui semble être un de ses romans les plus atypiques qui m’a attiré, car Rêve de fer a été écrit en 1972, alors que l’auteur était en plein dans une phase transitoire, cela est réexpliqué dans la préface rédigée par un certain Roland C. Wagner (qui nous dévoile quasiment tout au passage).

  • Le Silence de la Cité

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    Titre : Le Silence de la Cité
    Auteur : Élisabeth Vonarburg
    Éditeur : Denoël (Présence du Futur), puis Alire (Romans) [fiche officielle]
    Date de publication : 1981, puis 1998
    Récompenses : Prix Boréal 1982 ; Prix Rosny-Aîné 1982 ; Grand Prix de la science-fiction française 1982

    Synopsis : Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.
    Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.
    Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?
    Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarie et aux mutations de toutes sortes ?

    Note 3.5

    Elle ne savait pas qu’il pouvait mourir.
    Il avait une peau brune toute ridée, une masse de cheveux blancs toujours en désordre, des yeux bruns qui souriaient au fond de leur réseau de rides ; ou bien c’étaient les rides qui souriaient. De toute façon, on ne pouvait pas dire s’il souriait en regardant sa bouche : il avait trop de moustache. Grand-Père. Elle l’appelait Grand-Père.
    Elle ne savait pas que c’était un homme-machine.
    Elle n’avait presque jamais besoin d’utiliser son bracelet de communication. Elle avait perdu sa poupée, elle était tombée, Gil ou Marianne lui avaient fait mal en jouant, ou elle s’était disputée avec eux, et il surgissait avant même qu’elle ait vraiment eu le temps de se mettre à pleurer. Il parlait, ou il ne disait pas grand-chose, mais il était toujours là quand il le fallait vraiment. Elle ne savait pas bien pourquoi, mais quand il sentait le tabac, ou l’herbe coupée, et que sa moustache était jaunie, il était davantage… là. Elle sentait très bien, alors, s’il était gai, ou sérieux, ou préoccupé – mais toujours comme il l’aimait. C’était Grand-Père.

    Rencontrée aux Utopiales de Nantes 2014, Elisabeth Vonarburg a une pêche et un tonus qui font plaisir à voir. Dans Le Silence de la Cité, elle nous narre le récit initiatique d’une jeune fille bien seule dans un monde post-apocalyptique hostile. Première conclusion, même des décennies après son écriture, ce roman est particulièrement frais, pas d’un très grand fun certes car angoissant et glauque, mais sûrement aussi prenant qu’il a dû l’être à sa sortie.

  • Ariosto Furioso

    Ariosto furioso

    Titre : Ariosto Furioso
    Auteur : Chelsea Quinn Yarbro
    Éditeur : Denoël (Présence du Futur) / Folio SF
    Date de publication : 1981 / 2003 (1980 en VO)

    Synopsis : 1533. L’Italia Federata a conquis le Nouveau Monde. A Firenze, Lodovico Ariosto, poète et conseiller de Damiano de Medici, est pris en étau entre les factions rivales qui se disputent le pouvoir. Telle est la realtà. Le poète s’évade en écrivant une suite à son Orlando Furioso. Et dans cette Amérique de rêve, il devient Ariosto le héros qui, monté sur son hippogriffe fabuleux, va défendre les Cérocchi contre les sorts et les sorciers. Telle est la fantasia. Jusqu’au jour, tragique, où rêve et réalité se rejoignent..Ce chef-d’œuvre de maestria évoque, par sa construction en abîme d’une réalité subtilement pervertie, Le Maître du Haut-Château de Philip K. Dick

    Note 4.0

    Fou ? Si c’est folie qu’aimer l’honneur plus que la vie, alors très certainement, je suis fou.

    Paru en 1980, Ariosto Furioso est un roman ambitieux de Chelsea Quinn Yarbro, car il lorgne sur différentes genres et sous-genres pour remodeler la Renaissance italienne telle qu’elle aurait pu être.

  • Le double corps du roi

    Le double corps du roi

    Titre : Le double corps du roi
    Auteurs : Ugo Bellagamba et Thomas Day
    Éditeur : Mnémos, puis Folio SF [fiche officielle]
    Date de publication : 2003 puis 2007

    Synopsis : À Déméter, la monarchie se meurt. Absû Déléthérion, général ambitieux, assassine le vieux roi Yskander et se proclame régent. Pour asseoir son règne, il a besoin de l’armure fabriquée jadis par le Dieu-Forgeron, symbole de la légitimité monarchique : l’Hérakléion. Malheureusement pour le régicide, Égée Seisachtéion, poète et bretteur hors pair, confident d’Yskander, s’empare de l’armure. Aidé du contrebandier Johan Solon, il la cache dans la Canopée, royaume sylvestre réputé impénétrable, où vivrait un héritier au trône. La lutte contre le despote Déléthérion s’engage, inégale, sanglante, désespérée…
    Inspiré des travaux de l’historien Kantorowicz, Le double corps du roi est un roman de fantasy épique où les drames intimes se résolvent en batailles d’un réalisme stupéfiant. Un livre grand spectacle, à couper le souffle.

    Note 3.5

    Le pouvoir corrompt tout, s’empare du meilleur pour en faire le pire ; séduit les faibles qui rêvent d’être puissants et affaiblit les puissants qui rêvent de l’être encore plus. Comment prendre le temps d’aimer quand le pouvoir vous attend au détour de chaque intrigue, de chaque lutte d’influence, toujours prêt à frapper, à transformer le bien en mal, à envenimer la moindre situation. Le pouvoir est traître, c’est un démon ; il reprend dix fois ce qu’il a d’abord négligemment poussé vers vous.

    Choc en perspective ! D’un côté, il y a Ugo Bellagamba, universitaire spécialisé dans le droit, mais féru d’Histoire, et « accessoirement » membre de l’organisation du festival international des Utopiales de Nantes ; il a aussi « commis » Tancrède, une uchronie chez Les Moutons électriques. De l’autre, il y a Thomas Day, auteur de textes de science-fiction, fantasy et fantastique souvent durs et glauques, reconnu autant en tant qu’écrivain qu’en tant qu’éditeur, et maintenant scénariste de bande dessinée. Autant vous dire qu’un tel duo qui s’associe pour écrire de la fantasy, ça s’apprécie.

  • Gagner la guerre

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    Titre : Gagner la guerre
    Cycle : Récits du Vieux Royaume, tome 2
    Auteur : Jean-Philippe Jaworski
    Éditeur : Les Moutons électriques (La Bibliothèque voltaïque) (fiche officielle), puis Folio SF
    Date de publication : 17 mars 2009
    Récompenses : Prix du Premier Roman de la Région Rhône-Alpes 2009, Prix Imaginales 2009 du meilleur roman francophone

    Synopsis : Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier ». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…
    Jean-Philippe Jaworski, né en 1969, est l’auteur de deux jeux de rôle : Tiers Âge et Te Deum pour un massacre. La fureur des batailles, la fougue épique et l’humour noir sont au rendez-vous de cette deuxième plongée tumultueuse et captivante dans les « Récits du vieux royaume » : après Janua Vera (prix Cafard cosmique 2008), le retour très attendu de Don Benvenuto !

    Note 4.5
     
    Coup de coeur

    J’ai une connaissance intime de la République. Je sais tout de ses faiblesses : la vanité, la coquetterie artistique, l’affairisme, le clientélisme, la corruption, le populisme, le chauvinisme, la calomnie… Sans oublier le mépris, bien sûr. Autant de petits travers qu’il suffit de flatter pour circonvenir les élites, pour faire brailler la plèbe dans la rue, pour faire crier la République toute entière comme une courtisane. Je baise la République, et je la baise bien. J’ai cerné l’essence même de Ciudalia, et c’est la raison pour laquelle Ciudalia m’aime.

    J’ai mis du temps à attaquer Gagner la guerre après avoir dévoré Janua Vera, mais ce fut lors d’un épique voyage en Italie (je l’ai lu uniquement durant les quelques moments en bus) qui seyait parfaitement à l’ambiance de ce premier roman de Jean-Philippe Jaworski.