• Quand Babelio rencontre les éditions 404

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    Babelio poursuit ses interviews régulières de maisons d’édition : à l’occasion du salon Livre Paris 2016, c’est le tour des éditions 404.

  • Cher pays de notre enfance

    Cher pays de notre enfance

    Titre : Cher pays de notre enfance
    Scénaristes : Étienne Davodeau et Benoît Collombat
    Dessinateur : Étienne Davodeau
    Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
    Date de publication : octobre 2015

    Synopsis : C’est la mort du juge Renaud, à Lyon, le 3 juillet 1975, premier haut magistrat assassiné depuis la Libération. Ce sont des braquages de banques, notamment par le fameux gang des Lyonnais, pour financer les campagnes électorales du parti gaulliste au pouvoir. Ce sont les nombreuses exactions impunies du SAC (le Service d’Action Civique), la milice du parti gaulliste, dont la plus sanglante fut la tuerie du chef du SAC marseillais et de toute sa famille à Auriol en 1981 (ce massacre aura bouleversé la France entière, et aura entraîné la dissolution du SAC par le parlement en août 1982). C’est l’assassinat de Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, maquillé en suicide grossier dès la découverte du corps dans cinquante centimètres d’eau, le 30 octobre 1979, dans un étang de la forêt de Rambouillet. Ce sont 47 assassinats politiques* en France sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing ! Avec, en arrière plan, le rôle actif joué par le SAC, la milice gaulliste engagée alors dans une dérive sanglante. C’est une page noire de notre histoire soigneusement occultée, aujourd’hui encore. En nous faisant visiter les archives sur le SAC, enfin ouvertes, en partant à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque – députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore malfrats repentis –, en menant une enquête approfondie et palpitante, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous font pénétrer de plain-pied dans les coulisses sanglantes de ces années troubles et nous convient à un voyage étonnant, instructif et passionnant à travers les heures sombres de la Ve République.

    Note 3.0

    Alors ? C’était quoi, le SAC ? Les silences et les hésitations de certains de nos interlocuteurs nous en apprennent peut-être autant que leurs réponses. Le SAC, c’était cette zone grise de la Ve République dont on n’aime pas vraiment se souvenir.

    ♫ Douce France. Cher pays de notre enfance. Bercé de tendres insouciances. ♫
    Et, en effet, que nous sommes bercés de tendres insouciances concernant notre chère Ve République qui ne veut pas mourir. Elle dure, elle dure, sans jamais s’arranger, et cela ne date pas d’hier que le pouvoir politique républicain de nos représentants phagocyte le pouvoir de ceux qu’ils sont censés représentés.

  • Communardes ! L’aristocrate fantôme

    Communardes ! L'aristocrate fantôme

    Titre : L’aristocrate fantôme
    Série : Communardes !
    Scénariste : Wilfrid Lupano
    Dessinateur : Anthony Jean
    Éditeur : Vent d’Ouest
    Date de publication : 2015

    Synopsis : Belle et rebelle…1871. Élisabeth Dmitrieff, une belle jeune femme russe de tout juste vingt ans arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe d’Europe : l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. Véritable passionaria socialiste et va-t-en-guerre, elle est envoyée par Karl Marx lui-même ! Sa beauté et sa verve, qui la distinguent des autres insurgées, d’origines plus populaires, suscitent l’intérêt des « hommes » jusqu’ici peu sensibles aux revendications des communardes. Ainsi, paradoxalement, l’une des premières grandes figures du combat pour le droit des femmes en France était… une aristocrate russe.

    Note 4.0

    -Tu vas trop vite! L’heure est à l’unité et tu fais peur à tout le monde avec tes revendications guerrières!
    -A tout le monde ? vraiment? Ou à une poignée de vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l’écart des affaires pendant encore un siècle ou deux?

  • Le vaisseau ardent

    Le vaisseau ardent

    Titre : Le vaisseau ardent
    Auteur : Jean-Claude Marguerite
    Éditeur : Denoël / Folio SF
    Date de publication : 2010 / 2013

    Synopsis : En Yougoslavie, Anton et Jak, dix et onze ans, assouvissent leurs rêves de piraterie en chapardant sur les bateaux du port. En échange d’alcool, un ivrogne leur raconte l’épopée du Pirate Sans Nom, un forban hors du commun qui aurait disparu sans laisser de trace, en emportant le plus fabuleux trésor de l’histoire de la piraterie. Pour Anton, ce qui n’est sans doute qu’une légende va devenir sa principale raison de vivre. Devenu pilleur d’épaves, sa quête le mènera aux quatre coins de la planète, et il découvrira que derrière l’énigme du Pirate Sans Nom s’en cache une autre, bien plus ancienne, celle du Vaisseau ardent. De l’Égypte prépharaonique à l’Amérique contemporaine, en passant par l’âge d’or des Caraïbes et les glaces du Groenland, Le Vaisseau ardent nous embarque pour la plus grande chasse au trésor jamais contée. Mais quelle est la vraie nature du trésor ?

    Note 3.5

    Encore une fois, marin stupide, tu perds et meurs d’être cupide. La chance n’est pas pour les pirates, j’en suis le pire, et je m’en flatte ! Grands capitaines, marchands, bedeaux : tous veulent y croire, et tombent de haut. Un peu d’or et la raison choit ; c’est la même chose chaque fois.

  • Dragons

    Dragons

    Titre : Dragons
    Auteurs/Nouvelles : Daylon (« Chansons pour Ouroboros ») ; Frédéric Jaccaud (« Soldats de plomb ») ; Thomas Day (« La contrée du dragon ») ; Virginie Bétruger (« Coeur de Pierre ») ; Jean Claude Bologne (« Le dragonneau anorexique ») ; Ugo Bellagamba (« Les années d’orichalque ») ; Francis Berthelot (« Au seuil de Loïkermaa ») ; Charlotte Bousquet (« La mort de Tlatecuhtli ») ; Robin Tecon (« Au plus haut des cieux ») ; David Camus (« Draco Luna ») ; Estelle Faye (« La suriedad ») ; Eudes Hartemann (« Le feu sous la cendre ») ; Philippe Guillaut (« Quelques bêtes de feu et d’effroi ») ; Jérôme Noirez (« D’un dragon à l’autre ») ; Fabrice Colin (« Archéologie d’un monstre ») ; Johan Héliot (« L’huile et le feu ») ; Mélanie Fazi (« Dragon caché ») ; François Fierobe (« Tératologie des confins »)
    Éditeur : Calmann-Lévy
    Date de publication : 2009

    Synopsis : Créatures fabuleuses, parfois bienveillantes, souvent impitoyables, les dragons ont essaimé la quasi-totalité des mythologies humaines, comme destructeurs de mondes ou gardiens de trésors immémoriaux. Traversant les siècles, on les retrouve aujourd’hui au cœur des littératures de l’imaginaire, chaque fois réinventés. Car depuis le Smaug de Bilbo le Hobbit jusqu’aux fameux dragons de Pern, cet animal légendaire a su emprunter mille formes, croiser mille quêtes pour sans cesse répondre aux innombrables rêves – ou cauchemars – qu’il sait susciter dans le cœur des hommes. C’est à cette figure essentielle de la fantasy que se sont confrontés avec talent les auteurs de cette anthologie. Tour à tour effrayantes, épiques ou pleines d’humour, les nouvelles qui la composent forment le plus beau des hommages à son éternelle majesté.

    Note 3.0

    Et le lendemain, jour après jour, ils remontaient en selle. Ils s’assirent au bord des lacs noirs et chauds où nagent d’étranges formes. Ils fatiguèrent leurs yeux, des heures durant, à discerner des monstres dans les profondeurs troubles. Ils s’enfoncèrent dans les montagnes et les déserts, dans des pays inconnus de tous, dans des légendes inouïes qui toutes murmuraient le dragon. Ils avaient appris cent mots pour le nommer : pourquoi ne se révélait-il pas enfin à eux ? « Parce que son temps est passé » disaient les anciens. « Parce que les hommes l’ont trahi » lâchaient les prêtres. « Parce que vous n’avez pas d’yeux pour le voir » osaient les conteurs ambulants. C’était comme si le monde qu’habitaient les hommes s’était peu à peu vidé de sa substance divine. Car oui, sans doute, des êtres nimbés d’une aura mystérieuse, ils en eussent jadis trouvé au cœur de chaque bosquet, au détour de chaque chemin. (P. Guillaut, Quelques bêtes de feu et d’effroi)

  • Holmes (1854/1891?), tome 3 : L’ombre du doute

    Holmes (1854-1891) tome 3

    Titre : L’ombre du doute
    Série : Holmes (1854/1891 ?), tome 3
    Scénariste : Luc Brunschwig
    Dessinateur : Cécil
    Éditeur : Futuropolis
    Date de publication : 2012

    Synopsis : 4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, son frère, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille.Alors que Watson se rend à Pau, où la famille Holmes possède une maison, pour tenter de rencontrer des gens qui ont bien connu Sherlock quand il était jeune, Wiggins part à la rencontre d’un médecin dont le passé est lié au père de Holmes. Il se retrouve alors au cœur d’une manifestation qui va dégénérer en émeute et qui a pour cible… le docteur qu’il recherche

    Note 4.0

    Mon instinct ?! Parlons-en ! Holmes ne cessait de m’interdire de l’écouter. Des faits ! De la logique ! Voilà ce qu’il préconisait. En sept années à ses côtés, je n’ai pas fait l’ombre d’un progrès en ce domaine… Et voilà que je me targue d’éclaircir les circonstances de sa mort ? La douleur de sa disparition m’a fait perdre la tête, Mary ! J’en ai peur !

  • La bataille de Pylos

    La bataille de Pylos

    Titre : La bataille de Pylos
    Auteur : Philippe Lafargue
    Éditeur : Alma (Essai/Histoire) (fiche officielle)
    Date de publication : 12 novembre 2015

    Synopsis : Le long affrontement d’Athènes et de Sparte est la toile de fond sur laquelle se déroule le Ve siècle, devenu pour nous le sommet de la Grèce classique, avec les figures de Périclès et de Socrate. En 425 avant J.-C., Athènes, contre toute attente, emporte à Pylos (Péloponnèse) une victoire décisive sur Sparte. Cette bataille devient, chez les Athéniens, l’enjeu d’un débat sur la démocratie et l’impérialisme. Au bénéfice d’un personnage perturbateur de la politique athénienne : le démagogue Cléon.
    C’est cette bataille que Philippe Lafargue fait d’abord revivre : débarquement naval, armements lourds, armements légers, tactiques, usages du relief… Chacun de ces détails renvoie aussi à des réalités politiques et à des affrontements idéologiques. On comprend alors mieux ce qui se joue chez tous ceux qui ont vécu et commenté l’exceptionnel événement, à commencer par l’Athénien Thucydide. Acteur malheureux des affrontements sans cesse repris entre les deux cités, et finalement remportés par Sparte en 404, il s’en fera l’historien avec La guerre du Péloponnèse, livre fondateur de la science historique.
    La personnalité de Cléon hante non seulement les écrits de Thucydide mais aussi ceux de Platon, d’Aristote, d’Aristophane et de bien d’autres. Plus largement, La bataille de Pylos montre comment aujourd’hui encore l’écriture de l’histoire est indissociable de la politique et de la réflexion sur la démocratie.

    Note 4.0

    On connaît le fameux apophtegme, rapporté par Plutarque, que prononçaient les femmes spartiates au moment où leurs fils partaient à la guerre : « reviens avec ton bouclier ou reviens dessus », c’est-à-dire mort ! Sans doute s’agissait-il d’un aphorisme largement idéalisé car Hanson a montré qu’il n’était pas rare que les combattants perdent ou abandonnent une partie de leur équipement dans le feu de l’action.

    Outre des romans, les éditions Alma tentent aussi de temps en temps l’aventure des essais historiques. C’est ainsi que nous pouvons trouver dans leur catalogue La bataille de Pylos par Philippe Lafargue.

  • La Vénus anatomique

    La vénus anatomique

    Titre : La Vénus anatomique
    Auteur : Xavier Mauméjean
    Éditeur : Mnémos / Le livre de poche
    Date de publication : 2004 / 2006
    Récompenses : Prix Rosny aîné du meilleur roman (2005)

    Synopsis : Voici une singulière uchronie. En 1752, Julien Offray de la Mettrie, qui vient de publier L’homme machine, ouvrage condamné et brûlé pour matérialisme, est tiré de sa retraite de Saint-Malo par ordre du roi. Enrôlé dans le Secret du Roi, cet ancêtre de l’espionnage, il lui faut gagner la Prusse et participer, en compagnie de Vaucanson, de Fragonard l’anatomiste, frère du peintre, et de Casanova, à une grande oeuvre : fabriquer une Vénus anatomique, une femme artificielle. Le siècle des lumières mérite ici pleinement son surnom tant une technologie débridée anticipe largement notre XXIe siècle.

    Note 3.0

    Un pacte lie l’océan aux Malouins. Ce douloureux calcul est logé dans la tête du marin, et aucun trépan ne saurait en venir à bout. Il vaut pour contrat, comme ces promesses d’amour que l’on retrouve parfois gravées sur les galets. Il est cette association irrévocable entre la mer et ses gens. La marée mord le promontoire de schiste, émousse les maux des habitants, digère leurs vices. Et l’océan rappelle à chaque instant au cerveau qu’il est le berceau flottant de tous les êtres. (…) En retour, pour honorer sa part, la cité offre ses meilleurs fils à la mer : Jacques Cartier, qui porta les couleurs royales jusqu’aux rives du Saint-Laurent, Gouin de Beauchesne, premier Français à doubler le Cap-Horn, Mahé de la Bourdonnais, lieutenant à vingt ans de la Compagnie des Indes, puis gouverneur des îles Maurice et de la Réunion. Bien des hauts faits associés à notre belle ville, qui fut un temps république en cœur de France.

  • Les Sœurs de la Tarasque (nouvelle)

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    Titre : Les Sœurs de la Tarasque (nouvelle)
    Auteur : Mélanie Fazi
    Éditeur : Mnémos (dans l’anthologie Reines et Dragons)
    Date de publication : juin 2012

    Synopsis : D’un univers à l’autre, de l’exaltation aventureuse à la retenue intimiste, tout l’éventail de la Fantasy se déploie, porté par sa créature la plus légendaire et par sa figure la plus complexe. Drégonjon et son Elfrie, Chuchoteurs du dragon, Reines protectrices ou vengeresses, Sœurs de la Tarasque, Éveilleuse entre deux mondes, Déesse aux deux visages : vivez les frissons de l’épopée et de l’émotion, assistez à la confrontation de ces Reines et Dragons ! Réalisée en partenariat avec les Imaginales, le festival d’Épinal où le meilleur des auteurs de la fantasy française et mondiale se retrouve chaque année, l’anthologie « Reines et dragons » s’inscrit dans la lignée de « Rois et capitaines », « Magiciennes et sorciers » et « Victimes et bourreaux ».

    Note 4.0

    – Vous croyez qu’il est comme ça en vrai ? demande Alexia. Le dessin a l’air hyper vieux.
    – Il vieillit pas, l’Avatar, lui lance Morgane d’un ton qui dit clairement « question idiote ». Y a pas de raison qu’il ait changé.

    L’anthologie met Mélanie Fazi en valeur en lui laissant l’honneur de conclure. Cette auteure aux multiples récompenses pour ses recueils fantastiques nous glisse une nouvelle fraîche et, mine de rien, contemporaine.

  • Cet œil brillant qui la fixait (nouvelle)

    reines-et-dragons-c1[1]

    Titre : Cet œil brillant qui la fixait (nouvelle)
    Auteur : Nathalie Dau
    Éditeur : Mnémos (dans l’anthologie Reines et Dragons)
    Date de publication : juin 2012

    Synopsis : D’un univers à l’autre, de l’exaltation aventureuse à la retenue intimiste, tout l’éventail de la Fantasy se déploie, porté par sa créature la plus légendaire et par sa figure la plus complexe. Drégonjon et son Elfrie, Chuchoteurs du dragon, Reines protectrices ou vengeresses, Sœurs de la Tarasque, Éveilleuse entre deux mondes, Déesse aux deux visages : vivez les frissons de l’épopée et de l’émotion, assistez à la confrontation de ces Reines et Dragons ! Réalisée en partenariat avec les Imaginales, le festival d’Épinal où le meilleur des auteurs de la fantasy française et mondiale se retrouve chaque année, l’anthologie « Reines et dragons » s’inscrit dans la lignée de « Rois et capitaines », « Magiciennes et sorciers » et « Victimes et bourreaux ».

    Note 3.5

    « Le processus de transformation varie d’une personne à l’autre, en terme de durée », disait l’antique tablette que sa mère lui avait fourrée sous le nez, ensuite. « Le consentement, l’abnégation, le désir sincère de la métamorphose, l’esprit de sacrifice… Ces sentiments-là raccourcissent le délai. À l’inverse, la mauvaise volonté ne fait qu’empirer la situation, en décuplant la douleur. »

    C’est au tour de Nathalie Dau de nous faire connaître sa vision du lien entre dragon et reine, à l’aide de son écriture d’un fantastique sensible et émouvant.