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1984
Titre : 1984
Auteur : Georges Orwell
Éditeur : Galliamard / Folio SF
Date de publication : 1950 / 1972Synopsis : De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée.
Dans le passé, aucun gouvernement n’avait le pouvoir de maintenir ses citoyens sous une surveillance constante. L’invention de l’imprimerie, cependant, permit de diriger plus facilement l’opinion publique. Le film et la radio y aidèrent encore plus. Avec le développement de la télévision et le perfectionnement technique qui rendit possibles, sur le même instrument, la réception et la transmission simultanées, ce fut la fin de la vie privée.
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Si tard, il était si tard
Titre : Si tard, il était si tard
Auteur : James Kelman
Éditeur : Éditions Métailié
Date de publication : 10 septembre 2015
Récompenses : Booker Prize 1994Synopsis : Glasgow, dimanche matin, Sammy émerge de deux jours de beuverie. Il n’a plus de portefeuille et est chaussé de baskets qui ne lui appartiennent pas. Suspect, il est arrêté et sauvagement tabassé par la police. À la sortie il se découvre complètement aveugle. Les choses empirent encore : sa petite amie disparaît, la police l’interroge pour un crime mystérieux lié au terrorisme politique et le médecin qu’il finit par consulter refuse d’admettre qu’il est aveugle. Il erre dans les rues pluvieuses de Glasgow, en tentant vainement de donner un sens au cauchemar qu’est devenue sa vie. Sammy navigue avec un curieux détachement entre ingénuité et acceptation, avec une combinaison de courage et de méfiance exprimée dans une prose torrentielle, faite de rudesse, de tension qui ne faiblit jamais. On y lit une parabole politique subtile et noire sur la lutte et la survie, riche d’ironie et d’humour noir.
Juste s’allonger loin de la rue, voilà ce dont il avait envie. Hors de danger. Tu te mettais à paniquer pour la moindre petite chose comme si ta coordination était affectée ; comme tu voyais plus rien tu te mettais à entendre des trucs. Et là ta putain d’imagination se mettait en branle.
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Le Baron rouge sang
Titre : Le Baron rouge sang
Auteur : Kim Newman
Éditeur : J’ai lu / Bragelonne / Le livre de poche
Date de publication : 1998 / 2013 / 2015Synopsis : 1918. L’Europe est aux mains des vampires. Commandant en chef des armées allemandes, le comte Dracula a juré d’anéantir l’Angleterre, tandis qu’Edgar Poe rédige les mémoires du Baron Rouge. On croise aussi Mata Hari, Kafka et même un petit caporal au front barré d’une mèche brune, qui salue en tendant le bras…
– Il n’y a rien de mauvais en Angleterre que l’empalement du Premier Ministre ne résoudrait.
– Maintenant vous parlez comme Vlad Tepes.
– Un autre gentleman qui s’améliorerait beaucoup au contact d’un pieu d’aubépine. -
Drood
Titre : Drood
Auteur : Dan Simmons
Éditeur : Robert Laffont / Pocket
Date de publication : 2011 / 2012Synopsis : 9 juin 1865. Charles Dickens, alors au faîte de sa gloire, regagne secrètement Londres en train, accompagné de sa maîtresse. Soudain, à Staplehurst, sur un pont, l’express déraille. Seul le wagon où a pris place « l’écrivain le plus célèbre du monde » échappe par miracle à la catastrophe. Au fond du gouffre, alors que Dickens tente de porter secours aux survivants, sa route croise celle d’un personnage à l’allure spectrale qui va désormais l’obséder : Drood. De retour à Londres, Dickens confie le secret de son étrange rencontre à Wilkie Collins, écrivain lui aussi. Quels liens unissent désormais l’inquiétant Drood et l’Inimitable, comme le surnomme avec admiration et ironie Collins ? C’est ce que ce dernier cherche à découvrir en se lançant à la poursuite de Dickens. Mais peut-on raisonnablement accorder crédit au récit de Collins, opiomane en proie à la paranoïa et aux hallucinations ? Inspiré par Le Mystère d’Edwin Drood, œuvre mythique que Dickens laissa inachevée à sa mort — cinq ans jour pour jour après son accident de chemin de fer — , Drood nous entraîne, de cryptes en catacombes, dans le Londres interlope de Jack l’Éventreur et des sciences occultes.
En cet instant je sus que jamais – au grand jamais, dussé-je vivre cent ans et conserver mes facultés jusqu’à l’instant ultime de cette vie et de cette carrière – je ne serais capable de penser et d’écrire ainsi. Le livre était le style, et le style était l’homme. Et l’homme était Charles Dickens.
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Assassin’s Creed, tome 6 : Black Flag
Titre : Black Flag
Cycle : Assassin’s Creed, tome 6
Auteur : Oliver Bowden
Éditeur : Milady (Gaming) (fiche officielle)
Date de publication : 31 octobre 2013 (2013 en VO chez Penguin Books)Synopsis : C’est l’âge d’or de la piraterie et du Nouveau monde. Attiré par les promesses de fortune de ces temps troublés, Edward Kenway, fils cabochard d’un marchand de laine, rêve de prendre la mer en quête de gloire.
Le jour où la chaumière familiale est attaquée, il juge le moment opportun pour fuir sa vie de misère. Très vite, il devient l’un des plus redoutables pirates de son temps.
Mais la convoitise, l’ambition et la traîtrise sévissent dans son sillage et, lorsque Kenway découvre l’existence d’un terrible complot qui menace tout ce qui lui est cher, la vengeance devient son nouveau but.
C’est ainsi qu’il va se retrouver propulsé au cœur de la lutte séculaire qui oppose les Assassins et les Templiers.Qui n’a jamais entendu un homme hurler tandis qu’on lui réduit les rotules en miettes ne sait pas ce qu’est un cri de douleur.
Poursuivons tranquillement notre petit bonhomme de chemin dans les novellisations officielles de la saga de jeux vidéo Assassin’s Creed !
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Mother London
Titre : Mother London
Auteur : Michael Moorcock
Éditeur : Denoël (collection Lunes d’encre) / Folio SF
Date de publication : 2002 / 2007Synopsis : Mary Gasalee, David Mummery, Josef Kiss…Tous les trois sont fous. C’est en tout cas ce que veut faire croire la bonne société londonienne qui ne cessera de les abrutir de médicaments ou de les enfermer sous prétexte qu’ils entendent des voix. Et s’ils n’étaient pas si fous que ça ? Et si les secrets, l’esprit de Londres leur étaient réellement dévoilés grâce à ce pouvoir incompréhensible qui leur permet de lire les pensées des gens qu’ils croisent ? De 1940 à la fin des années quatre-vingt, de l’Angleterre du Blitz à celle de Margaret Thatcher, c’est leur saga qui nous est contée, indissociable de celle de cette ville bâtie sur des mythes : Londres. Entre rêve et réalité, histoire et fiction, Michael Moorcock livre avec Mother London une transfiction remarquable, hommage à Londres et au pouvoir de la littérature, qui puise sa source, entre autres, chez Virginia Woolf et James Joyce. Probablement son chef-d’œuvre.
Il a souvent cette vision agréable et banale. Comme si Londres était un pivot autour duquel tout était en rotation, une force stabilisatrice, civilisatrice et progressiste qui influence les comtés avoisinants, la totalité du pays et pour finir l’Empire, et par cet Empire, le monde entier ; une ville plus puissante que toutes celles ayant existé et peut-être plus puissante que celles à venir, car New York ne peut rivaliser avec elle, pas plus que Washington ou toute autre cité. Londres est la dernière capitale des grandes civilisations et les nouveaux empires seront fondés sur des idéaux et des croisades, de pieuses abstractions. L’âge d’or des puissances urbaines a atteint son expansion et entre par conséquent dans une phase de régression qui s’éternisera jusqu’au jour où, comme Athènes et Rome, son souvenir sera devenu plus grand et durable que ses pierres.
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Dracula [1897]
Titre : Dracula
Auteur : Bram Stoker
Éditeur : J’ai Lu
Date de publication : 1897 (VO) / 1978 (traduction française)Synopsis : En arrivant dans les Carpates, le clerc de notaire londonien Jonathan Harker est épuisé par son périple. Mais son client et hôte, le comte Dracula, a tout prévu : une chambre lui a été retenue à l’auberge pour la nuit, an attendant de rejoindre le château en calèche. Mais pourquoi les habitants du village se signent-ils avec des mines épouvantées quand Jonathan leur dit où il compte se rendre ? Pourquoi lui fait-on cadeau d’un crucifix et de guirlandes d’ail ? Malgré ces mises en garde, Harker poursuit sa route. Certes, ces montagnes escarpées, ces loups qui hurlent dans le lointain ont de quoi faire frissonner. Mais enfin, tant de superstitions au cœur du XIXe siècle ! Jonathan est un homme raisonnable…
Nul homme ne soit, tant qu’il n’a pas souffert de la nuit, à quel point l’aube peut être chère et douce au cœur.
Dracula de Bram Stoker appartient à cette catégorie d’ouvrages assez rares : ceux qui ont marqué leur époque et la littérature de manière générale. Composé au XIXème siècle et qualifiable de Pavé (plus de 500 pages), dans un style d’une autre époque, il peut de prime abord démotiver un certain nombre de vocations, ce qui serait tout simplement une grave erreur.
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Le Cercle de Farthing
Titre : Le Cercle de Farthing (Farthing)
Cycle : Le Subtil changement (Small Change), tome 1
Auteur : Jo Walton
Éditeur : Denoël (Lunes d’Encre) (fiche officielle)
Date de publication : 5 février 2015 (2006 en VO chez Tor Books)Synopsis : Huit ans après que «la paix dans l’honneur» a été signée entre l’Angleterre et l’Allemagne, les membres du groupe de Farthing, à l’origine de l’éviction de Churchill et du traité qui a suivi, fin 1941, se réunissent au domaine Eversley pour le week-end. Bien qu’elle se soit mariée avec un Juif, ce qui lui vaut d’habitude d’être tenue à l’écart, Lucy Kahn, née Eversley, fait partie des invités. Les festivités sont vite interrompues par le meurtre de Sir James Thirkie, le principal artisan de la paix avec Adolf Hitler. Sur son cadavre a été laissée en évidence l’étoile jaune de David Kahn. Un meurtre a eu lieu à Farthing et un coupable tout désigné se trouvait sur les lieux du crime. Convaincue de l’innocence de son mari, Lucy trouvera dans le policier chargé de l’enquête, Peter Antony Carmichael, un allié. Mais pourront-ils ensemble infléchir la trajectoire d’un Empire britannique près de verser dans la folie et la haine ? Subtil mélange de roman policier classique et d’uchronie, Le Cercle de Farthing est le roman qui a révélé Jo Walton au grand public, bien avant le succès mérité de Morwenna.
L’hypocrisie anglaise, avait dit une fois David après trois bouteilles de vin, peut être merveilleuse. Des gens qui vous haïssent et vous considèrent comme un moins que rien, et qui en Allemagne vous enfermeraient dans un camp de travail forcé ou vous tueraient, se donnent la peine de faire semblant de ne pas être vraiment insultant.
Voici donc un des premiers romans de Jo Walton, écrit avant de se faire connaître avec le fameux Morwenna.
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Dark Eden
Titre : Dark Eden
Auteur : Chris Beckett
Éditeur : Presses de la Cité
Date de publication : 2015 (2012 en VO chez Corvus)Synopsis : Au cours d’une expédition, des astronautes s’échouent sur une planète, qui ne doit sa chaleur et sa lumière qu’à la bioluminescence de sa flore et à son activité géothermique. Malgré les avaries subies par leur navire spatial, ils décident de tenter de retourner sur Terre ; deux d’entre eux, Tommy et Angela, préfèrent cependant rester plutôt que de courir le risque d’un nouveau voyagemon. Cent soixante-trois ans plus tard, leurs descendants espèrent toujours une expédition de sauvetage de la part des Terriens. Au sein de cette société stagnante et dégénérescente, appelée La Famille, l’adolescent John Redlantern fait tout pour rompre le statu quo. Il ne supporte plus de voir son peuple se cantonner dans la vallée étroite où l’homme a initialement posé le pied et souhaite explorer le reste de ce monde, quitte à se faire des ennemis…
Une chose n’est jamais aussi belle que quand elle va se terminer, et ça reste vrai même quand on est soi-même la cause de sa fin.
C’est via une nouvelle Masse Critique Babelio (merci à eux et aux éditions des Presses de la Cité) que j’ai pu recevoir ce Dark Eden, de Chris Beckett. Annoncé comme lauréat du prix Arthur C. Clarke, ce roman de science-fiction avait le mérite de planter dès son quatrième de couverture une situation étrange qui attirait une certaine attention.
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L’énigme du cadran solaire
Titre : L’énigme du cadran solaire
Auteur : Mary Gentle
Éditeur : Denoël / Folio SF
Date de publication : 2007 / 2011Synopsis : Obéissant à un ordre de Marie de Médicis, sacrée la veille, le maître espion de Sully, Valentin Raoul Rochefort, organise l’assassinat d’Henri IV mais, ne tenant guère à ce que le projet aboutisse, il confie la tâche à un ancien instituteur de province un peu illuminé. Malheureusement, le 14 mai 1610, l’instituteur François Ravaillac profite d’un embouteillage dans les rues de Paris pour poignarder mortellement le roi. Condamné à l’exil, Rochefort se rend en Angleterre où, dès son arrivée, Robert Fludd, un disciple de Giordano Bruno, le charge d’assassiner un autre roi, Jacques Stuart.
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