-
Le jardin des silences
Titre : Le jardin des silences
Auteur : Mélanie Fazi
Nouvelles : Swan le bien nommé ; L’arbre et les corneilles ; Miroir de porcelaine ; L’autre route ; Les Sœurs de la Tarasque ; Le pollen de minuit ; L’été dans la vallée ; Le jardin des silences ; Née du givre ; Dragon caché ; Un bal d’hiver ; Trois renards
Éditeur : Bragelonne (L’autre)
Date de publication : 2014 (novembre)Synopsis : Un bal secret au cœur de l’hiver, une violoniste dont les notes soulèvent le voile des apparences, une dresseuse d’automates dépassée par sa création : à travers ces douze textes ciselés, découvrez ou retrouvez l’univers envoûtant de Mélanie Fazi, auteure rare à la plume délicate, qui joue des mots-émotions avec une justesse bouleversante.
C’est incroyable, un être humain. Ça paraît si petit, fragile, instable. Mais ça peut contenir acide et magma et rester entier. De l’extérieur, on aperçoit à peine quelques lézardes. Ça peut pourrir de l’intérieur et continuer à marcher. (Le jardin des silences)
Après « Notre-Dame-aux-écailles » et « Serpentine », le nouveau recueil de nouvelles de Mélanie Fazi ne fait que confirmer le talent de l’auteur dont la plus grande force réside en sa capacité à réveiller le mystère et la poésie des lieux les plus ordinaires ou des situations les plus glauques. Réenchanter notre quotidien : voilà ce que permettent les textes de Mélanie Fazi.
-
L’océan au bout du chemin
Titre : L’océan au bout du chemin
Auteur : Neil Gaiman
Éditeur : Au Diable Vauvert
Date de publication : 23 octobre 2014
Récompenses : Prix Locus du meilleur roman de fantasy 2014Synopsis : » J’aimais les mythes. Ils n’étaient pas des histoires d’adultes et ils n’étaient pas des histoires d’enfants. Ils étaient mieux que cela. Ils étaient, tout simplement. » De retour dans la maison de sa famille pour des obsèques, un homme encore jeune, sombre et nostalgique, retrouve les lieux de son passé et des images qu’il croyait oubliées. Le suicide d’un locataire dans une voiture au bout d’un chemin, sa rencontre avec une petite voisine, Lettie, qui affirmait alors que l’étang de derrière la maison était un océan. Et les souvenirs de l’enfance, qu’il croyait enfuis, affluent alors avec une précision troublante… Ce sont les souvenirs d’un enfant pour qui les histoires existent dès qu’on les croit et qui se réfugie dans les livres pour échapper aux adultes, un enfant pour qui les contes sont sa réalité.
Les enfants, ainsi que je l’ai dit, ont recours à des voies secondaires et aux sentiers cachés, tandis que les adultes suivent des routes et les itinéraires officiels.
Merci aux Éditions du Diable Vauvert pour m’avoir fait bénéficier gracieusement du dernier livre de Neil Gaiman. Merci car avec « L’océan au bout du chemin », j’ai découvert un univers qui m’est étranger et qui m’a ravi. Conte fantastique, nostalgie de l’enfance avec ses questionnements et ses peurs, le livre est difficile à résumer. Les talents de raconteur de Neil Gaiman sautent aux yeux, c’est une évidence. Il titille habilement notre imaginaire, réussit à nous questionner sur nos propres peurs de l’enfance, des choses qui paraissent banales pour l’adulte que nous sommes devenu mais qui nous mettaient dans des états d’effroi pas possible. Trois générations de femmes (bon la dernière Lettie à 11 ans !) impressionnantes pour aider ce gosse de sept ans.
Au final, une bien agréable surprise pleine de nostalgie.
Autres critiques : Baroona (233°C) ; Gaëlle (Pause Earl Grey) ; Jean-Philippe Brun (L’Ours inculte) ; Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres), Océane (La Pile à Lire) ; Plume (The Last Exit to Nowhere) ; Stelphique (Mon féérique blog littéraire) ; Xapur (Les Lectures de Xapur) ; Ys Melmoth (Imrama – Des mots et des miroirs)
-
Bande de filles
Titre : Bande de filles
Scénario : Céline Sciamma
Réalisateur : Céline Sciamma
Acteurs principaux : Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsey Karamoh, Mariétou Touré,Idrissa Diabaté, Rabah Nait Oufella
Date de sortie française : 22 octobre 2014
Récompenses : Sélection Quinzaine des réalisateurs Cannes 2014.Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
La jeune Marième, trop vite mise devant la dureté de la vie, s’émancipe en rencontrant trois filles qui n’ont pas froid aux yeux. Après le magnifique « Tomboy », j’attendais avec impatience le nouveau film de Céline Sciamma. Et le résultat a fière allure.
Céline Sciamma filme ses personnages sans les juger, ce n’est pas important ici. Elle nous montre comment on se construit malgré les obstacles, les erreurs, les coups durs. Marième/Vic sait qu’elle ne peut compter que sur elle-même, quitte à se tromper. Le film rend compte aussi de l’échec de nos politiques successives, tant éducatives que sociales. Le désespoir semble chevillé au corps de cette jeunesse qu’on a pas pu ou su préparer à un avenir acceptable. Pas étonnant que la violence et les petites combines fleurissent jour après jour lorsque l’on vit justement au jour le jour. Le regard de Sciamma sur la banlieue est juste, ces actrices toutes inconnues donnent une pèche incroyable à son film. La jeune Karidja Touré, entre fragilité et dureté, est la grande révélation de cette bande de filles. Avec ses trois compères, elle donne une justesse et une énergie indiscutable au film, magnifié par une mise en scène inspirée.
Céline Sciamma confirme à ceux qui pouvaient encore en douter qu’elle est l’une des cinéastes les plus douée de sa génération.
Autres critiques : Aurélie (Les Curieuses)
-
Broadway. Une rue en Amérique, tome 1
Titre : Broadway. Une rue en Amérique
Série : Broadway, tome 1
Scénariste : Djief
Dessinateur : Djief
Éditeur : Soleil
Date de publication : 2014 (juillet)Synopsis : Carrefour entre les extravagances du music-hall et les « speakeasies » baignant dans les vapeurs prohibées d’alcool frelaté, Broadway ne dort jamais. Gangsters, écrivains, danseuses, nouveaux riches ou célébrités, tous se donnent rendez-vous sur la « grande voie blanche », animés d’un même désir : saisir le rêve et le faire sien. Le « Chapman’s Paradise » est fermé momentanément : à la mort de Walter, Lenny et George Chapman décident de reprendre la direction de l’établissement. Mais le suicide de l’aîné des trois frères a couvert le club d’une mauvaise aura : il est déserté par ses chorus girls, et les deux frères ne connaissent pas encore grand-chose au monde du showbiz. Faisant fi de leur inexpérience, Lenny et George font le pari de rassembler une nouvelle troupe, et surtout de faire du cabaret un lieu incontournable de Broadway.
– Est-ce qu’il y a vraiment de l’argent à faire avec ce cabaret ?
– Tu rigoles ? C’est Broadway ! La plus grande machine à fric d’Amérique ! Regarde, Lenny ! Voguons sur un océan de billets. Il suffit de lancer notre filet ! Tu vois toutes ces enseignes éclairées ? C’est la grande voie blanche de la fortune ! Un phare qui guide tous les riches vouant un culte sans limite à la vie nocturne. Des gens à l’appétit vorace, qui rythment le pays à coup de festivités, ne recherchant qu’une chose : vivre l’excitation du moment ! Alors à nous de les faire rassasier nuit après nuit puisque Broadway ne dort jamais ! -
Le procès de Viviane Amsalem
Titre : Le procès de Viviane Amsalem (Gett)
Cycle : Trilogie de la réalisatrice avec Prendre femme et Les Sept jours
Réalisateurs : Ronit et Shlomi Elkabetz
Acteurs principaux : Ronit Elkabetz, Menashe Noy, Simon Abkarian, Sasson Gabai
Date de sortie française : 25 juin 2014Synopsis : En Israël, Elisha refuse à sa femme Viviane le divorce qu’elle demande depuis plus de trois ans. Dans ce pays, seuls les rabbins peuvent prononcer ou dissoudre un mariage. Au final, le mari est au-dessus des juges. Viviane montre une grande détermination afin de lutter pour sa liberté.
Chacun apporte sa vie devant le tribunal.
Viviane veut divorcer, son mari Elisha refuse, le tribunal rabbinique est saisi pour ordonner cette affaire. On s’attend à voir de la souffrance, mais pas d’une manière aussi radicale et systématiquement niée.
-
Saga, tome 3
Titre : Saga, tome 3
Série : Saga, tome 3
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateur : Fiona Staples
Éditeur : Urban Comics (Indies)
Date de publication : 2014 (avril)Synopsis : Depuis la mort de son père, Marko peine à recouvrer l’ardeur qui l’animait jusqu’alors. Klara, inquiète pour l’avenir de son fils et de sa nouvelle petite famille, prend donc les rênes de la situation. Une bravoure dont ils auront tous besoin sur Quietus, la planète où vit reclus le romancier D. Oswald Heist. De leur côté, le Testament et Gwendolyne, stimulés par leur désir de vengeance, poursuivent leur traque assidue du couple.
Tous les bons contes pour enfants se ressemblent : une jeune créature enfreint les règles, vit une incroyable aventure, puis rentre chez elle en ayant appris que les susdites règles ne sont pas là pour rien. Bien sûr, le vrai message pour le lecteur attentif est qu’il faut enfreindre les règles aussi souvent que possible, car qui diable ne voudrait jamais vivre d’aventures ?
-
Zaya, tome 1
Titre : Zaya, tome 1
Série : Zaya, tome 1
Scénariste : Jean-David Morvan
Dessinateur : Huang-Jia Wei
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 20 janvier 2012
Récompenses : Prix d’excellence au Prix international du manga 2009Synopsis : Un monde de l’espace et du futur lointain où, sous un vernis très policé et cultivé, se trament complots sur complots, alimentés de meurtres brutaux. Que vient faire dans cette galère Zaya, jeune sculpteuse ? Et surtout, qui est-elle ? Un polar planétaire découpé comme un manga, où le dessin rugueux et « biomécanique » du Chinois Huang Jia Wei fait merveille…
« Merci », c’est vraiment la dernière chose à dire à une femme après l’amour.
Et non, nous n’avons pas droit ici à une version science-fiction de l’escort-girl la plus connue des footballeurs français, Zahia, mais bien à un nouvel univers riche et mystérieux autour d’une héroïne aussi complexe que débrouillarde !
-
Saga, tome 2
Titre : Saga, tome 2
Série : Saga, tome 2
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateur : Fiona Staples
Éditeur : Urban Comics (Indies)
Date de publication : 2013 (septembre)Synopsis : Après avoir réchappé aux horreurs de la planète Clivage, à ses champs de bataille, et aux chasseurs de primes lancés à leur poursuite, Alana, Marko et leur fille Hazel, symbole d’une paix possible entre les deux peuples, s’apprêtent à relever leur plus grand défi : faire la connaissance des grands-parents !
-Je sais que ça ne sera pas facile, mais existe-t-il plus beau symbole de paix qu’un enfant issu de nos deux peuples ?
-Un enfant n’est pas un symbole, c’est un enfant ! Il lui faut de la compote et un parc et une brouette d’autres choses qu’on ne peut pas avoir tant qu’on est en fuite ! -
Saga, tome 1
Titre : Saga, tome 1
Série : Saga, tome 1
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateur : Fiona Staples
Éditeur : Urban Comics (Urban Indies)
Date de publication : 15 mars 2013 (2012 en VO chez Image Comics)Synopsis : Un univers sans limite, peuplé de tous les possibles. Une planète, Clivage, perdue dans la lumière froide d’une galaxie mourante. Sur ce monde en guerre, la vie vient d’éclore. Deux amants que tout oppose, Alana et Marko, donnent naissance à Hazel, un symbole d’espoir pour leurs peuples respectifs. L’espoir, une idée fragile qui devra s’extraire du chaos de Clivage pour grandir, s’épanouir et conquérir l’immensité du cosmos.
Pour un couple, le contraire d’une lune de miel doit ressembler à la semaine qui suit la naissance d’un premier enfant. Peu importe leurs efforts et la pureté de leurs intentions… tout tourne toujours mal.
Et, en général, c’est à ce moment précis que les visiteurs se pointent. Venus de loin pour inspecter les nouveaux parents désespérés. Ceux qui sont sympas apportent de quoi manger…Tout frais dédicacé par Brian K. Vaughan et Fiona Staples au Salon du Livre de Paris 2013, il ne me restait plus qu’à découvrir ce « chef-d’œuvre de l’année comics 2012 » comme tout le monde, ou presque, me vantait ce premier tome de Saga !
-
La petite déesse
Titre : La petite déesse et autres histoires d’une Inde future
Auteur : Ian McDonald
Nouvelles : Sanjîv et Robot-wallah ; Kyle fait la connaissance du fleuve ; L’assassin-poussière ; Un beau parti ; La petite déesse ; L’épouse du djinn ; Vishnu au cirque de chats
Éditeur : Denoël (collection Lunes d’encre)
Date de publication : 2013Synopsis : En 2004, Ian McDonald publiait en Angleterre un roman d’une ambition peu commune dans le paysage de la science-fiction contemporaine, « Le Fleuve des dieux », un livre monstre de plus de 600 pages, aux multiples intrigues situées dans une Inde de 2047 balkanisée et en proie à une sécheresse sans précédent. En 2009, Ian McDonald a rassemblé sous le titre La Petite Déesse les sept nouvelles et courts romans qu’il avait écrits sur cette même Inde du futur. On y découvre, souvent par le biais du regard d’enfants, un sous-continent où les hommes sont quatre fois plus nombreux que les femmes, où se côtoient puissants, gens d’une extrême pauvreté, intelligences artificielles et stars virtuelles, tous confrontés à des menaces d’un genre nouveau.
Elle m’agace assez vite, cette tendance de nombreux Indiens à présumer que comme notre culture est très ancienne, nous avons tout inventé. L’astronomie ? Made in India. Le zéro ? Made in India. La nature indéterminée et probabiliste de la réalité telle que révélée par la théorie quantique ? L’Inde. Vous ne me croyez pas ? Les Veda disent que les quatre Grands Ages de l’Univers correspondent aux quatre résultats possibles de notre jeu de dés. Le Krita Yuga, l’Age de la Perfection, est le meilleur score possible. Le Kalî Yuga, l’Age des Dissensions, des ténèbres, de la décomposition et de la désagrégation, le plus mauvais score possible. Tout cela est un jeu de dés divin. Les probabilités ? Indiennes.
Il y a dix ans, Ian McDonald publiait un roman de science-fiction mettant en scène une Inde futuriste, « Le Fleuve des Dieux », qui rencontra un succès retentissant. Avec « La petite déesse », l’auteur revient à cet univers par le bais de sept nouvelles, chacune consacrée à un moment phare ou un concept particulier permettant de véritablement révéler l’incroyable complexité de cette Inde du future.