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Le Dernier fleuve
Titre : Le Dernier fleuve
Auteur : Hélène Frappat
Éditeur : Actes Sud (Domaine français) [site officiel]
Date de publication : janvier 2019Synopsis : Mo porte son frère Jo sur son dos. À eux deux ils forment un drôle de petit animal fatigué, tout entier tendu vers sa propre survie mais qui ne dédaigne ni le jeu ni l’émerveillement. Ils marchent, sans savoir depuis quand, sans savoir où les mènent leurs pas et c’est le crépuscule, mais apparaît l’ombre d’une ruine où passer la nuit. Et au matin, la découverte du fleuve comme une destination évidente.
L’aventure de Mo et Jo est affaire de vie ou de mort. De vie et de mort. Elle est jalonnée de rencontres extraordinaires et effrayantes, salvatrices et menaçantes : enfant-poisson, femme-sorcière, famille gorgone à la langue mystérieuse, êtres terrés dans des grottes, jeune mère-madone, couple qui danse dans un lit…
Traversé de réminiscences qui réveillent l’enfant-lecteur en chacun de nous, un rom an comme une histoire du soir, moins pour s’endormir que pour réapprendre à rêver. Ample, limpide et mouvant, Le Dernier Fleuve accueille et métabolise tous les genres qui l’irriguent pour mieux leur échapper. Hélène Frap pat y fait de l’enfance un territoire mythologique et des enfants, les soldats tranquilles d’un espoir sombre et buté, dans un monde qui flirte avec sa propre fin.Après, l’inconnu commençait. Mo et Jo ne s’étaient jamais aventurés aussi loin. Ils observaient en silence les rives plus larges, les plaines basses, la ligne bleue des marais à peine plus sombre que l’horizon. Ils entraient au royaume de l’eau, où le fleuve gagne sur la terre et le ciel.
Au sein de cette rentrée d’hiver 2019, Hélène Frappat publie un nouveau roman chez Actes Sud, qui a pour but de concilier imaginaire enfantin et nature mystérieuse : Le Dernier fleuve.
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Des impatientes
Titre : Des impatientes
Auteur : Sylvain Pattieu
Éditeur : Actes Sud / Babel
Date de publication : 19 aout 2015Synopsis : C’est un lycée de banlieue comme il y en a beaucoup autour de Paris, un lycée « difficile », selon le journal télévisé… Territoire républicain coincé entre la quatre-voies, le terrain de foot et le commissariat. Tous les jours ils sont plusieurs centaines à converger vers son portail trop petit. Milliers de pieds dans des baskets ou de ballerines identiques achetées chez le chinois. Des crêtes, des franges, des cheveux bouclés, crépus ou lissés. Des L, des S, des STG mercatique, des STI… c’est ici que commence l’histoire d’Alima-Nadine Sissoko et Bintou Masinka. La bonne élève et la grande gueule. L’une rêve d’intégrer Sciences po et l’autre est abonnée aux sanctions et aux boîtes de nuit. Chacune avec de l’énergie à revendre, à dépenser, à affirmer. Les impatiente, ce sont elles deux.
Moi, ces gamins, je les aime… Mes élèves, je les prends comme ils sont, avec leurs conneries, leur langage, leur spontanéité.
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Paysage après la Bataille
Titre : Paysage après la Bataille
Auteur : Philippe de Pierpont
Dessinateur: Eric Lambé
Éditeur : Actes Sud et Frémok
Date de publication : Octobre 2016Synopsis : L’auto-radio passe Blackbird, Fanny roule vers son ultime refuge, un camping/caravaning sous la neige. Là, avec l’aide des derniers habitants du lieu, elle tentera de chasser ses oiseaux noirs et de soigner ses blessures.
Le Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême 2017 à offert son 44ème Fauve d’Or aux deux auteurs belges Eric Lambé et Philippe de Pierpont pour leur quatrième collaboration autour de Paysage après la bataille, impressionnant pavé de plus de 400 pages. Il faut avouer que je ne savais guère à quoi m’attendre une fois décidé à prendre cet ouvrage à bras le corps. La couverture est pour beaucoup dans l’attrait que peut exercer ce livre. S’y trouve dépeinte une immense toile illustrant une bataille napoléonienne. Pourtant, il n’est nullement question du XIXème siècle ici.
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Kinderzimmer
Titre : Kinderzimmer
Auteur : Valentine Goby
Éditeur : Actes Sud et Babel (version Poche)
Date de publication : Août 2013 et Mars 2015
Récompenses : Prix des Lecteurs du Maine Libre 2013,
Prix des Libraires 2014,Prix Jean Monnet des jeunes Européens 2014, Prix du roman historique coup de cœur des lecteurs du CIC Ouest 2014, Prix de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire 2014, Prix Libraires en Seine 2014, Prix Gabrielle d’Estrées 2014,Prix SOS Libraires Littérature française 2014, Prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Ile de France (Hauts-de-Seine) 2015, Prix Jean d’Heurs 2015Synopsis : En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout. Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.
Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre. -
Un membre permanent de la famille
Titre : Un membre permanent de la famille
Auteur : Russell Banks
Éditeur : Actes Sud
Date de publication : Janvier 2015Synopsis : Un mari humilié qui rôde dans la maison de son ex-femme, un serveur déprimé qui invente à une inconnue une vie qui n’est pas la sienne pour la sauver d’un hypothétique désespoir, des hommes et des femmes qui, pour transcender leur existence ordinaire, mentent ou affabulent à l’envi, sous le soleil de Miami ou sous des cieux plus sombres… Dans ces douze nouvelles d’une extraordinaire intensité et peuplées de personnages cheminant sur le fil du rasoir, Russell Banks, convoquant les angoisses et les tensions où s’abîment les fragiles relations que l’être humain tente d’entretenir avec ses semblables, transmue magistralement le réel et le quotidien en authentiques paraboles métaphysiques.
Avant que les policiers n’éloignent le chien et le libèrent de sa cage, il faudra qu’elle prouve son innocence. Chose qui n’est jamais facile pour une personne noire dans cette ville.
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Ce livre va vous sauver la vie
Titre : Ce livre va vous sauver la vie
Auteur : A.M. Homes
Éditeur : Actes Sud et Babel pour la version poche
Date de publication : Septembre 2008Synopsis : Homme d’affaires bientôt quinquagénaire et déjà coupé du monde, Richard Novak ne sort plus guère de sa luxueuse maison qui domine Los Angeles, se consacrant au double entretien compulsif de sa fortune sur Internet et de sa forme physique, confiée – côte ouest oblige – aux soins attentifs combinés d’une nutritionniste et d’un coach personnels. Deux incidents, concomitants et également insolites, viennent un jour le réveiller de l’hygiéniste amnésie qu’il s’est choisie pour existence. Le premier prend la forme d’une intense douleur physique défiant toute tentative de diagnostic. Le second a pour visage celui, inquiétant, qu’offre l’étrange dépression de terrain qui ne cesse de s’approfondir à quelques mètres de sa forteresse californienne… De ce jour, notre homme s’aperçoit avec stupéfaction qu’une ex-mère au foyer déprimée et une star d’Hollywood peuvent avoir mille choses à se dire, qu’un partenariat commercial peut naître entre le financier qu’il est, un vendeur de donuts immigré et un ancien beatnik icône de la contreculture, que les amitiés ne connaissent de frontières ni ethniques ni sociales, enfin qu’aucun père ne peut décider d’oublier son fils – et inversement. Se risquer à vivre, réapprendre le goût des autres… Et si le salut résidait dans l’aventure très concrètement humaine ?
Les gens devraient faire plus attention. Tout le monde réclame de l’attention, mais personne ne veut en donner.
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Cris
Titre : Cris
Auteur : Laurent Gaudé
Éditeur : Actes Sud (Babel)
Date de publication : 2001Synopsis : Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M’Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d’où ils s’élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l’insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l’horrible cri de ce soldat fou qu’ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, » l’homme-cochon « . A l’arrière, Jules, le permissionnaire, s’éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d’armes le poursuivent avec acharnement. Elles s’élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité. Dans ce texte incantatoire, l’auteur de La Mort du roi Tsongor nous plonge dans l’immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes.
Je mets des pansements sur les morts et j’ampute les vivants. Il y a trop de cris autour de moi. Je n’entends plus les voix. Et je me demande bien quel visage a le monstre qui est là-haut, qui se fait appeler Dieu, et combien de doigts il a à chaque main pour pouvoir compter autant de morts.
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Photo de groupe au bord du fleuve
Titre : Photo de groupe au bord du fleuve
Auteur : Emmanuel Dongala
Éditeur : Actes Sud (Babel pour la collection poche)
Date de publication : Avril 2010
Récompenses : Prix Virilo 2010, Prix Littéraire des Genêts 2010, Prix Ahmadou Kourouma 2011Synopsis : Ce matin, quand Méréana se réveille, elle sait que la journée qui l’attend ne sera pas comme les autres. Elles sont une quinzaine à casser des blocs de pierre dans une carrière au bord d’un fleuve africain. Elles viennent d’apprendre que la construction d’un aéroport a fait considérablement augmenter le prix du gravier, et elles ont décidé ensemble que le sac qu’elles cèdent aux intermédiaires coûterait désormais plus cher, et que Méréana serait leur porte-parole dans cette négociation.
L’enjeu de ce qui devient rapidement une lutte n’est pas seulement l’argent et sa faculté de transformer les rêves en projets – recommencer des études, ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille… Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, les violences sexuelles et domestiques, l’oppression au travail et dans la famille, les “casseuses de cailloux” découvrent la force collective et retrouvent l’espoir. Cette journée ne sera pas comme les autres, c’est sûr, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde.Tu te demandais, en te référant à ce que toi aussi avait vécu, s’il y avait pire endroit pour une femme sur cette planète que ce continent qu’on appelle Afrique.
Une quinzaine de femmes rentre en lutte contre l’injustice faite à leur travail , sous payés. Une lutte pour apporter à leurs enfants un minimum de nourriture et de décence. Mais ici bas, de surcroit en Afrique, vivre au jour le jour est un combat de chaque instant.
Avec une forme narrative qui peut surprendre, Emmanuel Dongala nous offre un magnifique hommage à la femme africaine, réduite à baisser la tête, à supporter la violence des hommes, leur infidélité aussi, la corruption des politiques qui se gave pendant que le peuple se meurt de faim, de maladie, d’indifférence.
Méréana et ces compagnes non rien à perdre, leur abnégation face à un pouvoir manipulateur (conférence internationale des femmes oblige) est leur seule chance.
Elles sont bien décidées à aller au bout de leur revendications malgré les menaces et la violence. Dongala leur donne la parole, les faire vivre avec une empathie qui fait mouche. Il signe un roman plein d’espoir, pour nous rappeler que la misère n’est pas forcément une fatalité. Même si la route est encore bien longue.Qu’elles sont belles ces femmes africaines conté par Emmanuel Dongala.
Elles méritent bien cette photo au bord du fleuve. -
Cris
Titre : Cris
Auteur : Laurent Gaudé
Éditeur : Actes Sud (Babel) (puis Le Livre de Poche)
Date de publication : 2001Synopsis : Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M’Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d’où ils s’élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l’insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l’horrible cri de ce soldat fou qu’ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, » l’homme-cochon « . A l’arrière, Jules, le permissionnaire, s’éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d’armes le poursuivent avec acharnement. Elles s’élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité.
Je me demande bien quel visage a le monstre qui est là-haut qui se fait appeler Dieu, et combien de doigts il a à chaque main pour pouvoir compter autant de morts.
C’est un Cris, c’est un chant… c’est aussi le désert et le vent ! Ah non, pardon. Lapsus. Car ici, nous n’avons pas droit à de belles Musulmanes, mais à des Poilus tous aussi sales et fous les uns que les autres…
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La Mort du roi Tsongor
Titre :
Auteur : Laurent Gaudé
Éditeur : Actes Sud (Babel) (puis Le Livre de Poche et Thélème)
Date de publication : 2002Synopsis : Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s’éteint ; son plus jeune fils s’en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré -et aussi le haïssable -roi Tsongor. Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, la défaite. Car chacun doit s ‘accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte.
Je suis le roi Tsongor, et j’ai sur mes joues et au creux de mes mains autant d’années que tu as de cheveux.
Laurent Gaudé a réussi son coup de main de maître : La Mort du roi Tsongor, on l’attend tout d’abord, on la pleure par la suite, on se la dispute pendant un moment homérique, et enfin on l’honore.