Science-Fiction
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Le club des punks contre l’apocalypse zombie
Titre : Le club des punks contre l’apocalypse zombie
Auteur : Karim Berrouka
Éditeur : ActuSF
Date de publication : 2016
Récompenses : Prix Julia Verlanger 2016Synopsis : Les zombies ont envahi Paris. Un groupe de punks décide de profiter de la situation pour faire flotter le drapeau anarchiste sur la tour Eiffel. Mais, dans l’ombre, des rescapés du Medef ourdissent également un plan infernal. Mêlant univers punk et humour, ce roman post-apocalyptique, ode à l’anarchie et à l’amitié, aborde aussi des questions de société.
Mange-Poubelle peut alors voir que des types armés de fusil sont postés sur les remparts et qu’ils ont des silencieux. Sacré orga, se dit-il, déçu de découvrir qu’une sorte de succédané de l’armée française ou d’organisation paramilitaire a survécu à l’apocalypse. Mais c’était à prévoir. Dans les Appalaches ou dans les plaines du Dakota, il n’aurait pas échappé à la case rednecks survivalistes. La version locale du con armé jusqu’aux ratiches, avec loi du plus fort et zéro projet de reconstruction sociale, est plus terroir et plus respectueuse de la vieille pierre
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Shangri-La

Titre : Shangri-La
Auteur : Mathieu Bablet
Éditeur : Ankama
Collection: Label 619
Date de publication : 2016 (septembre)Synopsis : Dans un futur lointain de quelques centaines d’années, les hommes vivent dans une station spatiale loin de la Terre et régie par une multinationale à qui est voué un véritable culte. En apparence, tout le monde semble se satisfaire de cette « société parfaite ». Dans ce contexte, les hommes veulent repousser leurs propres limites et devenir les égaux des dieux. C’est en mettant en place un programme visant à créer la vie à partir de rien sur Shangri-La, une des régions les plus hospitalières de Titan, qu’ils comptent bien réécrire la « Genèse » à leur façon.

On travaille pour Tianzhu qui, en contrepartie, nous paye avec des crédits Tianzhu, que l’on utilise pour acheter des produits Tianzhu, ce qui leur permet de nous payer. La boucle est bouclée ! Et si on pas assez d’argent, il suffit de faire un crédit la consommation auprès de Tianzhu ! Y a rien qui te gêne ?
Orbite terrestre, quelques siècles dans le futur, la planète bleue devenue inhabitable, usée et abusée, les reliefs de l’humanité sont rassemblés dans une station spatiale bâtie et dirigée par la multinationale Tianzhu. Tous vivent pour et par Tianzhu. Mais tous ne s’en rendent pas compte. Ceux qui s’en rendent compte, eux, s’organisent et protestent. Les dérives scientifiques sont pointées du doigt, la folie surtout qui pousse les savants à jouer à Dieu en cherchant à créer une nouvelle espèce humaine destinée à habiter les plaines de Shangri-La sur Titan.
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Trees, tome 2 : Deux Forêts

Titre : Deux Forêts
Série : Trees, tome 2
Auteur : Warren Ellis
Dessinateur: Jason Howard
Éditeur : Urban Comics (Indies)
Date de publication : 28 octobre 2016Synopsis : Le monde tel que nous le connaissions a disparu. Depuis que ces structures extra-terrestres se sont installées sur la surface du globe, l’humanité tout entière vit au rythme végétal de leur présence, sans véritablement savoir à quoi s’attendre. Suite aux événements survenus à la station arctique de Blindhail, on ignore encore tout de la nature de cette invasion extraterrestre. Ces Arbres seraient-ils une avant-garde, endormie en attendant une intervention de plus grande ampleur ? À New York, une menace s’éveille sous l’Arbre de Manhattan…

Après un premier volume captivant, la suite de Trees est l’objet de nombreuses attentes. Les miennes en tous les cas. Pour rappel, les « Trees » en question sont des arbres extraterrestres gigantesques apparus sans crier gare sur la surface de la planète. Ils sont la preuve que l’espèce humaine n’est pas seule. Warren Ellis et Jason Howard proposaient dans la première partie de leur récit une histoire chorale dans laquelle chacun des six personnages vivait et profitait de la venue des arbres à sa façon en différents points du globe. Aussi ce second tome s’ouvre-t-il sur les suites de l’événement de Blindhail aux côtés du docteur Creasy, biologiste de son état.
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Trees, tome 1 : En pleine ombre

Titre : En Pleine Ombre
Série : Trees, tome 1
Auteur : Warren Ellis
Dessinateur : Jason Howard
Éditeur : Urban Comics (Indies)
Date de publication : 16 octobre 2015
Synopsis : Cela fait maintenant dix ans qu’ils ont atterri. Ils sont présents sur toute la surface du globe. Depuis, rien. Aucun contact. Ils se tiennent là, profondément enracinés tels des arbres d’une espèce extra-terrestre. Dix ans qu’ils maintiennent cette pression silencieuse sur notre monde, sur notre activité, indifférents à notre présence. Cela fait dix ans que nous avons découvert la présence d’une autre forme de vie dans l’univers, mais cette forme de vie n’a jamais reconnu notre existence en tant qu’espèce intelligente, voire vivante…
Il y a dix ans. Ils ont atterri. Dans le monde entier. Comme s’il n’y avait personne. Et ils n’ont rien fait. Aucune communication. Comme s’il n’y avait jamais eu personne ici. Rien en-dessous d’eux.
A l’instar de l’excellent Premier Contact de Denis Villeneuve sorti il y a peu sur nos écrans, Trees relate la venue sur Terre d’une race extraterrestre qui ne semble nullement décidée à nous chercher noise. Point de vilain envahisseur ici mais des arbres aussi placides que gigantesques qui sont venus s’enraciner ça et là sur notre bonne vieille Terre. Hormis cette apparition impromptue qui a provoqué force catastrophes écologiques et humaines, rien ne semble émaner de cette étrange canopée. Pas depuis ces dix dernières années du moins.

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L’Effet Churten

Titre : L’Effet Churten
Cycle : Cycle de l’Ekumen
Nouvelles : L’Histoire des Shobies (The Shobies’ Story, 1990) ; La Danse de Ganam (Dancing to Ganam, 1993) ; Le Pêcheur de la mer Intérieure (A Fisherman on the Inland Sea, 1994)
Auteur : Ursula Le Guin
Éditeur : ActuSF (Hélios) [fiche officielle]
Date de publication : 5 janvier 2017 (entre 1990 et 1994 en VO)Synopsis : Dans le vaste univers de l’Ekumen, tout voyage prend des années. Difficile de garder des relations avec sa famille et ses amis lorsque l’on doit passer d’une planète à l’autre. La galaxie est une mosaïque d’histoires humaines… Jusqu’au jour où on découvre par hasard l’effet Churten, une sorte de transport instantané, abolissant les distances comme jamais entre les mondes. Encore faut-il le maîtriser et l’utiliser à bon escient…
S’inscrivant dans le cycle grandiose de l’Ekumen, ces trois histoires racontent la découverte de cette nouvelle technologie, ses premiers essais, ses premières réussites et ses premiers drames.

Si les histoires sont les seuls bateaux qui nous permettent de naviguer sur le fleuve du temps, aucune embarcation n’est entièrement sûre dans les grands rapides et les hauts-fonds.
[dans Le Pêcheur de la mer Intérieure]L’Effet Churten est un recueil de trois nouvelles (ou novellas, car nous devons être à la limite numérique entre les deux notions) d’Ursula Le Guin qui prennent place dans un univers commun, l’Ekumen, dont il n’est pas nécessaire de savoir quoi que ce soit, et qui a déjà un semblant de cohérence interne ici, puisque les trois récits se mentionnent respectivement entre eux. Pour aborder ce recueil, il suffit de savoir que nous sommes dans un univers de space opera où les voyages prennent d’habitude de longues années entre chaque planète de cette organisation baptisée l’Ekumen. Toutefois, une nouvelle technologie, le churten, permet désormais de pratiquer des voyages instantanés sur des distances galactiques.
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Descender, tome 2 : Lune mécanique

Titre : Lune mécanique
Série : Descender, tome 2
Scénariste : Jeff Lemire
Dessinateur : Dustin Nguyen
Éditeur : Urban Comics (Urban Indies)
Date de publication : 30 septembre 2016Synopsis : À court d’options, TIM-21 et ses compagnons rejoignent l’équipage de Psius, leader de la résistance robotique secrète, vers une destination inconnue. Le petit robot se découvre alors l’existence d’un autre androïde en tout point identique : TIM-22. Au même moment, à la bordure connue de la galaxie, un chasseur de primes écume le secteur à la recherche des foyers de racailles mécaniques. Sa traque le met sur la piste de TIM-21.


C’est étrange de voir à quel point les humains font peu de cas de leurs anciens. Je pense que s’ils pouvaient les désactiver une fois qu’ils deviennent défaillants, comme ils le font avec nous, ils n’hésiteraient pas.
Il était bien temps que Casper revienne me direz-vous. C’est pas faux, vous répondrais-je ! Bien triste de n’avoir point rédigé de chroniques depuis un lustre, je m’en vais vous donner mon avis sur le second tome de la série de science-fiction Descender , l’un de mes coups de cœur de l’année qui vient d’arriver à son terme.
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L’homme qui mit fin à l’histoire
Titre : L’homme qui mit fin à l’histoire
Auteur : Ken Liu
Éditeur : Le Bélial’ (collection Une heure -lumière)
Date de publication : 2016 (août)Synopsis : Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État. Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l’Unité 731 se livra à l’expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d’un demi-million de personnes… L’Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d’occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l’Histoire.
Le fait que nous ne détenions jamais un savoir total idéal, ne nous absout en rien du devoir moral qui nous incombe de prononcer un jugement et de prendre position à l’encontre du mal.
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Rêve de fer

Titre : Rêve de fer (The Iron Dream)
Auteur : Norman Spinrad
Éditeur : Folio SF [fiche officielle]
Date de publication : 2 février 2006 (1973 pour la 1ère édition en VF, 1972 en VO)Synopsis : Et si, écœuré par la défaite allemande en 1918, Adolf Hitler avait émigré aux États-Unis ? S’il s’était découvert une vocation d’écrivain de science-fiction ? S’il avait rêvé de devenir le maître du monde et s’était inspiré de ses fantasmes racistes et belliqueux pour écrire Le Seigneur du Svastika, un roman couronné par de prestigieux prix littéraires ?
Étonnante uchronie et terrifiante parodie, Rêve de fer est une dénonciation sans appel et sans ambiguïté du nazisme.

Mais alors même que l’esprit du Dominateur se tendait pour saper sa volonté, Feric, du fond de sa longue expérience, décela une sensation agréable et lénifiante : un Dom tentait de le prendre dans ses filets. Il attisa résolument le feu de sa formidable volonté avec la torche de la juste haine qu’il vouait à ces créatures sans âme, qui projetaient de substituer à la suprématie des hommes purs leur règne grossier, leur émotion la plus élevée étant le désir d’exterminer leurs supérieurs génétiques, et leur seul but de transformer la Terre à l’image de leur solide bauge.
Ce n’est pas évident d’entrer dans la bibliographie de Norman Spinrad : entre ses fables « sex et rock’n’roll » et ses récits d’anticipation sociale, il n’y a pas forcément d’œuvre emblématique à laquelle s’accrocher en premier lieu. Étrangement, c’est ce qui semble être un de ses romans les plus atypiques qui m’a attiré, car Rêve de fer a été écrit en 1972, alors que l’auteur était en plein dans une phase transitoire, cela est réexpliqué dans la préface rédigée par un certain Roland C. Wagner (qui nous dévoile quasiment tout au passage).
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L'Homme-fourmi

Titre : L’Homme-fourmi
Auteur : Han Ryner
Éditeur : L’Arbre vengeur (fiche officielle)
Date de publication : 22 octobre 2013 (1901 pour la 1re édition)Synopsis : On ne se méfie pas assez des fées, surtout celles qui errent dans les landes désertes et ont tôt fait de vous transformer en fourmi si vous acceptez de les prendre au sérieux. C’est cette aventure hors du commun que le héros de ce livre, tout d’abord incrédule avant de céder à l’émerveillement, va vivre pendant une année. Projeté dans l’univers d’une fourmilière, il découvre la grandeur d’une espèce minuscule dont, revenu au triste monde des hommes, il peinera à traduire les beautés, les intelligences et les héroïsmes.
Sur un thème qui inspirera des auteurs plus ou moins fameux, Han Ryner le premier a imaginé une remarquable et passionnante plongée, vibrante de poésie. Il a surtout cherché « un prétexte à blâmer nos orgueils, à nous qui par les sens, sommes inférieurs à tant d’animaux, à nous qui souvent croyons tout savoir et dont l’intelligence très probablement doit errer magnifiquement parmi une foule d’erreurs insoupçonnées ».
Une leçon de littérature en même temps qu’une leçon de vie. Et un roman inoubliable.
Au pays des fourmis, où la majorité n’a pas de sexe, les êtres sexués sont, naturellement, les plus ineptes des spécialistes.
Il faut exercer sur les mâles une surveillance sévère. Si les femelles ne sont, jusqu’aux fièvres du jour nuptial, que des imbéciles, les mâles, dès la première heure, sont des fous.À l’image de Régis Messac ou de Jacques Spitz, Han Ryner fait partie de ses grands auteurs de SFFF français du début du XXe siècle qu’il convient de découvrir ou de relire assidument car leur vision des littératures de genre est tout autre que la nôtre, et pourtant elle peut être tout aussi utile et actuelle. Les éditions de L’Arbre vengeur ont ainsi décidé de rééditer L’Homme-fourmi de Han Ryner : de son vrai nom Jacques Élie Henri Ambroise Ner, cet auteur méconnu fut à la fois libertaire, anarchiste, antimilitariste et anticléricaliste, bref un bon !
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Le Silence de la Cité

Titre : Le Silence de la Cité
Auteur : Élisabeth Vonarburg
Éditeur : Denoël (Présence du Futur), puis Alire (Romans) [fiche officielle]
Date de publication : 1981, puis 1998
Récompenses : Prix Boréal 1982 ; Prix Rosny-Aîné 1982 ; Grand Prix de la science-fiction française 1982Synopsis : Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.
Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.
Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?
Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarie et aux mutations de toutes sortes ?
Elle ne savait pas qu’il pouvait mourir.
Il avait une peau brune toute ridée, une masse de cheveux blancs toujours en désordre, des yeux bruns qui souriaient au fond de leur réseau de rides ; ou bien c’étaient les rides qui souriaient. De toute façon, on ne pouvait pas dire s’il souriait en regardant sa bouche : il avait trop de moustache. Grand-Père. Elle l’appelait Grand-Père.
Elle ne savait pas que c’était un homme-machine.
Elle n’avait presque jamais besoin d’utiliser son bracelet de communication. Elle avait perdu sa poupée, elle était tombée, Gil ou Marianne lui avaient fait mal en jouant, ou elle s’était disputée avec eux, et il surgissait avant même qu’elle ait vraiment eu le temps de se mettre à pleurer. Il parlait, ou il ne disait pas grand-chose, mais il était toujours là quand il le fallait vraiment. Elle ne savait pas bien pourquoi, mais quand il sentait le tabac, ou l’herbe coupée, et que sa moustache était jaunie, il était davantage… là. Elle sentait très bien, alors, s’il était gai, ou sérieux, ou préoccupé – mais toujours comme il l’aimait. C’était Grand-Père.Rencontrée aux Utopiales de Nantes 2014, Elisabeth Vonarburg a une pêche et un tonus qui font plaisir à voir. Dans Le Silence de la Cité, elle nous narre le récit initiatique d’une jeune fille bien seule dans un monde post-apocalyptique hostile. Première conclusion, même des décennies après son écriture, ce roman est particulièrement frais, pas d’un très grand fun certes car angoissant et glauque, mais sûrement aussi prenant qu’il a dû l’être à sa sortie.

