Récit contemporain
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L'absente
Titre : L’absente
Auteur : Lionel Duroy
Éditeur : Julliard
Date de publication : 18 août 2016Synopsis : Peu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s’enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d’un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route – dont une femme qui le poursuit d’hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Égaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l’histoire de cette femme qu’il a
Il n’y a que dans les livres que tout peut être dit. Si la mère avait eu l’idée d’écrire, elle ne serait pas devenue folle.
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Zapping ciné octobre 2016
Salon du livre ce week-end oblige (avec la 25ème heure du livre au Mans), donc voici un petit zapping des films vus cette semaine
« Chouf » de Karim Dridi est indiscutablement le plus intéressant. En situant son action dans les quartiers Nord de Marseille, il réussit parfaitement à nous plonger dans cet univers incertain, celui des gangs asseyant leur pouvoirs à coup de Kalachnikovs et d’intimidation. Entre documentaire et un scénario qui privilégie l’action, le film se montre toujours intéressant même s’il n’échappe pas à une certaine longueur. Avec un casting de tronches à faire trembler le badaud (suicidaire) qui se hasarderait dans ces quartiers, « Chouf » (regarde, en arabe) est un film réaliste, violent avec un final percutant et efficace. Karim Dridi maitrise parfaitement réalité et fiction et signe un film glaçant mais surtout réussi.
Un film qui réunit derrière la caméra Derek Cianfrance (réalisateur des bons « Blue Valentine » et « The Place Beyond the Place ») et devant Michael Fassbender, Alicia Vikander et Rachel Weitz, avouez que cela a de la gueule et donne envie. Et bien bizarrement non. Cette histoire adaptée du roman de M.L. Stedman joue constamment sur le larmoyant, renforcé par une musique qui devient très vite omniprésente (d’Alexandre Desplat) comme pour souligner aux spectateurs le degré de la tragédie. Fassbender tout en retenue et la belle Alicia Vikander en épouse en mal d’enfant font le boulot avec talent, mais au vu des précédents opus de Cianfrance, on pouvait s’attendre à mieux que ce film lacrymal où, bizarrement, l’émotion ne surgit que rarement. Moyen.
Le troisième film est le remake d’un film culte, « Les sept mercenaires » de John Sturges (1960). Cette fois-ci c’est Antoine Fuqua qui s’y colle. Et on doit bien avouer qu’on reste assez perplexe devant ce western qui se regarde sans déplaisir (le film dure 2h13), mais sans un enthousiasme débordant non plus. Alors bien sur, ça flingue, mitraille, hache, découpe, explose sur un rythme effréné : les pauvres villageois bafoués sont admirables à combattre les méchants qui veulent les exproprier, mais ça ne va pas plus loin. Ici ou là un trait d’humour bienvenu, des acteurs qui font le job, Denzel Washington en tête mais une fois le générique venu le sentiment que cette version 2016 ne restera pas dans les annales. A vous de vous faire votre avis.
Pour finir, le film « Dogs ». Voilà un cinéma roumain qui n’en finit plus de nous surprendre car cette histoire de testament qui va provoquer violence et chaos nous permet de découvrir un réalisateur talentueux Bogdan Miricä. Une ambiance de western, des décors arides, plombés par un soleil harassant, un flic en bout de course, un propriétaire qui découvre que les terrains et la maison légués par son grand-père sont aux mains d’un groupe mafieux, le tout dans un style épuré, avare de dialogues : les pièces du puzzle se mettent en place. Le film installe une ambiance anxiogène dès le départ où la violence semble constamment prête à jaillir. Bogdan Miricä ne cherche pas à amadouer le spectateur, ses personnages ne sont guère sympathiques. Pourtant, le film possède un attrait indéniable et vous glace le sang par la volonté du réalisateur de se complaire dans cet inconfort. Un film en tout cas qui ne laisse pas indifférent.
Bonnes séances !
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Les putes voilées n’iront jamais au Paradis !
Titre : Les putes voilées n’iront jamais au Paradis !
Auteur : Chahdortt Djavann
Éditeur : Grasset
Date de publication : 6 avril 2016Synopsis : Ce roman fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran. Leurs voix surprennent, choquent, bousculent, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire. À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir.
Tout compte fait, je crois que j’exerce ce métier, en grande partie, par goût de transgression. Quand les lois sont criminelles, c’est un honneur d’être rebelle et hors la loi.
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Felix Funicello et le miracle des nichons
Titre : Felix Funicello et le miracle des nichons (Wishin’ and Hopin’)
Auteur : Willy Lamb
Éditeur : Belfond (fiche officielle)
Date de publication : 1er septembre 2016 (2009 en VO chez HarperCollins)Synopsis : Avec en toile de fond l’Amérique provinciale des sixties, la chronique truculente du passage à l’adolescence du jeune Felix. Bourré de tendresse et de nostalgie, un roman d’apprentissage à se tordre de rire.
Nous sommes en 1964. Le rêve américain brille de mille feux, les Beatles sèment l’hystérie sur leur passage et Felix Funicello, dix ans, se morfond dans la très catholique école Saint-Louis-de-Gonzague, dirigée de main de fer par la redoutable soeur Dymphna.
Une année de plus à s’ennuyer ferme ? Pas si sûr. Pour une sombre histoire de boulettes de papier et de chauve-souris, soeur Dymphna est envoyée en maison de repos et remplacée par un ange. Ou plutôt par une Québécoise, Mlle Marguerite, talons hauts, jupe fendue et sourire irrésistible. Presque aussitôt suivie par Zhenya, écolière russe au caractère bien trempé et à l’éducation sexuelle très avancée…
Entre la découverte du french kiss et les premiers frissons de l’école buissonnière, Felix va vivre une année de CM2 inoubliable…L’autre jour, j’ai emmené ma poule au bal, a commencé Chino. Je l’ai embrassée entre les morceaux et elle m’a embrassée entre les valseuses.
Felix Funicello est un petit fripon mais très naïf. Depuis le fin fond du Connecticut, ce fils d’un tenancier de bar et d’une cuisinière hors pair s’apprête à vivre une nouvelle année morne à l’école Saint-Louis-de-Gonzague de Trois Rivières, institution très catholique où les nonnes règnent sur les salles de classe et les prêtres sur le confessionnal.
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Légende
Titre : Légende
Auteur : Sylvain Prudhomme
Éditeur : Gallimard (collection L’arbalète)
Date de publication : 19 août 2016Synopsis : La Crau, désert de pierres aux portes d’Arles. Pays ras, pays nu, abandonné au mistral et aux brebis. C’est là que vivent Nel et Matt, l’un, fils et petit-fils de bergers, aujourd’hui photographe, l’autre, constructeur de toilettes sèches publiques, réalisateur à ses heures perdues. Entre eux une amitié forte, belle. Jusqu’au jour où, travaillant à un nouveau film, Matt s’intéresse à la vie de deux cousins de Nel aujourd’hui disparus. Deux frères maudits, qui ont traversé comme des comètes ces mêmes paysages, se consumant à toute allure, en pleines années 1980. Allers-retours à Madagascar, adolescence sans parents, fêtes, violence, liberté, insouciance : la trajectoire des deux frères, aussi brève qu’intense, se recompose peu à peu. Échos et correspondances se tissent entre passé et présent, renvoyant Matt et Nel à leurs propres choix, nous interrogeant, à notre tour, sur notre place dans le monde.
-A mon âge, on se fiche de tout, on peut dire ce qu’on pense.
-A tous les âges on peut, vous ne croyez pas ?
-Oui, mais je vois que les jeunes sont beaucoup moins courageux que les vieux. Est-ce que c’est l’époque ? Est-ce que c’est la vieillesse ? -
Juste la fin du monde
Titre : Juste la fin du monde
Scénario : Xavier Dolan d’après la pièce de Jean-Lagarce
Réalisateur : Xavier Dolan
Acteurs principaux : Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Nathalie Baye, Marion Cotillard, Léa Seydoux
Date de sortie française : 21 septembre 2016
Récompenses : Grand Prix Festival de Cannes 2016Synopsis : Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.Pourquoi tu veux retourner la bas, t’es bête ou quoi ?
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Victoria
Titre : Victoria
Scénario : Justine Triet
Réalisateur : Justine Triet
Acteurs principaux : Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaud, Laure Calamy
Date de sortie française : 21 septembre 2016
Récompenses : Sélectionné à la Semaine Internationale de Cannes 2016Synopsis : Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime.
Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu’elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria.-Y-a rien de bon dans ces cartes ? -Même pas une petite éclaircie ?
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La succession
Titre : La succession
Auteur : Jean-Paul Dubois
Éditeur : Editions de l’Olivier (Littérature française)
Date de publication : 18 août 2016Synopsis : Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Jamais il n’a connu un tel bonheur. Pourtant, il se sent toujours inadapté au monde. Même la cesta punta, ce sport dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasserle poids qui pèse sur ses épaules. Quand le consulat de France l’appelle pour lui annoncer la mort de son père, il se décide enfin à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui. Car les Katrakilis n’ont rien de banal: le grand-père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur; le père, Adrian, médecin lui aussi, est un homme étrange, apparemment insensible; la mère, Anna, et son propre frère ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. C’est toute une dynastie qui semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction. Paul doit maintenant rentrer en France pour vider la demeure. Lorsqu’il tombe sur deux carnets noirs tenus secrètement par son père, il comprend enfin quel sens donner à son héritage…
Une simple photo envoyée de France, prise avec un appareil bon marché, suffisait à bouleverser ma vie. Bien plus que l’annonce de la mort de mon père, cette image du compteur me rappelait qui j’étais, d’où je venais, par quelles gonades j’avais dû passer, cette bite, ce gland et cet interminable séjour dans l’utérus des Gallieni. Ces gens-là, incapables de vivre, de supporter leur propre poids sur cette terre, m’avaient fait, fabriqué, détraqué.
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Soy Nero
Titre : Soy Nero
Scénario : Rafi Pitts et Ravzan Radulescu
Réalisateur : Rafi Pitts
Acteurs principaux : Johnny Ortiz, Rory Chocrane, Aml Ameen, Darrell Britt-Gibson, Ian Casselberry, Rosa Isela Frausto
Date de sortie française : 21 septembre 2016Synopsis : Nero a 19 ans, il a grandi aux Etats-Unis puis s’est fait déporter au Mexique.
Etranger dans le pays de ses parents, il est décidé à repasser la frontière coûte que coûte.
Il parvient enfin à retrouver son frère, Jesus, qui vit à Los Angeles.
Pour échapper à la vie de misère à laquelle le condamne sa condition de clandestin, sa dernière chance pour devenir américain est de s’engager dans l’armée.
Nero rejoint le front des green card soldiers.-Je vais m’engager dans l’armée.
-Et pourquoi tu ferais ça ? -Pour me battre pour ce pays et devenir citoyen américain. -
Mr. Ove
Titre : Mr. Ove
Scénario : Hannes Holm d’après le roman de Fredick Backman : « Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove » publié aux Presses de la Cité
Réalisateur : Hannes Holm
Acteurs principaux : Ralf Lassgärd, Bahar Pars, Ida Engvoll, Filip Berg, Stephan Gödicke, Chatarina Larsson
Date de sortie française : 14 septembre 2016
Récompenses : Prix du public Festival de Cabourg 2016Synopsis : Depuis le décès de sa femme et son licenciement, Ove se sent vieux et terriblement inutile. À longueur de journée, il erre dans sa maison comme une âme en peine. Pour s’occuper, il multiplie les rondes de sécurité dans sa copropriété et harcèle ses voisins pour le moindre manquement au règlement intérieur… À 59 ans, grincheux et dépressif, Ove n’attend plus qu’une seule chose de la vie : la mort ! Il décide donc d’en finir… mais ses tentatives de suicide échouent lamentablement. La situation se corse lorsque de nouveaux voisins emménagent, affreusement sympathiques : Parvaneh, une jeune Iranienne, son mari et leurs charmants enfants…
-Vous maltraitez ce chien ? -Un chien ? On dirait plutôt une bottine poilue.