Polar - Thriller

  • Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les ombres

    Blacksad tome 1

    Titre : Quelque part entre les ombres
    Série : Blacksad, tome 1
    Scénariste : Juan Diaz Canales
    Dessinateur : Juanjo Guarnido
    Éditeur : Dargaud
    Date de publication : novembre 2000

    Synopsis : « Il y a des matins où l’on a du mal à digérer son petit-déjeuner. Surtout si on se retrouve devant le cadavre d’un ancien amour. » Dès la première case, le ton est donné. Nous sommes dans un polar. Avec les ingrédients habituels : un meurtre, une grande ville américaine rongée de l’intérieur, une belle poupée salement amochée. Jusqu’au détective privé – un chat baptisé Blacksad – qui contemple, désabusé, l’agitation de la grande ville en soulevant légèrement le store.

    Note 5.0

    Parfois quand j’entre dans mon bureau, j’ai l’impression de marcher dans les ruines d’une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l’être civilisé que je fus jadis.

  • Black Coal

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    Titre : Black Coal
    Réalisateur : Yi’nan Diao
    Acteurs principaux : Fan Liao, Lun-mei Gwei, Xue-bing Wang
    Date de sortie française : 11 juin 2014
    Récompenses : Ours d’Or au Festival de Berlin 2014, Ours d’Argent pour Fan Liao, Prix de la Critique au Festival de Beaune 2014

    En 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects.
    Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme.

    Note 1.5

    Je me suis précipité sur « Black Coal » vu l’encensement de la presse pour ce film chinois, il est vrai reparti de Berlin avec l’Ours d’Or, rien que ça, au détriment du génial « The Grand Budapest Hôtel » de Wes Anderson.
    Et bien, je dois avouer que, je ressort de la séance bien dubitatif.

    Car franchement ou les critiques professionnels y voit une critique sociale, stylisé, complexe et mystérieuse, moi je m’y suis surtout ennuyé, agacé par des scènes qui frôlent le ridicule par instant (à l’image de la tentative d’arrestation des premiers suspects aussi navrante que grotesque). Dommage car le mystère entourant la jeune femme, la seule à tirer son épingle du jeu, est plutôt intéressant. La réalisation oscille entre le plutôt bien et le grotesque, ce qui nuit complètement à assoir la crédibilité du récit. Comme l’histoire n’a rien de renversant n’ont plus, « Black Coal » est un film esthétiquement intéressant mais globalement bien fade. N’y allez pas quelque peu fatigué, car c’est la sieste assurée.

    Une Chine glauque, plutôt verglaçante que glaçante d‘ailleurs, un polar minimaliste long et peu crédible qui ne m’a pas enthousiasmé pour tout vous dire.

     

  • Ultime bande-annonce pour Sin City : A Dame to Kill for / J’ai tué pour Elle !

    Affiche Sin City A Dame to Kill For

    La nouvelle adaptation de l’œuvre mythique de Frank Miller, Sin City propose cette fois-ci une bande-annonce très conséquente ! Le film arrivera le 17 septembre en France, et espérons que la communication s’arrêtera là car avec de tels visuels et une quantité astronomique de posters, il ne reste plus qu’à connaître la fin.

    Synopsis : Une femme, forcément fatale, rôde dans Sin City, la ville du péché, et elle a choisi sa proie, un homme, forcément crédule, car après le corps à corps brûlant, la mante religieuse se débarrasse toujours du mâle.

  • 100 Bullets, tome 1 : Première salve

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    Titre : Première salve
    Série : 100 Bullets, tome 1
    Scénariste : Brian Azzarello
    Dessinateur : Eduardo Risso
    Éditeur : Urban Comics (Vertigo Classiques)
    Date de publication : 9 mars 2012 (1999 en VO chez DC Comics – Vertigo)

    Synopsis : L’impassible Agent Graves a une proposition à vous faire : dans la mallette qu’il vous confie, la photo de votre pire ennemi et le nécessaire pour vous en débarrasser : une arme, 100 munitions totalement intraçables et l’assurance d’une totale immunité. Dizzy la délinquante, Dolan, barman sur le retour, et Chucky, joueur invétéré, vont-ils tour-à-tour saisir cette chance unique de rayer de l’équation la personne qui a fait de leur vie un enfer ?

    Note 3.0

    Les rues sont pas à nous. Y a que le sang qui y coule qui est à nous.

    Vous n’avez rien demandé à personne, mais vous vous êtes fait avoir quand même ? Un mystérieux personnage encravaté vous offre la possibilité de vous venger, arme intraçable à l’appui avec 100 balles utilisables selon votre bon vouloir. Que faites-vous ? Vous vous vengez directement, vous laissez couler ou bien vous tentez de rétablir les choses de manière plus ou moins pacifique ?

  • Le sourire de Rose

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    Titre : Le sourire de Rose
    Auteur : Sacha Goerg
    Éditeur : Co édition : Arte éditions et Casterman (Label Professeur Cyclope)
    Date de publication : 28 mai 2014

    Synopsis : Desmond, un gentil raté qui dispute à son ex-femme la garde de leur fils Théo, rencontre la jolie Rose. La jeune femme dissimule un secret : cleptomane, elle a dérobé à François, un vieux beau fortuné, un objet auquel il tient particulièrement. Tandis que Desmond s’abandonne peu à peu à l’attirance qu’il ressent pour Rose, les problèmes de celle-ci vont prendre une tournure pressante : flanqué de son garde du corps, François les prend en chasse, déterminé à récupérer son précieux objet à n’importe quel prix.

    Note 3.0

    Cette jeune femme est un parasite qui tente de donner du sens à sa vie en volant des fragments d’histoire aux autres. Vous devriez garder vos distances

    Ca va pas fort pour Desmond. Au chômage, sa femme l’a quittée et essaie de le priver de voir son fils Théo. Mais un jour, sa route croise l’énigmatique Rose. Deux hommes tentent alors de la kidnapper. Desmond intervient. Il aurait pas du !

  • La chambre bleue

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    Titre : La chambre bleue
    Roman original: « Les amants frénétiques » de Georges Simenon
    Réalisateur : Mathieu Amalric
    Acteurs principaux : Mathieu Amalric, Léa Drucker, Stéphanie Cléau, Laurent Poitrenaux
    Date de sortie française : 16 mai 2014
    Récompenses : Sélectionné à Cannes dans la catégorie « Un certain regard »

    Synopsis : Dis- moi Julien, si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ? Un homme et une femme s’aiment en secret dans une chambre, se désirent, se veulent, se mordent même. Puis s’échangent quelques mots anodins après l’amour. Du moins l’homme semble le croire. Car aujourd’hui arrêté, face aux questions des gendarmes et du juge d’instruction, Julien cherche les mots. « La vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup. » Que s’est-il passé, de quel crime est-il accusé ?…

    Note 3.0

    Un couple vient de faire l’amour, deux corps qui ne font qu’un et pourtant l’heure est de rentrer chacun chez soi, retrouver les trompés. Faire comme si de rien n’était. Amalric ne triche pas, d’entrée l’on sait que ces deux là, sont du mauvais côté. Il filme les corps, les sexes avec une certaine complaisance m’a-t-il semblé. Puis, on retrouve l’homme les mains entravées qui subit les questions des gendarmes, puis du juge. Adultère, meurtre, enquête, interrogatoire, flashbacks, procès. Le tout en un heure quinze.

    Le nouveau film d’Amalric ne risque pas de réconcilier ses fans et ses détracteurs. Il est en effet extrêmement stylisé (trop ?), il se veut déroutant dans sa construction, les informations nous arrivant par bribes, et pourtant semble au final assez classique. Sa mise en scène se veut froide, clinique, pas la moindre empathie pour ses personnages, c’est peut-être là que le bât blesse. Tout semble jouer sur le même ton monocorde. Au spectateur de se débrouiller, d’y croire ou non. Son film ne m’a pas sur le coup emballé plus que ça. Pourtant, il distille petit à petit son venin, son trouble. Julien Gahyde encaisse les questions, une forme de lassitude, de fatalisme semble le frapper. Et semer encore plus le trouble chez le spectateur. Coupable ou innocent, manipulateur ou victime muette ? Toutes ces questions restent en suspens et donne au film toute sa saveur. Amalric joue parfaitement sur cette complexité, Léa Drucker et Laurent Poitrenaux (le juge) sont parfaits. Seule Stéphanie Cléau, co-scénariste également, m’a semblé un peu en deçà.

    Simenon ne renierait certainement pas l’adaptation de son roman. A voir

  • Night Moves

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    Titre : Night Moves
    Scénario :  Jon Raymond et Kelly Reichardt
    Réalisateur : Kelly Reichardt
    Acteurs principaux : Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard
    Date de sortie française : 23 avril 2014
    Récompenses : Grand Prix du Festival Américain de Deauville 2013

    Synopsis : Josh travaille dans une ferme biologique en Oregon. Au contact des activistes qu’il fréquente, ses convictions écologiques se radicalisent. Déterminé à agir, il s’associe à Dena, une jeune militante, et à Harmon, un homme au passé trouble. Ensemble, ils décident d’exécuter l’opération la plus spectaculaire de leur vie…

    Note 3.0

     
     

    Le cinéma de Kelly Reichardt n’est pas facile d’accès. Certains rejetteront tout en bloc certainement. Reichardt filme les lieux et ses personnages avec une lenteur volontaire, avec un parti pris esthétisant assumé. Peu de dialogues, juste le minimum, tout se joue dans les regards, les respirations, les silences. Dans « Night moves » c’est un thriller sur fond d’écologie qu’elle nous propose. Et là encore pas d’action ou presque. Et pourtant la tension est là palpable, anxiogène. La paranoïa gagne nos trois activistes, c’est sur ce seul élément que tient toute la seconde partie du film.

    Reichardt nous donne les codes par petites touches, à nous spectateur de nous débrouiller avec cela. On peut, toute proportion gardée, y voir une filiation avec le cinéma de Gus Van Sant. Jesse Eisenberg découvert dans « The social Network » est excellent, dans ce rôle à la limite de l’autisme.

    Du ciné indépendant (récompensé à Deauville) bien loin des gros blockbusters qui, moi, m’a beaucoup plu.

  • Le dernier diamant

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    Titre : Le dernier diamant
    Scénaristes : Eric Barbier, Tran-Minh Nam et Marie Eynard
    Réalisateur : Eric Barbier
    Acteurs principaux : Bérénice Béjo, Yvan Attal, Jean-François Stévenin, Antoine Basler, Jacques Spiesser
    Date de sortie française : 30 avril 2014

    Synopsis : Simon, un cambrioleur en liberté surveillée, accepte de monter sur le plus gros coup de sa vie: Le vol du « Florentin », un diamant mythique mis en vente aux enchères par ses propriétaires. Pour réussir, il devra approcher Julia, l’experte diamantaire, pour qui la vente constitue un enjeu personnel et familial considérable. Au-delà d’un casse particulièrement osé, Simon entrainera Julia vers un destin qu’elle n’aurait pas pu imaginer.

    Note 3.0
     

    On pourrait faire le rapprochement avec les « Océan’s » de Soderbergh. Il y a un peu de cela dans le nouveau film d’Eric Barbier. Une équipe d’experts près à tout pour récupérer un fameux diamant.

    Eric Barbier reprend un thème cher au cinéma français, le braquage. Celui qui semble le plus improbable, le plus fou, du projet à sa réalisation. Le réalisateur retrouve d’ailleurs Yvan Attal qu’il avait dirigé dans son précédent film « Le serpent ». Un scénario bien ficelé même si certaines ficelles sont parfois un peu grosses, un sens indéniable du rythme, des rebondissements, des comédiens bien dirigés, autant de d’atouts pour ne pas bouder notre plaisir. Bérénice Béjo prouve que ces choix sont toujours judicieux. Dans le rôle d’une héritière au tempérament bien trempé, elle est une nouvelle fois excellente. Yvan Attal, lui, se glisse avec crédibilité dans ce rôle de voyou charismatique. Jean-François Stévenin ou Jacques Spiesser sont toujours des seconds rôles crédibles.

    « Le dernier diamant » n’a pas d’autre but que de nous distraire avec une scénario bien ficelé. Il y réussit largement.

  • La voie de l’ennemi

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    Titre : La voie de l’ennemi
    Œuvre originale : D’après le film Deux hommes dans la ville de José Giovanni
    Réalisateur : Rachid Bouchareb
    Acteurs principaux : Forrest Whitaker, Brenda Blethyn, Harvey Keitel, Luis Guizman, Ellen Burstyn, Dolorès Hérédia
    Date de sortie française : 7 mai 2014

    Note 3.5

    Synopsis : Garnett, ancien membre d’un gang du Nouveau Mexique vient de passer 18 ans en prison pour meurtre. Avec l’aide d’Emily Smith, agent de probation chargée de sa mise à l’épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sherif Bill Agati veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint.

    Il est toujours délicat pour un réalisateur étranger de faire ses débuts en Amérique. Rachid Bouchareb passe l’épreuve avec une belle audace. Son film raconte la difficile réinsertion d’un taulard qui vient de purger 18 ans derrière les barreaux pour le meurtre d’un officier de police. Aidé de son agent de probation (formidable Brenda Blethyn), William aspire à retrouver une vie simple et ordinaire. En prison, il a étudié et s’est converti à l’Islam. Mais son ex-complice et le shérif du coin, pour différentes raisons, s’attachent à lui rendre la vie impossible.
    En réadaptant un film de José Giovanni « Deux hommes dans la ville » avec notamment l’aide de l’écrivain Yasmina Khadra, il nous offre un polar de belle facture.

    Son principal propos est bien sûr la rédemption et le pardon. Mais, en arrière plan, on trouve aussi le drame de l’immigration clandestine à la frontière mexicano-américaine. Bouchareb installe son histoire avec précision, plans très lents, répétitions de gestes anodins, omniprésence des grands espaces désertiques (impression de liberté). Forrest Whitaker lutte pour canaliser sa violence devant la bêtise humaine, il est une nouvelle fois excellent. Tout en retenue, il sait que le moindre faux pas lui coutera cher alors que le piège se resserre. Sa conversion à un Islam respectueux et tolérant offre aussi un regard intéressant. Plusieurs scènes nous offrent de beaux moments d’émotion (les retrouvailles avec sa mère adoptive notamment).

    « La voie de l’ennemi » est un polar original, élégant et stylisé. A voir assurément.

  • Joe

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    Titre : Joe
    Réalisateur : David Gordon Green
    Acteurs principaux : Nicolas Cage, Tie Sheridan, Gary Poulter, Adriene Mishler, Aaron Spivey-Sorrells
    Date de sortie française : 30 avril 2014
    Livre original : Joe de l’écrivain américain Larry Brown (1991)

    Note 1.5
     

    Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

    Bon par ou commencer. Un film encensé par la critique, le retour en grâce de Nicolas Cage (si, si c‘est possible), un sujet fort. Autant de voyants au vert.

    Et bien, ce film m’a laissé bien amer, déçu, mis mal à l’aise. On est ici dans affreux, sales et méchants, on peut même y rajouter violents et décérébrés. Pas un personnage pour racheter l’autre. Pourquoi pas me direz-vous ? Oui mais alors pourquoi cette complaisance, alors que ce sont tous de beaux salopards ? David Gordon Green filme (assez mal d’ailleurs) ça avec une bienveillance qui m’a écœuré.
    Quand au personnage de Cage, ancien taulard qui voit remonter sa violence et sa haine sous le prétexte qu’il prend sous aile un ado, il est à la limite du grotesque.

    Cage éructe, tousse comme un tuberculeux, picole comme un trou mais surtout cabotine un max. Moi qui croyait au retour du bon acteur qu’il a été (si, si c‘est possible) , un peu à la Travolta quand has been, il croisa la route de Tarantino pour le génial Pulp fiction, c’est raté. Quand aux femmes, seul le rôle de putain semble être droit de citer dans cet univers. Grande classe. Seul le jeu du jeune Tye Sheridan déjà remarqué dans l’excellent Mud arrive à nous arracher un semblant de compassion. On voit arriver la fin sans surprise mais avec soulagement tant ces deux heures sont nauséabondes.

    Au final, l’addition est bien lourde et le plaisir évanoui depuis belle lurette.

     

    Autres critiques : Cachou (Les Lectures de Cachou)