• On y était ! (à la 25e Heure 2014)

    25e Heure du Livre du Mans 2014

    Le rideau s’est fermé sur le salon du livre du Mans. On est toujours un peu triste de quitter la fête. Dans son nouvel écrin, le magnifique théâtre « Les Quinconces » cette nouvelle édition était consacrée « Aux peuples du fleuve Congo » Un bien beau plateau avec notamment Emmanuel Dongala, Alain Mabanckou, Henri Lopès ou In Koli Jean Bofane entre autres. Avec notamment des débats forts en émotion consacré aux enfants soldats et le témoignage de Serge Amisi enrôlé de force pour répandre la terreur au Congo (« Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain » aux éditions Vents d’ailleurs). Belle rencontre avec Alain Mabanckou toujours aussi passionnant à écouter et sympathique pour échanger.

  • 3 Coeurs

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    Titre : 3 coeurs
    Scénario : Benoit Jacquot et Julien Boivent
    Réalisateur : Benoit Jacquot
    Acteurs principaux : Benoit Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Patrick Mille, André Marcon
    Date de sortie française : 17 septembre 2014
    Récompenses : Sélection au Festival de Venise 2014

    Synopsis : Dans une ville de province, une nuit, Marc rencontre Sylvie alors qu’il a raté le train pour retourner à Paris. Ils errent dans les rues jusqu’au matin, parlant de tout sauf d’eux-mêmes, dans un accord rare. Quand Marc prend le premier train, il donne à Sylvie un rendez-vous, à Paris, quelques jours après. Ils ne savent rien l’un de l’autre. Sylvie ira à ce rendez-vous, et Marc, par malheur, non. Il la cherchera et trouvera une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie…

    Note 2.0

    Voilà un film qui me tenait à cœur. Une distribution poids lourd, un réalisateur talentueux. Et bien, ces trois cœurs là m’ont laissé de marbre.

    Avec une vraie problématique, pourquoi le personnage joué par Poelvoorde nous est aussi indifférent ? Ce n’est pas son jeu qui est là en cause mais à mon avis le choix du scénario. Pourquoi le film nous laisse totalement froid alors que le thème central du film est celui d’une passion dévorante ? Jacquot alourdit sa mise en scène d’une voix off, d’une musique envahissante. Problème de rythme, de cohérence, le film n’arrive jamais à nous émouvoir. Il effleure plusieurs thèmes sans vraiment y creuser un sillon. C’est d’autant plus rageant que Charlotte Gainsbourg est une nouvelle fois magnifique. Au détriment de Chiara Mastroianni ou de la grande Catherine Deneuve, pas vraiment gâtées par leur rôle. Quand à Poelvoorde, « 3 cœurs » confirme l’immense comédien qu’il est.

    Dommage que le film ne soit pas à la hauteur de ces acteurs.

  • Saint Laurent

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    Titre : Saint Laurent
    Scénario : Laurent Bonello et Thomas Bidegain
    Réalisateur : Bertrand Bonello
    Acteurs principaux : Gaspard Ulliel, Jérémie Rénier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar, Aymeline Valade, Dominique Sanda, Micha Lescot, Valérie Donzelli, Helmut Berger.
    Date de sortie française : 24 septembre 2014
    Récompenses : En compétition Festival de Cannes 2014, sélectionné pour les Oscars

    Synopsis : 1967 – 1976. La rencontre de l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

    Note 2.0

    Quelle déception! Deux heures trente qui m’ont laissé de marbre. Bertrand Bonello veut faire chic et choc, il ne provoque que bien peu d’émoi et pire la plupart du temps, il nous ennuie.

    J’attendais avec impatience Gaspard Ulliel en Saint Laurent. Et bien là aussi, si sa prestation est globalement honnête, elle est bien en deçà de Pierre Niney dans le film de Lespert. D’ailleurs, tous les rôles, excepté Louis Garrel (lui excellent) sont des faire-valoir bien tristes. Jérémie Rénier dans le rôle de Pierre Bergé est renvoyé au second plan, voir plus. On se demande pourquoi Bonello nous inflige de longs bavardages avec des investisseurs américains et Bergé, et nous parle aussi peu de leur propre histoire. Quand à Léa Seydoux à part faire acte de présence, elle n’a rien à défendre. Autant le film de Lespert montrait de belle manière les contradictions et souffrances d’YSL, celui de Bonello est privé de toute émotion. On se consolera avec une très belle photographie, avec ici ou là un semblant d’intérêt mais le soufflet retombe bien vite. Alors pourquoi un tel engouement de la presse ?

    A vous de voir, mais pour moi, beaucoup de bruit … pour pas grand chose malheureusement

  • Le monde à l’endroit

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    Titre : Le monde à l’endroit
    Auteur : Ron Rash
    Éditeur : Le Seuil (Points pour la version poche)
    Date de publication : 23 aout 2012

    Synopsis : Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C’est un jeu d’enfant d’embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes scélérates plus tard, Travis est surpris par le propriétaire, Toomey, qui lui sectionne le tendon d’Achille, histoire de lui donner une leçon. Mais ce ne sera pas la seule de cet été-là : en conflit ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L’occasion pour lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du présent.

    Note 4.0

    Chaque fois que dans sa vie, il avait merdé, personne ne s’était proposé pour partager les reproches, mais maintenant qu’il avait fait quelque chose de bien, on se bousculait au portillon pour s’en attribuer le mérite.

  • Bon rétablissement !

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    Titre : Bon rétablissement !
    Adaptation : D’après le roman éponyme de Marie-Sabine Roger
    Réalisateur : Jean Becker
    Acteurs principaux : Gérard Lanvin, Claudia Tagbo, Fred Testot, Swann Arlaud, Jean-Pierre Darroussin, Anne-Sophie Lapix, Daniel Guichard, Philippe Rebbot, Mona Jabeur
    Date de sortie française : 17 septembre 2014

    Synopsis : Suite à un accident, Pierre, la soixantaine, se retrouve cloué au lit avec une jambe dans le plâtre. Misanthrope au caractère bien trempé rêvant de silence et de solitude, voilà que le monde s’invite à son chevet. Il assiste alors impuissant à la valse quotidienne des médecins, infirmières et personnels hospitalier, puis de ses proches dont son frère Hervé. Au fil de rencontres inattendues, drôles ou touchantes, Pierre reconsidère certains a priori et pose sur les autres un regard différent. Et, contre toute attente, ce séjour à l’hôpital finit par ressembler à une renaissance…

    Note 3.0

    Un type se retrouve salement en vrac après un accident aussi spectaculaire qu’improbable. Cloué dans son lit, râleur, bougon, plutôt solitaire, il voit défiler une multitude de personnes dans sa chambre. Et forcément, doit mettre de l’eau dans son vin. Becker aime les acteurs,  » Bon rétablissement !  » en est un bel et sympathique exemple. Gérard Lanvin dans un rôle qui lui va comme un gant est excellent. Jean Becker, Jean-Loup Dabadie et Marie-Sabine Roger (auteur du roman éponyme) pimentent tout cela avec des dialogues qui font souvent mouches. Des seconds rôles plutôt bien troussés : Philippe Rebbot (encore épatant), Claudia Tagbo (la joie de vivre réincarnée), la belle révélation de Swann Arlaud, les débuts plein de charme d’Anne-Sophie Lapix…, autant de signes encourageants.

    Une comédie française qui nous fait passer un moment agréable, c’est pas gagné tous les jours, le film de Becker a ce mérite. Bon ciné!

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  • Pride

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    Titre : Pride
    Scénario: Stephen Beresford
    Réalisateur : Matthew Warchus
    Acteurs principaux : Bill Nighby, Andrew Scott, Dominic West, Imelda Staunton, George Mackay, Joseph Gilgun, Paddy Considine, Freddie Fox, Jessie Cave, Ben Schnetzer.
    Date de sortie française : 17 septembre 2014
    Récompenses : Queer Palm Festival de Cannes 2014

    Eté 1984 – Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d’un minibus pour aller remettre l’argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.

    Note 4.5

    Voilà une comédie sociale qui mérite la plus grande attention. Tout d’abord parce qu’elle est britannique, deuxièmement parce qu’elle brasse toute une palette d’émotions à vous faire chavirer le cœur. Troisièmement, parce que seul, le cinéma britannique à cette force pour raconter la lutte quotidienne contre les injustices sociales.

    Porté par une distribution de haut vol, « Pride » est un film entre « Full Monty » et « Billy Elliot » le tout ayant croisé la route du grand Ken Loach. Solidarité, acceptation de l’autre, lutte contre un pouvoir aveugle de la souffrance de ces salariés privés de travail, combat pour les droits des gays et Lesbiens, le film s’aventure sur des sujets sociétaux qui sont malheureusement toujours à l’ordre du jour trente ans plus tard.
    Le film à une force communicative phénoménal. On en ressort le cœur serré, la gorge sèche, on repense à ce fameux chant « Bread and roses » repris en cœur par les deux communautés, à vous filer la chair de poule.

    Bon c’est comme qui dirait un grand COUP DE CŒUR!

  • Les morts de la Saint-Jean

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    Titre : Les morts de la Saint-Jean
    Auteur : Henning Mankell
    Éditeur : Edition Le Seuil / Poche
    Date de publication : 6 Avril 2001 / Février 2002

    Synopsis : Nuit de la Saint-Jean. Dans une clairière isolée, trois jeunes gens se livrent à d’étranges jeux de rôle. Bientôt, la fête tourne au drame. La peur s’installe dans la région. L’inspecteur Wallander est assailli par le doute. Pris dans l’enchaînement des découvertes macabres et des rebondissements, parviendra-t-il à mener à bien cette enquête qui s’annonce particulièrement ardue?

    Note 4.5

    Tout était calme autour de la nappe bleue. Ils s’étaient rapprochés les uns des autres et écoutaient la musique, enlacés. ils n’étaient pas endormis, non. Mais plongés dans leur rêverie, sans se douter un seul instant de sa présence, juste derrière eux.

  • Les recettes du bonheur

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    Titre : Les recettes du bonheur
      Scénario : D’après le roman éponyme de Richard C. Morais (Livre de Poche 2014)
    Réalisateur : Lasse Hallstrôm
    Acteurs principaux : Helen Mirren, Om Puri, Manish Dayal, Charlotte Le Bon, Amit Shah, Aria Pandya, Farzana Dua Elahe, Michel Blanc, Clément Cibony, Vincent Elbaz
    Date de sortie française : 10 Septembre 2014
    Production : Steven Spielberg, Oprah Winfrey, Juliet Blake

    Synopsis : Hassan Kadam a un don inné pour la cuisine : il possède ce que l’on pourrait appeler « le goût absolu »… Après avoir quitté leur Inde natale, Hassan et sa famille, sous la conduite du père, s’installent dans le sud de la France, dans le paisible petit village de Saint-Antonin-Noble-Val. C’est l’endroit idéal pour vivre, et ils projettent bientôt d’y ouvrir un restaurant indien, la Maison Mumbai. Mais lorsque Madame Mallory, propriétaire hautaine et chef du célèbre restaurant étoilé au Michelin Le Saule Pleureur, entend parler du projet de la famille Kadam, c’est le début d’une guerre sans pitié. La cuisine indienne affronte la haute gastronomie française. Jusqu’à ce que la passion d’Hassan pour la grande cuisine française – et pour la charmante sous-chef Marguerite – se combine à son don pour orchestrer un festival de saveurs associant magnifiquement les deux cultures culinaires. Le charmant village baigne désormais dans des parfums débordants de vie que même l’inflexible Madame Mallory ne peut ignorer. Cette femme qui était autrefois la rivale d’Hassan finira par reconnaître son talent et le prendre sous son aile…

    Note 2.0

    « Les recettes du bonheur » nous offre une sympathique vadrouille dans le Sud de la France, ou une famille indienne achète une vieille bicoque pour ouvrir un restaurant.

  • Gemma Bovery

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    Titre : Gemma Bovery
      Scénario : D’après le roman graphique « Gemma Bovery » de Posy Simmonds
    Réalisateur : Anne Fontaine
    Acteurs principaux : Fabrice Luchini, Gemma Aterton, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Niels Schneider, Elsa Zylberstein, Edith Scob, Kacey Mottet Klein.
    Date de sortie française : 10 Septembre 2014
    Scénario : Pascal Bonitzer et Anne Fontaine

    Synopsis : Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir – outre sa farine quotidienne – le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie…

    Note 2.0

    Quand la belle Gemma Bovery débarque en face de la maison de Martin Joubert, celui-ci y voit la réincarnation de l’héroïne de Flaubert. Les évènements semblent lui donner raison. Le nouveau film avait de bien beaux arguments à faire valoir. Malheureusement Gemma Bovery est bien en deçà du projet initial. Le principal défaut du film vient à mon avis de son scénario. A vouloir jouer sur plusieurs thèmes (comédie sentimentale, drame, fantaisie flaubertienne) le film se perd en route, l’empathie pour les personnages a du mal à faire son chemin. Du coup, ça rame sec et le spectateur suit ça avec un profond ennui. Si Luchini en amateur du grand Gustave était une évidence celle du bobo parisien reconverti en boulanger est lui peu crédible. On vante le travail bien fait (goutez moi ces petits pains !), le charme de cette verdoyante Normandie, on filme la belle Gemma Aterton avec bienveillance, pendant que la femme du boulanger assomme son mari de réflexions désobligeantes. Même la chute finale nous laisse de marbre.

    Anne Fontaine filme ça avec une certaine paresse et nous laisse trop souvent au bord du chemin. A noter tout de même la savoureuse composition d’Elsa Zylberstein en snobinarde insupportable. Trop peu, pour en faire un bon film.

  • Maintenant ou jamais

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    Titre : Maintenant ou jamais
    Scénario: Serge Frydman
    Réalisateur : Serge Frydman
    Acteurs principaux : Leila Bekhti, Nicolas Duvauchelle, Arthur Dupont
    Date de sortie française : 3 Septembre 2014

    Synopsis : Quand on est une mère de famille, en principe, on ne braque pas les banques. Mais par les temps qui courent, ça peut être une solution pour assurer l’avenir de son foyer, et ne pas renoncer à ses rêves. Même si jouer les voleuses peut vite devenir dangereux, et les mauvaises rencontres se transformer en histoire d’amour…

    Note 2.0

    Quand la maison de votre rêve vous passe sous le nez, qu’est-ce vous faites, vous ? L’héroïne de Serge Frydman mariée, maman de deux enfants, s’accoquine avec un petit malfrat pour braquer la banque où son mari vient d’être licencié. Dans l’urgence, entre les courses, les sorties d’écoles, les cours de piano, la belle et le voleur se retrouvent , peaufinent le plan et… Bon, côté crédibilité on a fait mieux, je vous l’accorde. Un petit polar shooté à l’adréaline ? Non , Frydman privilégie l’aspect psychologique au profit de l’action. Louable intention, mais malheureusement son récit souffre de trop d’invraisemblances, d’approximations. On ne tremble pas une seule seconde pour notre apprentie voleuse. Avouez que c’est rageant. D’autant plus rageant qu’avec les excellents Leila Bekhti (d’ailleurs son personnage fait penser au film de Cédric Khan « Une vie meilleure » qu’elle jouait avec Guillaume Canet) et Nicolas Duvauchelle, il y avait de quoi nous donner des sueurs froides.

    « Maintenant ou jamais » ne s’impose jamais comme le polar qu’il aurait pu être. Tout juste sympathique.