• Moi aussi un jour, j’irai loin

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    Titre : Moi aussi un jour, j’irai loin
    Auteur : Dominique Fabre
    Éditeur : Maurice Nadeau éditeur / Points poche
    Date de publication : 2005 / 2012

    Synopsis : Il est 10 h 10, Pierre Lôrmeur se lève. Tous les matins, la même question : que va-t-il faire aujourd’hui ? Chômeur de longue durée, Pierre s’accroche aux petits riens de la vie. Il chérit chaque minute du déjeuner dominical servi par Thérésa et chaque mission confiée par l’agence d’intérim. Malgré les déceptions, Pierre ne perd pas espoir et revisite son passé, en attendant des jours meilleurs.

    Note 4.0

    Il ne faut pas rire de la folie des autres, quand on est pas sur de sa tête.

    Pierre Lormeur, 43 ans, est chômeur longue durée comme on dit. Il est seul, aussi. Alors, au hasard de rencontres fortuites, Lormeur se découvre, se rappelle sa vie d’avant, où l’horizon semblait illimité. Avec l’espoir, peut-être, de reprendre un nouveau départ ? Dominique Fabre prête sa plume aux petites gens, aux laissés pour compte, ceux qui ont raté un virage. Son écriture sensible va droit au cœur. Chez lui, les personnages sont confrontés à la dure réalité du quotidien mais s’accrochent, malgré les embuches, pour rêver à un coin de ciel bleu. C’est écrit avec une délicatesse et une sincérité bouleversante. Avec une grande pudeur aussi.

    Auteur pas assez reconnu à mon sens, j’espère que lui aussi, ira loin, un jour. Ce roman montre qui le mériterait.

  • La Prochaine fois je viserai le coeur

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    Titre : La Prochaine fois je viserai le coeur
    Scénario : Cédric Anger d’après le livre d’Yvan Stefanovitch « Un assassin au-dessus de tout soupçon » Editions Balland (19 juin 1988)
    Réalisateur : Cédric Anger
    Acteurs principaux : Guillaume Canet, Ana Girardot, Jean-Yves Berteloot, Patrick Azam, Arnaud Henriet, Alice de Lencquesaing, Douglas Attal.
    Date de sortie française : 12 novembre 2014

    Synopsis : Pendant plusieurs mois, entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes. Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des auto-stoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages. Il en réchappe d’autant plus facilement qu’il est en réalité un jeune et timide gendarme qui mène une vie banale et sans histoires au sein de sa brigade. Gendarme modèle, il est chargé d’enquêter sur ses propres crimes jusqu’à ce que les cartes de son périple meurtrier lui échappent.

    Note 4.0

    Autant le dire tout de suite, le troisième film de Cédric Anger ne laisse pas indifférent, tant son atmosphère est glaçante, implacable, sans espoir. La double personnalité de ce gendarme assassin qui défraya la chronique à la fin des années 70 et provoqua une psychose évidente est remarquablement restitué. Cédric Anger braque constamment sa caméra sur Guillaume Canet pour mieux observer la folie meurtrière de cet homme, à la fois monstre et malade. Guillaume Canet est une nouvelle fois remarquable, après son personnage de Maurice Agnelet dans le Téchiné il y a quelques mois, il casse de façon impressionnante l’image de gentil garçon que les médias n’ont cessée de lui coller. Entre douleur et folie implacable, enfermé dans une prison mentale effroyable, son jeu mérite toutes les louanges.

    Un film qu’il faut digérer tant il nous dérange mais qui risque de rester dans un coin de notre tête un bon bout de temps.
    L’enfer est sur terre, le film d’Anger en est une parfaite illustration.

  • Où va la nuit

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    Titre : Où va la nuit
    Scénario : Martin Provost et Marc Abdelnour d’après le roman de Keith Ridgway « Mauvaise pente » (édition Phébus)
    Réalisateur : Martin Provost
    Acteurs principaux : Yolande Moreau, Pierre Moure, Edith Scob, Jan Hammenecker, Laurent Capelluto
    Date de sortie française : 4 mai 2011

    Synopsis : Parce qu’elle a été trop longtemps victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et assassine son mari. Elle part alors à Bruxelles retrouver son fils, qui a fui l’enfer familial depuis des années. Mais la liberté apparente n’efface pas la culpabilité, et les histoires de famille ne peuvent se résoudre sans l’accord de l’autre. Rose trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau monde ?

    Note 3.0

    Dans le cadre de la journée « des violences faites aux femmes » le 25 novembre, le film de Martin Provost était projeté dans notre cinéma art et essais. Ce film parle donc d’une femme qui, devant la violence ignoble de son mari, choisit une solution radicale. Et s’enfuit retrouver son fils à Bruxelles. Mais très vite, Rose Mayer doit faire face à ce fils en colère et un policier tenace. La grande force du film, au-delà bien évidemment du sujet, vient de son interprète principale, la grande Yolande Moreau qui retrouve pour l’occasion son metteur en scène du très bon « Séraphine ». Moreau se glisse avec authenticité et talent dans ce personnage dont la vie est bien loin d‘un long fleuve tranquille. Femme battue, humiliée, réduite aux servitudes, elle est bouleversante. Et même si, une fois l’irrémédiable commis, cette fuite douloureuse lorsque son fils découvre la vérité lui permet de retrouver un semblant d‘humanité. Si la lumière vient de Moreau, le film souffre, lui, d’un manque de rythme, n’évite pas les longueurs, et sa direction d’acteurs (excepté Moreau) laisse parfois à désirer.

    Un film sombre à découvrir pour sa formidable actrice.

  • Lulu, femme nue

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    Titre : Lulu, femme nue
    Auteur : Etienne Davodeau
    Éditeur : Futuropolis
    Date de publication : 9 janvier 2014 pour l’intégrale
    Récompenses : – Prix Essentiel à Angoulême, Prix Ouest-France/Quai des Bulles à Saint-Malo, Prix Bédélys au Québec, Prix Saint-Michel en Belgique pour le tome 1

    Synopsis : Elle n’a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde. Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme…

    Note 4.5

    Elle passe trois jours à ne rien faire. Vraiment rien faire. Regarder le monde touner. Seulement être là. Vivante. Asolument vivante.

     

    Je me demandais pourquoi, après avoir vu le film de Solveig Anspach, il ne m’avait qu’en parti convaincu.

  • Respire

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    Titre : Respire
    Adapté : du roman éponyme d’ Anne-Sophie Brasme
    Réalisateur : Mélanie Laurent
    Acteurs principaux : Joséphine Japy, Lou De Laage, Isabelle Carré, Claire Keim, Rasha Bukvic, Thomas Solivérès, Carole Frank, Roxane Duran.
    Date de sortie française : 12 novembre 2014

    Synopsis : Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.

    Note 4.0

    Et bien quelle claque ! La deuxième réalisation de Mélanie Laurent vous trotte un sacré bout de temps dans la tête, une fois la lumière rallumée. Car cette amitié adolescente, toxique à souhait est remarquablement menée par la jeune réalisatrice. Laurent filme au plus près ses actrices, rajoutant un peu plus à notre inconfort. Ses détracteurs ne pourront que se murer dans le silence tant elle fait preuve de maitrise. L’autre grand atout du film vient évidemment du casting. Lou De Laage incarne parfaitement Sarah, charmeuse, manipulatrice, mythomane, elle s’impose comme l’élève phare de cette classe, à la fois ange et démon. Charlie elle, est réservée, solitaire, introvertie. Mais c’est bien connu, les opposés s’attirent. Avec « Respire » on étouffe, on bout de colère une fois « la lune de miel passée », les premières fissures apparaissent, le poison se répand. Et là, c’est la découverte de la formidable Joséphine Japy. Elle donne une densité, une force à son interprétation de Charlie, absolument remarquable. Isabelle Carré, mère fragile incapable de mettre fin à son histoire amoureuse, et aveugle devant le drame qui se met en place sous ses yeux, est comme toujours impeccable.

    Un film poignant, intense mené de main de maitre par Mélanie Laurent. A ne pas manquer.

     

  • Les larmes d’Aral

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    Titre : Les larmes d’Aral
    Auteur : Jérôme Delafosse
    Éditeur : Robert Laffont
    Date de publication : 16 mai 2012

    Synopsis : Irlande, automne 1994. En plein conflit nord-irlandais, Sinead McKeown, grand reporter de guerre, survit à l attentat à la bombe qui tue son mari et l enfant qu elle porte. Très vite, la police découvre que son compagnon a été sauvagement assassiné à l’arme blanche avant même que la bombe n’explose. Les soupçons se dirigent vers Sinead. Abusivement accusée du meurtre de sa propre famille sous prétexte de liens secrets avec l IRA, la jeune femme parvient à s échapper. Fugitive recherchée par toutes les polices, elle n a désormais qu un but : retrouver les véritables meurtriers de ce massacre. Et pour cela un seul indice en sa possession : une fiole contenant des paupières humaines ornées de mystérieux tatouages.
    Paris, au même moment. Un homme, presque nu et terrorisé, est pris en chasse aux alentours de la gare de Lyon par une patrouille-nuit de la BAC. Sur le point d être interpellé, il saute dans la Seine. Quand son corps, marqué de plaies nécrosées, est repêché deux jours plus tard, les premières constatations laissent croire au suicide d un SDF. Mais l affaire prend une tout autre tournure lorsque les policiers qui ont manipulé le cadavre sont frappés d un mal étrange.
    Contre la DST et les experts de la DGSE, Raphaël Zeck, jeune flic du 36 quai des Orfèvres et son adjoint Drago, dit le Serbe, sont chargés de l enquête.
    Ce qu à ce stade ni Sinead ni Raphaël ne peuvent soupçonner, c est que leurs deux enquêtes sont liées. Le pacte qui les réunira malgré eux va les plonger dans un monde où le crime naît de croyances ancestrales effrayantes, de manipulations scientifiques terrifiantes et de « secrets Défense » à glacer le sang.
    Un monde vertigineux au c ur de la folie des hommes, là où les « larmes d Aral » coulent pour l éternité…

    Note 3.5

    Klimov quitta bientôt la route et s’engagea sur une piste qui menait vers le nord. Au bout de vingt minutes, ils virent surgir des silhouettes sombres et massives posées au milieu de la steppe glacée.
    Des navires… Des navires gigantesques aux flancs éventrés gisaient échoués, évoquant des léviathans assoupis dans le silence.
    Un cimetière marin irréel perdu au large de l’ancien lit de la mer d’Aral.

  • Paradise Lost

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    Titre : Paradise lost
    Scénario : Andrea Di Stefano
    Réalisateur : Andrea Di Stefano
    Acteurs principaux : Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Baedem, Ana Girardot, Laura Londono
    Date de sortie française : 5 novembre 2014

    Synopsis : Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

    Note 3.0

  • Il était une fois… peut-être pas

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    Titre : Il était une fois… peut-être pas
    Auteur : Akli Tadjer
    Éditeur : Jean-Claude Lattès / Pocket
    Date de publication : Aout 2008

    Synopsis : C’est l’histoire d’un amour fusionnel : celui de Mohammed et de sa fille qu’il a élevé seul. Mais lorsque Myriam part à Toulon poursuivre ses études, elle demande à son père de s’occuper de Gaston, le nouvel homme de sa vie. De quoi perturber l’équilibre affectif de cet artificier misanthrope qui pour se consoler de l’ingratitude des vivants, convoque la légende glorieuse de ses ancêtres algériens, formidable mille et une nuits qu’il contait chaque soir à sa fille chérie pour l’endormir, et dont il brûle de lui révéler la fin. Avec ce beau roman, Akli Tadjer nous emmène dans une aventure humaine dense, tendre et surprenante, où les hommes se révèlent meilleurs qu’ils n’y paraissent et où l’étranger n’est pas celui qu’on croit….

    Note 3.5

    Encore un petit mot pour te dire que mon amour pour Gaston et Malik n’a rien à voir avec l’amour que je porte parce que toi, tu es le seul homme de ma vie. Mais ça, tu le sais déjà. Ta fille unique et préférée, Myriam.

    Mohamed élève seul sa fille Myriam. Il est un peu grognon depuis qu’elle est partie suivre des études à Toulon. Il l’est toujours lorsqu’elle débarque avec Gaston son petit copain. Au bord de la crise de nerfs quand Myriam lui demande d’héberger le gus et carrément fou de colère quand elle lui annonce qu’elle a rencontré un nouvel homme et qu’elle se convertit à l’Islam.

  • Une nouvelle amie

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    Titre : Une nouvelle amie
    D’après: : la nouvelle « Une amie qui vous veut du bien » de Ruth Rendell publiée en 1985
    Réalisateur : François Ozon
    Acteurs principaux : Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz, Isild Le Besco, Aurore Clément, Jean-Claude Bolle-Reddat
    Date de sortie française : 5 novembre 2014

    À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.

    Note 1.0

    Quelle déception ! Un cinéaste que j’aime souvent, une distribution alléchante et malheureusement pour moi, le film d’Ozon n’a provoqué aucune empathie ni émotion. Le film joue constamment sur le trouble des deux personnages, il n’a été pour moi que vain et bien trop caricatural. Des partis pris contestables, symbolisés par cette scène en boite de nuit ou un artiste travesti incarne une chanson de Nicole Croisille m’a fait pensé à Gad Elmaleh dans « Chouchou » !

    Le film d’Ozon accumule les clichés, provoque les rires malsains ou gênés. C’était une excellente idée de faire de Duris son héros en quête d’identité mais il joue à outrance David se rêvant en Virginia, là justement ou il aurait fallu plus de finesse pour montrer le dilemme et la souffrance de cette homme se rêvant femme. On est triste pour Duris, qui aurait mérité un bien meilleur traitement que celui qu’Ozon lui impose. Anaïs Demoustier troublée, tente de rester rationnelle, mais là aussi on peine à comprendre ses choix. Le film ne choisit jamais entre le drame et la comédie et se plante dans les grandes largeurs sur un sujet difficile. Quand à la fin, ridicule au possible, elle ne dissipe pas le malentendu.

    François Ozon est un cinéaste capable du meilleur (« Sous le sable », « 8 femmes » « Potiche » ou encore « Dans la maison »). Ma nouvelle amie n’en fait pas partie malheureusement.

  • Nous étions une histoire

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    Titre : Nous étions une histoire
    Auteur : Olivia Elkaim
    Éditeur : Editions Stock, collection La Bleue
    Date de publication : 26 février 2014

    Synopsis : Quand Anita accouche d’un petit garçon, toute sa famille se réjouit. Pas elle. Angoisses, nuits sans sommeil, hallucinations… Le présent se dérobe, le passé refait surface. D’où vient un tel désarroi ? Anita quitte son mari et son bébé pour fuir vers Marseille, ville qui fut le théâtre d’un psychodrame familial. Elle tente de comprendre comment, entre sa mère, l’omniprésente et égocentrique Rosie, et sa grand-mère, Odette, séductrice et alcoolique, elle peut trouver sa place.

    Être une femme et une mère. Aimer les siens et les détester. Se souvenir et oublier. Percer les secrets qui font notre identité.

    Note 3.5

    N’oublie pas d’où tu viens, Anita, si tu veux savoir ou tu vas.

    Anita vient de mettre au monde le petit Orson. Au désespoir de son compagnon Louis, Anita ne ressent rien pour ce petit bonhomme. Une fuite en avant et un retour sur sa propre histoire familiale servira-t-il à rendre la fibre maternelle à la jeune femme ?