Fantastique - Horreur

Le fantôme de l’eau d’Harrowby Hall

Titre : Le fantôme de l’eau d’Harrowby Hall
Autrice : Barbara Yelin
Éditeur : Les aventuriers de l’étrange
Date de publication : 2022

Synopsis : Hanté ! Voilà le problème du manoir d’Harrowby Hall. Un fantôme apparait chaque soir de Noël dans la meilleure chambre à louer pour y demeurer une heure. Les propriétaires successifs avaient pourtant tout essayé pour se débarrasser de cet effroyable esprit. Ils avaient déréglé les horloges, bouché chaque fissure et rendu étanche toutes les portes, fenêtres et planchers. Mais à chaque réveillon de Noël, le fantôme réapparait, humide comme toujours…

Un conte de Noël victorien réadapté

Si vous aimez les ambiances gothiques et les récits victoriens, alors vous devriez apprécier cet album de Barbara Yelin, une autrice allemande publiée ici par une petite maison d’édition spécialisée dans les adaptations de contes et légendes (Les aventuriers de l’étrange). Dans le cadre de cet ouvrage nous avons affaire à une réinterprétation moderne d’une nouvelle de John Kendrick Bangs paru en 1884. L’histoire met en scène le propriétaire d’un splendide manoir confronté depuis des années au même problème : tous les ans, le soir de Noël et pendant une heure, le fantôme d’une petite fille dégoulinante apparaît dans l’une des chambres, inondant tout sur son passage et menaçant de faire sombrer l’occupant de la pièce dans la folie. Au fil des années, Sir Oglethorpe et ses descendants vous tous faire pour se débarrasser du problème, rivalisant d’ingéniosité pour tenter de déjouer le fantôme. Seulement ce dernier est déterminé à s’acquitter de sa tâche et n’apprécie pas vraiment qu’on tente de l’évincer. La malédiction se poursuit donc, jusqu’à l’arrivée d’un Oglethorpe un peu plus futé que ses prédécesseurs.

Frissons et sourires garantis

L’histoire est courte mais plaisante et l’atmosphère gothique très bien rendue. Les illustrations sont belles, exclusivement en nuances de gris et blanc, à l’exception du fantôme et de ses émanations qui sont représentés avec un beau bleu qui apporte un contraste intéressant. La jeune noyée est assez saisissante, l’artiste jouant énormément sur les expressions de son visage pour inspirer tour à tour l’effroi, la pitié ou l’amusement. Car en dépit de son caractère fantastique et gothique l’histoire comporte aussi une bonne dose d’humour qui donne au récit une légèreté peu commune. La conclusion ne figure pas dans le texte initial (et pour cause, puisqu’elle propose une petite incursion à notre époque) mais renforce encore davantage le côté second degré tout en offrant une fin alternative qui ne manque pas de sel. Le seul reproche que l’on pourrait formuler à l’encontre de cet album est lié à sa brièveté (même si cela s’explique par son matériau d’origine) ainsi qu’au nombre limité de dialogues qui auraient pu être enrichis pour donner davantage d’épaisseur aux personnages.

Adapté d’une nouvelle du XIXe, l’album « Le fantôme de l’eau d’Harrowby Hall » est un conte de Noël victorien racontant l’histoire d’une chambre hantée par une jeune noyée capricieuse et têtue. Le récit est à la fois drôle et inquiétant, et est sublimé par des illustrations magnifiques toutes en nuances de gris et bleu donnant à cette bande dessinée une atmosphère particulièrement prenante.

Autres critiques : ?

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

Un commentaire

  • tampopo24

    Je ne connaissais pas cette maison d’édition et si elle d’autres titres dans ce genre, cela m’intéresse.
    Je me note déjà celui-ci qui a l’air d’avoir un petit air du Fantôme de Canterville que j’adore 😄

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