Dessous les roses
Titre : Dessous les roses
Auteur : Olivier Adam
Éditeur : Flammarion / J’ai lu
Date de publication : 2023
Synopsis : – Tu crois qu’il va venir ? m’a demandé Antoine en s’allumant une cigarette.J’ai haussé les épaules. Avec Paul comment savoir ? Il n’en faisait toujours qu’à sa tête. Se souciait peu des convenances. Considérait n’avoir aucune obligation envers qui que ce soit. Et surtout pas envers sa famille, qu’il avait laminée de film en film, de pièce en pièce, même s’il s’en défendait.- En tout cas, a repris mon frère, si demain il s’avise de se lever pour parler de papa, je te jure, je le défonce.- Ah ouais ? a fait une voix derrière nous. Je serais curieux de savoir comment tu comptes t’y prendre…Antoine a sursauté. Je me suis retournée. Paul se tenait là, dans l’obscurité.
Non. Aucun de nous n’avait connu la même enfance. Même pas Paul et moi. Parce que j’étais une fille. Parce que j’étais l’aînée. Et que je n’avais pas eu la possibilité d’envisager un seul instant de filer autrement que droit.
Il y a un petit moment que j’avais quitté l’univers d’Olivier Adam (trop de choses à lire, manque de temps…). Et comme une personne qu’on apprécie mais qu’on a perdu de vue, on se demande au moment de se retrouver quel va être notre ressenti ? Et bien, le plaisir de lire cet auteur s’avère intact. Olivier Adam renoue ici avec des thèmes qui lui sont chers et que l’on retrouve plus ou moins suivant les parutions. Dans son dernier roman, il met en scène une famille qui se retrouve après le décès du père. La tension est prégnante dès les premiers instants entre les deux frères et la sœur. Rancœur, non-dits, incompréhension… : les voix montent souvent dans les aigus. L’intérêt du roman vient en grande partie de la variété d’interprétation que chacun se fait de ses souvenirs d’enfance, tour à tour heureux ou malheureux. L’occasion de mettre en lumière des blessures qui paraissent au premier abord anodines mais qui peuvent se révéler destructrices.
Voir mes parents devenir ces grands-parents-là, prévenants, presque doux, m’avait peut-être un peu désarçonnée au début, mais ça m’avait surtout émue. J’étais heureuse pour eux. Heureuse pour mes enfants.
C’est quand même marrant quand on y pense. Ce mythe autour de toi. Ta fragilité, soi-disant. Alors que je ne connais personne d’aussi dur que toi.
Porté par d’excellents dialogues, le récit d’Olivier Adam, portrait d’une famille qui ressemble sûrement à beaucoup d’autre, fait souvent mouche et se lit avec plaisir. Retrouvailles appréciées, donc !
Autres critiques : ?