Jeunesse - Young Adult

Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Imbattable 1 Justice et légumes frais

Titre : Justice et légumes frais
Cycle/Série : Imbattable, tome 1
Auteur : Pascal Jousselin
Coloriste : Laurence Croix
Éditeur : Dupuis [site officiel]
Date de publication : 7 avril 2017
Récompenses : Prix Jeunesse ACBD 2017

Synopsis : Tremblez, malfrats, voici Imbattable ! Ce nouveau protagoniste porte secours à la veuve et à l’orphelin comme tout héros qui se respecte, mais il sauve aussi les chiens, les chats des grands-mères, les terrains de pétanque, le fils du maire, et la ville tout entière. Masqué, comme tout justicier, capé, comme tout justicier, il mène la vie dure aux savants fous et aux mauvais plaisantins, sans jamais oublier de ramener le pain. Non seulement Imbattable est imbattable, mais son super-pouvoir fait de lui le seul véritable super-héros de bande dessinée !
De la structure quadrillée des planches de BD, Pascal Jousselin a fait un champ d’exploration narrative, un espace ludique où déplacer ses personnages en toute liberté. Son super-héros bondit d’une case à l’autre et joue des décalages et des transferts, Imbattable est non seulement un véritable hommage à la BD classique franco-belge, mais aussi une formidable expérience de lecture, dynamique et inventive.

Sacré Imbattable… il est gentil, mais on comprend jamais rien à ce qu’il fait.

Acheté sur un coup de tête après l’avoir découvert dans un MOOC Orange à propos de l’histoire de la bande dessinée, le premier tome de la série Imbattable (Justice et légumes frais) est l’œuvre de Pascal Jousselin chez les éditions Dupuis.

Le seul super-héros de la BD

« Imbattable, le seul véritable super-héros de bande dessinée ! » Voilà l’annonce et le slogan maintes fois répété pour présenter celui qui fait office de protagoniste. Imbattable sait qu’il fait partie d’une bande dessinée et ne s’en offusque pas, il vit sa vie comme un citoyen standard. Ainsi, il habite dans un lotissement, il achète sa baguette de pain à la boulangerie en bas de sa rue et va manger chez sa mémé tous les dimanches. Mais voilà, on ne sait pas quel est son véritable nom, il n’est qu’Imbattable, et constamment imbattable. Quand surviennent des super-vilains près de chez lui, il est prêt, comme le Savant fou et ses inventions abracadabrantesques ou le Plaisantin et son pouvoir lui aussi très lié à la mécanique des BD. Il rencontre ça et là des personnalités atypiques comme Pépé Cochonnet et le pouvoir de ses mots, il se trouve un « side-kick » (faire-valoir du super-héros) en la personne du capitaine Jean-Pierre, gendarme de la petite bourgade et même un stagiaire, 2D-Boy (« Toudi »), adolescent qui débute dans le métier et découvre qu’il sait jouer avec la perspective. La routine donc pour un super-héros…

Héros du quotidien

Prépublié dans la revue Spirou, la série Imbattable est avant tout destinée à un public enfantin, car les histoires sont simples, se résument au départ à quelques strips aisés à comprendre et sont justement « bon enfant ». D’abord occupé par le jardinage, ses courses au marché ou le sauvetage de chats à la manière d’un pompier bénévole, il reste un super-héros à la française, qu’on pourrait même qualifier de franchouillard, sans dédain dans le terme. Il s’affiche comme une francisation des super-héros américains des comics notamment à travers quelques références pour l’instant simples (par exemple, le Plaisantin est un Joker à la française). Mais Imbattable est avant tout une bande dessinée humoristique où le but est de passer un bon moment de lecture, tout en plaçant une ou deux perles par planche pour déclencher l’envie de relire ce qu’on a pu rater. Bref, c’est malin.

Originalité graphique

Il y en a d’autres que Pascal Jousselin pour essayer de casser les codes de la bande dessinée, mais il a tout de même son originalité, car Imbattable est un héros qui s’affranchit littéralement des cases de son histoire. Tout du long, il joue avec le gaufrier classique en créant des interactions possibles entre chacune des cases, voire entre chacune des pages. Comme l’indique simplement son auteur : quand Imbattable regarde en l’air, il voit dans le passé ; quand il regarde en bas, il voit dans le futur ; il peut également revoir ce qui s’est passé ou compter les cases. Il peut ainsi jouer avec le temps et l’espace, ce qui mène à la fois à des gags graphiques et à une réflexion sur le voyage temporel. En l’occurrence, il s’agit de déplacements spatiotemporels avec une ligne chronologique unique, ce qui permet forcément une meilleure prise en compte des jeux humoristiques, mais sous-entend une coordination scénaristique très fine ; c’est sûrement l’aspect demande le plus de temps à Pascal Jousselin pour préparer ses planches, car la mécanique est maline. Attention, le lecteur ne peut que s’attendre à lire de nouvelles façons de résoudre chaque intrigue…

Le premier tome d’Imbattable sent donc bon les « albums de notre enfance », dans ses codes, ses habitudes et ses références. Certes, le premier public est plutôt jeunesse, mais la recherche graphique et le bon moment de lecture valent le détour pour n’importe quel type de lecteur ou lectrice.

Voir aussi :
Tome 2 ; Tome 3

Autres critiques :

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

3 commentaires

  • Baroona

    J’ai un « problème » : je connais, je suis sûr d’en avoir déjà lu, et pourtant je n’ai jamais lu Spirou et je ne crois vraiment pas avoir déjà lu un album d’Imbattable. C’est un vrai mystère. 🤔
    En tout cas je trouve l’idée vraiment géniale et tellement intelligente. Ça me donne envie d’en (re)lire. ^^

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