Science-Fiction

Les Trois fantômes de Tesla, tome 2 : La conjuration des humains véritables

Trois fantômes de Tesla 2

Titre : La conjuration des humains véritables
Cycle/Série : Les Trois fantômes de Tesla, tome 2
Scénariste et coloriste : Richard Marazano
Dessinateur : Giulhem
Éditeur : Le Lombard
Date de publication : 24 août 2018

Synopsis : Rumeurs de débarquement de sous-marins allemands sur la côte est… Mystérieuses apparitions, et disparitions, sur les bords de l’East River… Mise sous tutelle des laboratoires d’Edison par le FBI… Expérimentations de terribles armes secrètes par les forces japonaises dans le Pacifique… Pour celui qui sait voir au-delà des apparences de calme trompeur, tout démontre que New York sera bientôt plongée au coeur des événements qui ravagent aujourd’hui le reste du monde…
Et nous sommes toujours sans nouvelles de Nikola Tesla, probablement le seul savant dont l’originalité et les inventions géniales sont susceptibles de nous fournir une aide décisive dans cette guerre destructrice !

— Ils sont tout un tas d’agents du FBI à vous chercher, et ces gars-là ne rigolent pas. […]
— Ne te soucie pas de ces incapables.
— Vous avez tort de les sous-estimer, ma mère dit qu’ils font des choses terribles à ceux qui n’ont pas la même conception de l’Amérique qu’eux…
— Crois-moi, je sais très bien ce dont ils sont capables et quels sont les intérêts qu’ils défendent. Et ce n’est rien à côté de notre ennemi le plus redoutable…

Deux ans après un premier tome enlevé, original et mystérieux, Richard Marazano et Guilhem reviennent avec la suite des Trois fantômes de Tesla !

Retour au New York electropunk !

Nous sommes toujours en 1942, les puissances américaines, allemandes, britanniques, soviétiques et japonaises donnent toutes leurs forces dans la guerre mondiale désormais bien lancée et tout est permis pour acquérir l’armement le plus efficace, les scientifiques de pointe sont donc extrêmement recherchés. Dans cette déferlante, le jeune Travis qui a emménagé dans un petit appartement de New York avec sa mère après que son père, ingénieur, ait disparu dans le Pacifique, continue à faire des découvertes : lui qui a approché au plus près le scientifique le plus recherché du moment, Nikola Tesla, il doit en plus assister à sa mort et au transvasement de sa conscience dans une unité de transfert. Forcément, ce n’est pas parce qu’il est déclaré mort que Tesla compte arrêter ses activités et que ses détracteurs comptent arrêter de le poursuivre !

Des lignes scénaristiques qui foisonnent

Ce deuxième tome est une vaste course entre les différentes protagonistes pour accéder aux secrets cachés par Nikola Tesla. D’ailleurs, le mystère autour du titre demeure tout de même : là où on s’attend à « trois fantômes de Tesla », on en saisit avant tout un ; là où on pouvait s’attendre au départ à un triptyque puisque trois couvertures étaient dévoilées dès le départ, il se murmure maintenant que ce deuxième tome clôt un premier cycle… Les désagréments propres à la publication de bandes dessinées perdurent, forcément. Ici, les événements sont finalement très vite passés, car plusieurs lignes narratives se chevauchent : le jeune Travis et son nouveau compagnon, sa mère de son côté convoitée par l’inspecteur qui enquête sur le décès de Tesla, quelques scènes dans le Pacifique, la vision du « méchant » et enfin le point de vue d’un journaliste qui peine à nous fait comprendre son intérêt dans l’affaire. Il nous tarde de voir véritablement ces différentes lignes scénaristiques se croiser, car pour le moment, elles s’influencent – on devine le point d’arrivée – mais ne se rejoignent pas.

Un arrière-plan encore à découvrir

Les auteurs semblent bien s’amuser à construire une histoire qui se complexifie avec un réseau de personnalités que le lecteur aura plaisir à découvrir dans ce contexte. La « conjuration des humains véritables » recèle quelques surprises intéressantes, il faudra voir sur la longueur si tout est bien utilisé ou bien si cela reste au statut de simples références. Graphiquement, c’est très abouti avec un rendu très propre et soigné ; il existe une version de luxe sans colorisation, mais Richard Marazano a réalisé une colorisation agréable, donc ce serait dommage de se priver. Pour autant, il reste des difficultés imposées au dessinateur : comment rendre autant d’émotions aux machineries qu’aux personnages plus classiques ? comment faire pour sortir de l’obscurité quasi constante qui semble demandée par le scénario ? Difficile dans ces conditions de faire « exploser » quelques planches en particulier, mais nul doute que la suite proposera de plus grands moments à mettre en valeur.

Même si cet album passe très vite, le mystère demeure et tant que la narration ne ralentit pas trop, l’intérêt reste, d’autant que le monde créé autour de cette intrigue semble vraiment fouillé.

Voir aussi :
Tome 1

Autres critiques :

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

6 commentaires

  • lutin82

    Electropunk, Apo va être dans tous ses états! J’adore, et c’est vraiment très parlant comme terme. je dois dire que tu me donnes vraiment envie de découvrir cette BD? surtout avec l’énigmatique Tesla.
    Merci!

    • Dionysos

      ^^ ce coup-ci (contrairement à « water opera »), ce n’est pas de moi : globalement, à partir du steampunk, on dérive vers le diselpunk, l’electropunk, l’atompunk et d’autres en fonction de l’énergie utilisée.
      Super si tu es tentée, j’en attends toujours plus sur l’histoire mais l’objet est toujours magnifique, et encore je n’ai pris aucun des deux éditions spéciales.

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