Tango, tome 1 : Un océan de pierre
Titre : Un océan de pierre
Cycle/Série : Tango, tome 1
Scénariste : Matz
Dessinateur : Philippe Xavier
Coloriste : Jean-Jacques Chagnaud
Éditeur : Le Lombard [site officiel]
Date de publication : 3 novembre 2017
Synopsis : Après avoir volé des millions à un cartel de la drogue, John Tango s’est installé dans un village perdu de Bolivie, pensant avoir trouvé le coin idéal pour prendre sa retraite. Mais le hasard fait bien mal les choses, son nouveau voisin et son fils semblent fuir eux aussi un passé compliqué. Quand ces derniers sont attaqués par trois hommes armés, Tango prend leur défense et tue les assaillants. Il l’ignore encore mais il vient d’attirer l’attention de deux puissants groupes armés. Le coin le plus tranquille de la Cordillère des Andes ne va pas le rester longtemps.
Les coups de mains, ce n’est pas toujours de l’argent, les gens qui n’en ont pas, de l’argent, le savent bien…
Reçu à l’occasion d’une Masse Critique Babelio, Tango est le début d’une nouvelle série de bande dessinée chez Le Lombard, qui peut rappeler de très bons souvenirs aux lecteurs aguerris, tout en cherchant à créer un volume qui peut être proposé à de nouveaux lecteurs.
John Tango semble être un aventurier, mais il vit reclus en pleine cordillère des Andes. Ami avec le moins de personnes possible, il est vu comme le « gringo » du coin. Cette petite vie tranquille s’interrompt quand son voisin est agressé et qu’il doit s’occuper du fils de ce dernier. Étrangement, d’autres mercenaires finissent par le rechercher, car ils sont nombreux les secrets dans cette petite bourgade. Matz propose un scénario qui semble bateau mais prend de l’ampleur grâce à quelques détails au départ insignifiants. Un jeune garçon à prendre sous son aile, une aubergiste très accueillante, des décors qui donnent à Tango son côté explorateur : il y a de quoi s’intéresser à ce village si reculé qu’il en attire quantité de monde quand l’existence de Tango est connue (assez facilement, il faut avouer) par le consortium qui le cherchait depuis des années. Le reste est ainsi une fuite en avant pour échapper à ses poursuivants, tout en racontant aux lecteurs pourquoi et comment il en est arrivé là.
Du point de vue graphique, le trait de Philippe Xavier fait plaisir à voir. Au premier coup d’œil, on peut se demander si on ne replonge pas dans une énième série resucée de Largo Winch, avec un trait réaliste à la Philippe Francq. C’est peut-être parce que c’est un premier tome et qu’il faut attirer avec un dessin irréprochable, mais les détails des décors (certes minimalistes par leur emplacement-même) et ceux des visages sont bien sous tout rapport. D’ailleurs, les uns comme les autres sont valorisés : il n’y a de toute façon pas de personnage moche (le héros est bien entouré…) et les décors andins ont été visités par les auteurs, ce qui a donné lieu à quelques magnifiques bonus en fin d’ouvrage.
Ce volume semble être le premier tome d’une potentielle longue série, mais peut parfaitement se lire tout seul, car l’histoire narrée peut se suffire à elle-même. Ainsi, les enjeux secondaires sont résolus ici, notamment ceux qui tournent autour des deux personnages secondaires. Un peu à l’image des séries Largo Winch ou XIII (l’amnésie en moins, mais pour le lecteur cela ne change pas grand-chose, car l’histoire se dévoile au même rythme), dont on sent bien l’héritage, Tango mise sur une aventure au long cours, mais avec des épisodes très marqués. En tout cas, c’est l’hypothèse que nous pouvons formuler en refermant ce tome.
Tango se veut un juste compromis entre le volume indépendant et le tome introductif. Les dessins sont beaux et l’histoire plaisante, ce sont donc des débuts intéressants.
Voir aussi : Tome 2
Autres critiques : Stéphane Berducat (L’Accro des bulles)