Zapping ciné juin 2017 (bis)
Voici quelques avis de cinéma, si le cœur vous en dit.
Ce qui nous lie
Cédric Klapich est de retour avec un film sur la famille, la transmission, l’héritage et la filiation. L’action se déroule dans la belle région Bourgogne, celle des vins et des vignes. Rythmée par les saisons, la fratrie se déchire, se marre, doit prendre des décisions. Klapich porte un regard mélancolique sur l’enfance, l’émotion n’est jamais loin des éclats de voix ou de rire. Un film généreux (comme le vin dégusté) avec des acteurs tous très justes. Pio Marmaï est décidément très doué, avec Ana Girardot et François Civil, ils forment un trio très attachant.
La colère d’un homme patient
José n’a qu’une idée en tête, venger la mort de sa fiancée sauvagement assassinée lors du braquage d’une bijouterie. José (Antonio De la Torre) est un taiseux, écrasé par le chagrin, avec une seule et unique obsession, mettre la main sur les salauds qui ont commis l’irréparable. Et il réussit à approcher la famille du seul voyou arrêté : le chauffeur des braqueurs. Ce polar hispanique largement plébiscité aux Goya espagnols, ne s’embarrasse pas de superflu, il va droit au but, avec une mise en scène efficace. Pourtant, l’intrigue s’installe lentement, au plus prêt de ses personnages, ou la tension et l’attente de la violence inévitable sont peut-être plus fortes que celle-ci lorsqu’elle arrive. Excellemment interprété (notamment Ruth Diaz, épatante), et malgré un thème largement prisé au cinéma, il faut reconnaître que ce premier film de l’acteur Raul Arevalo ne laisse pas indifférent. Ira Caliente !
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A Serious Game
Adapté d’un roman célèbre « Le Jeu sérieux », du suédois Hjalmar Söderberg, « A serious game » raconte avec délicatesse et élégance, une passion amoureuse empêchée par les conventions et le manque d’argent dans la fin du XIXème siècle. Pernilla August (elle-même actrice) dirige parfaitement cette partition classique mais aux décors somptueux, porté par un casting impeccable. Un film qui mérite bien mieux que les critiques peu encourageantes lues ici ou là. Une passion amoureuse cruelle.
HHhH
Après « La french », Cédric Jimenez revient avec une production internationale tirée du roman éponyme de Laurent Binet. Film en deux parties bien distinctes, le parcours d’un monstre dans la hiérarchie nazie puis l’attentat qui lui coutera la vie, par des résistants tchécoslovaques. C’est justement dans cette seconde partie que le film devient vraiment passionnant, mettant l’accent sur le sacrifice de soi pour combattre l’abomination allemande. Jimenez montre la cruauté insupportable représentée par Reinhard Heydrich (qui rit avec ses enfants le soir alors qu’il a passé sa journée à éliminer des juifs), scènes saisissantes qui nous glacent le sang. Avec un casting excellent, une mise en scène efficace, des personnages touchants et un sens de la dramaturgie indéniable, tout concoure à faire de cette adaptation un très bon film.
4 commentaires
Aurore
De bons avis ce mois-ci !
J’ai le dernier Klapish dans ma to do.
J’avais bien aimé « La colère d’un homme patient »
Pour les autres, pas vus, et pas prévus !
belzaran
Il est dommage que « HHhH » soit ainsi découpé. Il perd en pertinence. Je suis assez d’accord avec toi pour la dernière partie, prenante et touchante sur la Résistance.
Shaya
Ah j’ai très envie de voir HHhH. Pas vu les autres!
Aelinel Ymladris
A serious game, cela me dit bien!