Les Océans stellaires
Titre : Les Océans stellaires
Auteur : Loïc Henry
Éditeur : Scrinéo (Space opera) [fiche officielle]
Date de publication : 3 octobre 2016
Synopsis : Encouragée par ses premiers succès, Luu Ly cherche une nouvelle planète à explorer. Son objectif ? Trouver des Seuils, ces passages interplanétaires cachés au fond des mers, et les vendre à prix d’or à la Fédération ou à ses adversaires, la Ligue et l’Empire. Pourtant, elle est loin d’imaginer les conséquences de sa prochaine exploration !
Psycho-éthologue de la Fédération, Stella est en état d’alerte : une jeune explo vient de faire une découverte majeure. Les bases de l’exploration spatiale pourraient en être bouleversées.
Dans la partie qui s’engage, et dont l’enjeu n’est rien moins que l’avenir de l’humanité, un dirigeant de la Fédération dévoré d’ambition, un généticien avide de vengeance, un couple d’explorateurs mystérieux et deux petits prodiges aux ressources surprenantes vont jouer leur propre partition.
Et si certains d’entre eux partageaient sans le savoir un secret ancien ?
Même les plus sanglants dictateurs affirment n’agir que pour leur planète, leur peuple ou le bien de l’humanité. Sont-ils menteurs ou mythomanes ?
C’est toujours intéressant de découvrir comment s’organise une nouvelle collection. Avec Les Océans stellaires, de Loïc Henry (qui s’est fait connaître d’abord avec le roman Loar), ce sont les éditions Scrinéo qui en lancent une, orientée vers le space opera et portée par les illustrations de couverture toujours très chatoyantes de Benjamin Carré.
J’avoue, j’ai eu bien peur ! Pendant la première centaine de pages, j’ai eu peur de ne pas comprendre et d’avoir loupé des éléments. Loïc Henry nous fait rentrer sans transition, sans immersion progressive dans le monde qu’il a créé : la Fédération, la Ligue et l’Empire sont trois entités d’envergure galactique qui se concurrencent pour occuper les planètes connues ; toutefois, celles-ci ne se découvrent pas par la conquête spatiale mais par des Seuils, tunnels spatiaux reliant les planètes par leurs océans. Une fois cela cerné, les chapitres très courts s’enchaînent pour nous faire découvrir avant tout Luu Ly, une aventurière qui vend très cher les Seuils qu’elle découvre, et Stella, une psycho-éthologue de la Fédération, une fonctionnaire permettant à cette dernière de comprendre le fonctionnement des populations éventuellement découvertes sur chaque nouvelle planète. Beaucoup d’informations donc dès le début, beaucoup de personnages qui ne serviront pas forcément, ce n’est pas un défaut en soi, mais le départ est un peu confus. Pour terminer cette première présentation, notons que chaque chapitre est introduit par une citation philosophique extrait des Carnets de Gurloës, mentor énigmatique au possible puisqu’on ne nous dévoile pas son identité, mais sa présence se fait sentir avec ces allusions, ces conseils de vie, au point que sans être présent, il semble le plus développé des personnages.
Cette aventure des Océans stellaires devient vraiment passionnante au bout d’une centaine de pages : les enjeux se concrétisent, les personnages se croisent, le lecteur découvre pourquoi il est là et pourquoi tant de coïncidences se produisent. Les descriptions se font très littéraires, très imagées, et les protagonistes féminins qui se multiplient sans cesse sont particulièrement intéressants au risque peut-être de surtout créer une toile de personnages davantage que quelques personnalités inoubliables. Il faut surtout noter que c’est véritablement dans la partie centrale du roman que se concrétise ce « space opera par les eaux » (qui osera en premier parler de « water opera » ?) : nous ne sommes plus comme dans les premiers chapitres dans une alternance franche entre plusieurs endroits très éloignés, là nous progressons désormais dans la conquête des eaux spatiales, nous suivons ces aventuriers au plus près et passons d’un monde à l’autre au gré des Seuils. C’est là le plus grand plaisir donné par ce roman, car c’est l’aventure qui crée l’intrigue, moins que les soubresauts politiques et familiaux de celle-ci. Dans cette optique, même si c’est tout à fait compréhensible sur certains aspects, les éditions Scrinéo sont souvent associés à de la littérature jeunesse ou young adult ; cependant, il semble que cette collection ne s’oriente pas sur ce créneau et cela me convient tout à fait. Le ton est volontairement mature, s’éloignant franchement des aspects émotifs (est-ce lié aux philosophies défendues par la Fédération dont nous ne connaissons pas grand-chose ?) et n’oriente pas l’œil du lecteur sur les personnages plus jeunes d’une façon particulière.
C’est donc une belle lecture que ces Océans stellaires, avec un monde intéressant que Loïc Henry semble avoir envie de continuer à construire mais une toile de personnages peut-être un poil forcée.
Autres critiques :
Aucun commentaire
plumesdelune
Merci pour cette chronique ! Celui là me tente beaucoup ! Surtout pour découvrir cette histoire de « water opera », je suis curieuse ^^ En plus la couverture est très jolie 🙂
Kara
Dionysos
Benjamin Carré se défend pas mal sur cette collection j’avoue, on est plus habitué à ses couvertures fantasy, mais finalement en SF c’est sympa aussi.
Apophis
Le Water Opera : é-nor-me 😀
Dionysos
C’est une étiquette qui se multipliera peut-être, sait-on jamais^^
Lutin82
L’aspect Water opera est plus que séduisant…. Rien que pour cela j’ai envie de le lire. (et nous ne sommes que le premier du mois).
Dionysos
Je ne veux pas survendre non plus, mais il y a une tentative de dépasser le genre du space opera, c’est sympa.
lorhkan
Belle couverture oui, mais qui, à mon avis, oriente le lecteur vers de la littérature jeunesse. Si ce n’est pas le cas, j’ai peur que ça perde le-dit lecteur (moi en tout cas, en voyant la couv, j’ai pensé à du jeunesse, donc si je n’avais pas été plus loin, je me serais détourné du roman…).
Bref, je pense qu’il y a un problème sur ce point. Mais peut-être que ça vient de moi…
Dionysos
C’est l’entre-deux tendancieux que cette collection va devoir éclairer. Je vais m’attaquer au suivant (celui de Genefort), mais la dualité semble la même. Dommage si ça en gêne l’accueil.
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